Ce 23e dimanche ordinaire nous réfléchissons, à la suite de Jésus, à la manière de faire corps. De quelles manières sommes-nous invités à l’unité dans la charité ? Les textes nous conduisent à porter notre regard sur les relations sociales que nous établissons. Ils nous appellent à être des « guetteurs » de la bonté de Dieu les uns pour les autres. C’est un appel à la vigilance pour que l’unité se fasse. Non une unité de façade, une alliance politique qui rassemble des forces pour gagner. Il s’agit bien plutôt de se mettre à l’écoute et à l’école de la Parole de Dieu. Celle-là même qui nous fait reconnaître comme enfants d’un même Père.
Devenir gardien les uns des autres et bâtir l’unité
Cette bienheureuse vigilance nous conduit à être les gardiens de nos frères et sœurs en humanité pour que s’unisse notre diversité. Faire corps, être unis les uns aux autres par et dans la Parole du Christ c’est chercher ce qui fait davantage sens dans nos vies. Ce n’est pas facile d’être toujours dans le sillage de la Parole. Bien trop souvent nos pas prennent des chemins de traverse et nous conduisent à la calomnie, au désir de vengeance, au mépris de l’autre.
Sortir de nos impasses
Nous le savons, ces chemins sont une impasse pour ceux et celles qui désirent suivre le Christ de plus près et dans l’unité de son Église. Notre rôle comme Fils et Fille de Dieu est d’être vigilants quant au comportement des autres.
Dans l’unité et la fraternité
Il ne s’agit pas de devenir une police de la pensée. Il s’agit de rappeler avec fraternité, miséricorde et charité ce qu’exige la voie de l’Amour, celle du Christ. Il n’y a aucun aspect répressif. Nous n’avons pas à nous transformer en inquisiteurs. Cherchons vraiment ce qui conduit l’autre, ce qui nous conduit à vivre dans l’Unité du Christ. Vérifions avec lui que sa route n’est pas un chemin de perdition et de mort. C’est ce que nous enseigne la première lecture de ce 23e dimanche ordinaire.
Responsables mais pas coupables
Nous sommes, en quelque sorte, responsables, mais pas coupables de la conduite de nos frères et sœurs. Responsables, car nous sommes nous aussi parties prenantes de ce monde. Nous avons la capacité de mettre en lumière le fait que la charité n’est pas au cœur de l’agir de l’autre. Pour autant, n’oublions pas que la réciproque est tout aussi vraie. C’est pour cela que c’est un appel collectif à l’unité. Nous avons, les uns et les autres, à nous entre-porter au bien.
L’Esprit construit l’unité
Sur ce chemin qui nous conduit au Christ, nous ne sommes pas seuls. L’Esprit est à l’œuvre en cet âge, il nous invite à devenir témoins de la surabondance de l’Amour de Dieu.
Contempler le Christ
Pour cela, contemplons le Christ dans son Évangile. Il n’est jamais méprisant bien qu’exigeant. Il invite tous ceux qu’il rencontre à chercher la vérité de leur action, à sortir de leur posture pour faire un seul corps et un seul cœur.
La construction de l’unité
Lorsque l’on regarde les premiers temps de l’Église, cette unité se construit dans le dialogue — parfois avec des désaccords. Mais, ce qui est toujours à rechercher, c’est la croissance de la connaissance du Christ dans la concorde. Des désaccords, des conduites parfois critiques existent. Le Christ ne nous demande pas de ne pas les affronter, d’en faire fi. Au contraire, il nous encourage, notamment dans l’Évangile que nous entendons ce dimanche, à bien les comprendre.
Résoudre les conflits
Il nous recommande une méthode de résolution des conflits afin qu’ils ne prennent pas une ampleur disproportionnée. C’est ce qu’Ignace a développé dans ses Exercices avec le « présupposé positif ». Nous pouvons appliquer ces recommandations d’Ignace et de Jésus dans notre quotidien. Ce n’est pas une parabole que Jésus nous raconte, c’est du concret, du solide. Nul besoin d’avoir recours à notre imagination pour le comprendre.
Courage et persévérance
Toutefois, cela demande du courage et nécessite de manifester un réel souci pour l’unité. C’est une invitation à ne pas laisser les choses s’envenimer, à bien les comprendre afin de bâtir davantage la fraternité. Celle-ci ne se construit pas ex nihilo même c’est une exigence qui nous est donnée parce que nous appartenons au Christ. C’est un don qui nécessite des efforts qui nous invitent à sortir de l’égoïsme.
Construire l’unité et la paix
Jésus ne nous demande pas de faire des esclandres, d’afficher publiquement notre blessure, notre désaccord. Il nous invite à un échange cordial avec celui ou celle qui a commis, à notre encontre, un péché. Ce qui importe ce n’est pas tant le péché qui est commis.que la qualité de relation.
Écouter avant de parler
Jésus, dans cet Évangile, incite grandement à la franchise et à l’écoute. Il s’agit bien d’écouter les reproches qui blessent la relation et donc de s’atteler à la réparer. Nul n’en est exempt, nous n’avons pas encore atteint la perfection. Aussi, ce qui compte davantage c’est de regarder comment s’amender dans cette blessure avec l’autre.
Le triomphe de la fraternité
Il s’agit de puiser dans la force du Christ et son alliance le dynamisme nécessaire pour que la fraternité puisse exister. C’est sans doute pour cela que le Christ nous propose une gradation dans cette reconstruction. Parce que, parfois, nous ne comprenons pas. Nous avons besoin de voir les choses autrement, sous un autre angle, avec d’autres personnes. Nous ne pouvons pas rester à une situation bloquée si nous cherchons à bâtir l’unité. Sinon, nous ne sommes pas dans l’Alliance voulue par le Christ.
Maintenir la communion
Agir ainsi c’est acter une sortie de la communion, une excommunication. Toutefois, prenons aussi le temps de bien considérer ces reproches. Sont-ils tellement essentiels qu’ils nuisent à la construction du corps ou est-ce seulement une différence de point de vue ? Il nous faut, par conséquent, prendre la mesure de chaque chose et chercher ce qui est ou non essentiel. Dans notre manière de faire des reproches, nous pouvons exercer une violence illégitime. Notre cœur peut se fermer à l’exigence de charité et de miséricorde que nous enseigne le Christ. C’est là aussi une vigilance que nous devons avoir.
Aussi, souvenons-nous de la fin du passage de la lettre de Paul aux Romains de ce dimanche : « Le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour ». Ainsi, si les reproches que nous avons à faire à l’autre ne viennent pas entraver l’amour ni blesser l’unité alors ce ne sont pas des reproches, mais des peccadilles.
[…] saisir que l’amour est le fondement. Aussi, il ne peut pas y avoir d’amour sans pardon. La surabondance de l’Amour de Dieu vient supplanter nos bassesses et autres petitesses. Elle doit nous faire entrer dans le règne de […]