Comme la foule, partageons l’abondance de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, juillet 26th, 2024
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Ce 17 dimanche ordinaire, nous retrouvons Jésus et la foule. Elle ne le quitte plus. Elle veut le voir sans doute pour comprendre qui il est et pourquoi il fait tant de bien. Jésus se préoccupe de la foule. Cette question que Jésus pose à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » semble complètement dénuée de sens. C’est insensé de vouloir nourrir une foule au pied levé. La suite de l’Évangile de ce 17 dimanche ordinaire nous le dit d’ailleurs.

La rencontre de Jésus avec la foule

La faim spirituelle de la foule

Pour autant, l’ambition de Jésus est bien de nourrir la foule pour calmer sa faim. Une faim humaine bien sûr, mais surtout une faim spirituelle. La foule poursuit Jésus pour mieux le suivre et Jésus veut la nourrir, car il est le pain de vie qui nourrit et rassasie l’âme.

Le miracle de la multiplication des pains

La matériel premier de cette nourriture que le Christ nous donne c’est nos vies, ce que nous sommes et le peu que nous avons. Nous pouvons imaginer facilement, Jésus transformer des pierres en pain comme lui a suggéré le diviseur, dans le récit de la tentation du Christ. Il choisit plutôt de partir du peu de choses dont dispose un jeune garçon. Il a 5 pains d’orge – pain des pauvres et 2 poissons : de quoi peut-être nourrir sa famille. Ce n’est vraiment pas grand-chose et seul Dieu peut faire de peu beaucoup.

La participation des disciples à la mission de Jésus

Ainsi, nous voyons bien que l’essentiel pour Jésus n’est pas l’abondance, l’exubérance, le bling-bling — dirions-nous aujourd’hui. Ce qui est le cœur de sa mission c’est que cette foule soit nourrie en abondance. Il s’y emploie donc avec cœur, mais demande aussi que ses disciples participent à cette mission. Jésus ne fait pas de « one man show ». Il ne se met pas en scène. Non seulement, il tire cette force de multiplier les pains, pour la foule, de son Père, mais il réclame des disciples leur confiance (leur foi) et de rassembler le pain multiplié.

La signification spirituelle du miracle

Préfiguration de l’Eucharistie

C’est donc à la fois l’Eucharistie et l’Église qui sont préfigurées dans cet évangile du 17e dimanche ordinaire. Nous reconnaissons sans mal le geste de l’Eucharistie, du pain distribué en abondance.

Le Christ comme pain de vie

Nous, comme cette foule, avons besoin que nous laisser nourrir par le Christ pour continuer la mission. Ce pain de vie vient rassasier notre désir de rencontrer le Christ, mais nous fait aussi devenir un peuple de témoins.

L’appel à devenir des témoins

Comme la foule, nous pouvons laisser le Christ faire de nos vies, de ce que nous sommes et avons une « vivante offrande à la louange de sa gloire ». C’est dans ce mouvement d’offrande, de laisser Dieu nous consacrer en plein monde que nous pouvons bâtir son Royaume et sa Justice. Lorsque nous recevons l’Eucharistie nous sommes invités à proclamer aux femmes et aux hommes de ce temps les merveilles de Dieu.

La transformation de nos vies par la grâce de Dieu

C’est-à-dire l’assurance que la confiance que nous mettons en Dieu nous pousse à l’espérance. Un peu comme les disciples qui ne savent pas trop comment faire, mais qui se laissent convaincre par Jésus. Nous aussi, nous pouvons douter que nos pauvres capacités, notre fragilité, nos blessures sont des obstacles à la croissance de l’Amour de Dieu. Se laisser aller à ces considérations c’est faire peu cas de la grâce de Dieu. Il fait à partir de nous, avec nous pour transformer ce que nous sommes. C’est le sens profond de l’Eucharistie, et de ce « par lui, avec lui et en lui ».

L’unité dans le Corps du Christ

La conversion personnelle au sein de l’Église

Si nous cherchons à servir le Seigneur en plein monde n’oublions pas que c’est Lui qui nous aime en premier et donc que nous sommes avec Lui et que c’est amour nous invite à devenir un en Christ. Nous tâchons de marcher vers une unité de vie, de rassembler ce que nous sommes, ce que nous faisons dans l’unité du corps du Christ. Cette action, cette conversion vers laquelle nous cherchons à avancer est quelque chose de personnel, mais elle nous situe aussi dans l’unité de l’Église.

La mission communautaire des disciples

Souvenons-nous que la semaine dernière, Jésus envoya ses disciples deux par deux. Ainsi, c’est dans la communion, en communauté de frères et de sœurs que nous construisons l’Église. Ce peuple est missionné par le Seigneur pour distribuer la surabondance de l’amour du Père. Chacun de nous, à la suite des apôtres, nous sommes dépositaires des grâces du Royaume. Elles sont données à nous, peuple de Dieu, telle cette foule autour de Jésus, pour que nous la distribuions aux femmes et aux hommes désireux de vivre de la vie de Dieu.

La surabondance de l’amour de Dieu

C’est le sens que prennent ces 12 corbeilles de pain qui restent. Nous pouvons saisir que l’amour de Dieu, sa grâce sont surabondants, qu’ils ne s’épuisent jamais, tant la soif de Dieu est immense.

L’appel à partager généreusement les dons reçus

Mais, une fois encore, tout cela nous est donné pour qu’à notre tour nous le multipliions, nous le partagions largement. Dans cet appel à devenir généreux, nous luttons contre la tendance de garder les dons reçus pour nous. Cette foule qui entoure Jésus veut le garder pour eux, pour le faire roi, mais Jésus refuse. Il n’est pas une idole, une personne qui est là pour subvenir à nos moindres besoins. Sinon, pourquoi ces 12 corbeilles de pain à la charge des apôtres ? Il nous choisit pour devenir ses collaborateurs, comme le dit Paul. Notre baptême nous invite à devenir des continuateurs de l’action de Dieu au cœur de ce monde.

Notre rôle dans la transformation du monde

Donc, n’oublions pas d’habiter le monde nourris de la force du pain de Dieu. Ce monde est l’endroit où Dieu nous appelle à agir. Cultivons ce monde avec le don que Dieu ne cesse de nous faire. Agissons pour le transformer, pour le rendre plus juste, plus fraternel, plus habitable. C’est par cette action que Dieu se donne à ce monde avec une générosité qui déborde.

Agir pour un monde plus juste et fraternel

Ainsi en est-il de l’Amour de Dieu pour ce monde. Dieu se donne pour qu’en nous donnant à lui nous entrions dans un monde où tout est signe de sa proximité. C’est donc en faisant fructifier les dons qu’il nous donne que nous pourrons transformer le monde.

Prions donc les uns avec les autres afin que la grâce de Dieu sanctifie notre vie et nous amène à servir le Seigneur de plus près.