Heureux ! Ce mot parcourt les textes de la liturgie de ce dimanche. Oui ! Heureux sommes-nous de nous retrouver régulièrement autour de la table de la parole et de l’Eucharistie. Pour autant ne tirons aucune gloire d’être ces « heureux ». Nous avons la grande responsabilité de porter devant les femmes et les hommes de ce temps ce Christ qui ne cesse de nous rendre heureux. Être heureux n’est pas le fruit d’une recherche « zen », de longues heures d’exercices mais un don de Dieu qui nous est donné de savourer et de mettre en pratique dans et par le quotidien de notre vie.
Cet appel, cette vocation à être « Heureux » nous invite à placer davantage notre confiance en Dieu qu’en notre prochain. Pour autant, ce prochain est celui que nous sommes appelés à servir au nom de cette confiance en Dieu.
Grâce
La prière d’ouverture de ce dimanche nous invite à demander à Dieu de vivre selon sa grâce afin qu’il fasse en nous sa demeure. Vivre selon la grâce de Dieu c’est reconnaître qu’il est Celui qui guide notre vie et que nous désirons nous laisser guider par Sa Parole. Avouons que bien souvent, malgré notre bonne volonté, nous nous laissons aller à participer « au conseil des méchants », comme le dit le psaume de ce dimanche. Nous nous laissons aller aux ragots, médisances – qui nous paraissent anodines et autre critiques. Ce comportement abîme le corps du Christ et assèche notre cœur. Nous nous comportons souvent ainsi car c’est confortable et c’est une manière d’être aimé des autres. Nous formons ainsi des factions, des clans et non une communauté de femmes et d’hommes qui se laissent aimer passionnément par le Seigneur.
Béatitudes
L’Évangile de ce dimanche est celui des béatitudes. Paroles bien connues de Jésus à ses disciples, à ces hommes qui ont été saisis par le Christ pour poursuivre sa mission. Jésus prononce ses paroles, à l’intention de ses disciples, en descendant de la montagne. Elle est le lieu de Dieu dans la Bible. Par cette précision, Luc veut nous signifier que ces paroles de Jésus sont celles de son Père. Les béatitudes nous situent au cœur du projet de Dieu pour nous : que nous soyons heureux. Être heureux au non de Dieu ne semble pas une partie de plaisir.
Pauvres
Cette promesse de Dieu concerne le déjà là et le pas encore. Nous sommes déclarés « heureux » là, maintenant, tout de suite si nous sommes « pauvre ». Étrange béatitude ! Il n’y a pourtant pas grand bonheur à être pauvre, à manquer de tout et à chercher à survivre. Tant d’hommes et de femmes dans notre société craignent d’être pauvre et l’actualité de ces derniers mois en est l’illustration malheureuse. Le Dieu de Jésus Christ serait-il donc un Dieu sadique, qui se satisfait que ses enfants manquent de tout ? Peut être faut-il entendre cette pauvreté comme un appel à nous débarrasser de tout ce qui nous embarrasse, de tous nos attachements désordonnés comme dirait Ignace de Loyola. N’y a-t-il pas un appel à user des biens qui nous sont confiés de manière raisonnée et raisonnable comme nous y appelle le Pape François dans son encyclique Laudato Si. Ne devrions-nous pas nous préoccuper réellement, des conditions de vie de nos contemporains, là ou nous sommes, comme nous sommes et par les moyens qui nous sont donnés pour agir ?
Que le Seigneur nous donne donc sa grâce et sa force pour que nous sachions en nous préoccupant uniquement de chercher à faire sa volonté, à la servir en ce monde et en ce temps par notre vie sans nous préoccuper ni des qu’en dira-t-on et de l’appréciation des uns et des autres sur ce que l’on est ou ce que l’on fait. Puisse Dieu être notre seule espérance et notre seule référence.
[…] Christ qui nous encouragent à vivre de sa parole pour devenir chaque jour davantage ses disciples. Ces paroles nous provoquent et en même temps nous convoquent vers davantage de cohérence entre notre vie et […]