Nous sommes toujours au cœur de la joie pascale. Appelés à croître dans l’amour de Dieu. Nous nous réjouissons du don de Dieu fait aux êtres humains par Jésus-Christ. Notre cœur et notre langue devraient ne pas pouvoir retenir cet enthousiasme qui nous habite d’être tellement aimé par le Père qu’il nous a offert, une fois pour toutes, son Fils. Nous devrions faire mémoire continuellement – comme pour mieux l’appliquer – de ce que nous dit le psaume de ce dimanche : annoncer les exploits de Dieu, sa gloire et l’éclat de son règne. Ainsi nous nous souviendrons que ce n’est pas nous que nous avons à annoncer mais bien le Seigneur et son œuvre. Cela passe par nous, comme des dépositaires et non comme des propriétaires.
Passeurs
Nous sommes des passeurs des grâces du Royaume, ses veilleurs et ses éveilleurs. Pour que nous puissions ouvrir aux femmes et aux hommes de ce temps la « porte de la foi » – comme nous dit Paul dans la première lecture ; il nous faut cultiver notre unité. Notre union, notre fraternité, notre charité tissent nos communautés dans la diversité de ses membres. Le fil qui doit nous unifier doit-être l’amour. L’Amour que le Père a pour le Fils dans l’Esprit. Cet amour qui dépasse nos pauvretés et les transforme en dynamisme apostolique.
Glorification
L’Évangile de ce dimanche vient nous faire comprendre le vrai sens de la glorification. Il ne s’agit pas de se mettre en avant, de se faire valoir, pour se montrer. Il s’agit davantage de se donner pleinement à la volonté du Père. Jésus est glorifié alors qu’un des siens va le livrer. Dieu aurait-il manipulé Judas pour mieux être glorifié ? Ce serait là un bien étrange Dieu et son amour serait alors calculateur. Il nous faut revenir au chant de l’Exultet qui a surgi lors de la nuit de Pâques et entendre ces paroles de Jésus comme une promesse de libération. Jésus sera glorifié pas tant par la faute de Judas mais par sa liberté qui lui a été laissée de trahir Jésus.
Amour
L’amour de Dieu va jusqu’à supporter la trahison. L’amour de Dieu est l’inverse de la manipulation puisqu’il offre à chacun de supporter sa pleine liberté. Dieu nous choisit responsable de nos actes mais nous propose de les discerner, de les relire au regard de sa promesse d’amour qui est une invitation à la croissance. Cette proposition doit nous mettre en route, nous permettre de vivre la mission avec joie et légèreté. Pour autant sans oublier notre fragilité et les trop nombreuses occasions qui font que nous sommes plus prompts à oublier le Christ, tels Judas, qu’à le choisir pour « maître et pour ami ». Pourtant l’amour de Dieu demeure. Il nous étreint amoureusement, tendrement pour nous donner la force d’aimer, de le suivre en toutes circonstances.
Plaidoyer
Le plaidoyer de Dieu dans cet Évangile doit une fois de plus nous inviter à reconnaître que ce qui importe c’est de demeurer en Dieu. Devenir ses disciples est plus une attitude intérieure que de se précipiter dans tel ou tel activisme apostolique. Bien sûr, nous avons besoin de faire connaître le Christ par des événements, des manifestations, des opérations de communication. Mais le vecteur principal de cette annonce : c’est nous. Nous qui reconnaissons le Christ comme notre frère, comme celui qui nous conduit vers le Père.
Cette découverte continue, qui est le propre du mystère de la foi, nous permet de croître en liberté et en disponibilité pour les autres. C’est dans une attitude de décentrement pour se centrer davantage sur la personne du Christ que nous deviendrons davantage ses disciples. Le Christ doit être notre fédérateur, son Esprit doit parcourir nos vies, nos engagements et nous permettre de tout supporter par son amour.
[…] Ce mot, revenu très souvent dans la Parole de Dieu de ces derniers dimanches, tient en un verbe : aimer. Il décrit, en français, une densité de sentimentS divers et variés. Cette singularité dans le […]