Nous voici au second dimanche de l’Avent. Nous avons hâte de célébrer la joie de Noël, de nous retrouver pour le temps de la fête et de la rencontre. Oui, Dieu vient à notre rencontre pour nous conduire à la splendeur de son amour. Il nous invite à découvrir qu’il se donne dans cet enfant. Mais, il nous faut encore patienter, prendre le temps de savourer cette attente. C’est aussi cela, ce temps de l’Avent qui nous est offert. Il nous conduit à chercher et demeurer dans cette paix du cœur, cette joie sereine qui nous est annoncée dans la première lecture. Même si cette joie est loin d’être évidente, nous savons que le Fils de l’Homme nous l’apporte.
La joie durable de l’attente
Ainsi, nous percevons que cette joie n’est pas un sentiment fugace, mais quelque chose qu’il nous faut discerner. C’est donc une motion intérieure qu’il nous revient de chercher et goûter sereinement.
Pour cela, il faut se mettre debout à la suite du ressuscité pour regarder les choses d’en haut. Nous ne pouvons pas prendre le temps du discernement sans nous dégager de notre quotidien. Même si cette période juste avant Noël peut nous pousser à courir partout avec frénésie, il nous faut prendre le temps de nous arrêter. C’est aussi une des invitations de ce temps de l’Avent.
Prendre le temps de cheminer avec le Christ
S’arrêter pour contempler ce qui vient et va venir dans nos vies, dans notre monde. Ainsi, nous pourrons cheminer à la suite du Christ. À ses côtés, les chemins les plus montagneux deviennent plats. Cette image nous invite, en fait, à faire vraiment confiance à Dieu. Avec lui, l’impossible devient possible, mais avec nous. N’oublions pas qu’il nous choisit pour ses compagnons. Nous bâtissons un monde plus juste avec lui.
Unis dans la joie de la prière
Aussi, il est important de porter ce monde, et ceux qui sont appelés à le construire, dans la prière. C’est l’invitation, l’incitation que Paul nous fait dans la seconde lecture. Pour lui, comme pour nous, c’est – ce devrait être – une joie que de se porter auprès du Seigneur. Cette prière de présentation est importante. Non pas qu’elle soit là pour dire à Dieu ce qu’il devrait faire, mais elle nous met en lien les uns avec les autres. Cette union de cœurs est indispensable à la croissance du Royaume. Notre joie de nous sentir proches du Seigneur ne saurait être complète si nous ne sommes pas en proximité les uns avec les autres.
Découvrir que Dieu se fait proche
C’est là un des messages de Noël : Dieu se fait proche de nous, il se fait l’un de nous pour que nous nous fassions proches de lui. Mais, il n’est pas possible d’être proche de Dieu sans être proche de cet autre que nous avons pour compagnon d’humanité. Ainsi, il nous faut vraiment l’aide de la grâce de Dieu pour entrer dans cette dynamique de communion. C’est le message que Paul veut nous faire passer dans la seconde lecture. Il nous invite à mieux aimer davantage pour sentir et goûter davantage l’amour de Dieu dans notre cœur. Ainsi, nous serons capables de discerner de quelle manière nous pouvons agir pour servir le royaume de Dieu.
Découvrir l’Amour de Dieu
C’est une dynamique quotidienne dans laquelle nous avons à entrer pour mieux découvrir les merveilles de Dieu. Il ne s’agit pas là d’un travail d’introspection, mais de liberté à exercer dans notre relation avec le Seigneur. Autrement dit, il s’agit d’une invitation à laisser jaillir, en nous, la joie de Dieu, dans une préparation continuelle de nos cœurs. Et ce temps de l’Avent est vraiment favorable pour ce travail intérieur. C’est sans doute pour cela que la liturgie de ce second dimanche de l’Avent nous présente la figure de Jean-Baptiste. La mission de ce prophète est de préparer le chemin du Seigneur. Il invite ceux qui le rencontrent à la conversion. Elle est l’alpha et l’oméga de notre vie chrétienne.
Avec joie, allons à la rencontre du Seigneur
Encore une fois, ce n’est pas un exercice tel un régime pour rentrer dans nos habits de fête à Noël. C’est faire l’expérience de la rencontre avec Jésus pour découvrir combien est grande la joie d’être aimé passionnément par lui. Entrer dans une démarche de conversion, c’est regarder tout ce qui peut m’empêcher de faire l’expérience de l’amour de Dieu dans ma vie. Cet examen de conscience ne doit pas conduire à des pénitences, mais à avancer doucement, sereinement sur le chemin qui conduit à l’amour.
Dieu m’aime
Ce message est au cœur de la prédication de Jésus tout au long des évangiles, et le mystère de Noël vers lequel nous marchons en est une des expressions. L’amour de Dieu pour chacun et chacune d’entre nous est tel qu’il n’a pas hésité à devenir homme pour nous conduire vers la plénitude de son amour. Devant un tel don, qui peut résister encore ? Pourtant, beaucoup de personnes encore n’ont pas découvert cette tendresse de Dieu qui se murmure au cœur du monde. Peut-être est-ce parce que nous ne savons pas témoigner avec suffisamment de force et de joie cette bonne nouvelle de l’amour de Dieu. Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder notre monde où les armes sonnent plus fort que les cloches.
Comment témoigner
Pourtant, nous qui avons découvert le Seigneur, nous savons combien sa présence est indispensable à notre vie. Alors, comment communiquer le Seigneur qui est au cœur de notre vie dans un monde où l’amour et la fraternité semblent lointains ? Peut-être en commençant par prier. Nous pouvons, humblement, demander à Dieu de nous aider à nous libérer de nos égoïsmes.
L’adelphité pour découvrir la joie de l’Amour de Dieu
Si nous arrivons à davantage penser en termes d’adelphité qu’en termes de concurrence, nos cœurs pourront davantage accueillir la lumière de Dieu. C’est elle qui doit nous réchauffer pour nous conduire davantage vers les femmes et les hommes de ce temps. Même si c’est difficile, même si l’autre ne pense pas comme nous et nous agace au plus haut point, il est aussi aimé de Dieu. Ce n’est pas rien, et nous pouvons aussi le prendre dans notre prière. Humblement, nous pouvons le présenter à Dieu pour que son amour nous amène à faire un pas de plus à la rencontre de cet autre que nous n’aimons pas ou pas assez. C’est le début d’un chemin de conversion qui nous amènera, sans doute, à reconnaître la part de Dieu en l’autre.
Demandons donc au Seigneur, en ce deuxième dimanche de l’Avent, d’aplatir ces chemins tortueux de nos cœurs qui nous empêchent d’annoncer au monde la joie des merveilles de son amour.