Ce 7e dimanche de Pâques nous place dans un entre-deux. Nous sommes dans l’attente de l’Esprit mais Jésus est déjà monté vers le Père définitivement. C’est ce que nous avons fêté, jeudi dernier, en célébrant l’Ascension. Cette notion d’attente, nous la maîtrisons bien maintenant suite à la pandémie de Covid-19, SARS-COV-2. Mais entre attendre la reprise normale de nos vies et la puissance de l’Esprit du Père et du Fils, ce n’est pas totalement la même chose. Que faire alors de cette dernière attente ? Qu’est-ce que le Seigneur nous permet d’espérer, que nous invite-t-il à entendre dans cet entre-deux ? Aussi, quelle est notre attente vis-à-vis du Seigneur en cette période si particulière, tant liturgiquement qu’humainement ?
Union
Le passage des Actes des Apôtres nous rapporte que ces derniers, après l’Ascension, sont retournés à leur nouvelle vie avec leurs compagnons (dont des femmes). Elle consiste à être unis dans la prière. Si nous poursuivons un peu le texte des Actes des Apôtres, nous voyons que Pierre fait une relecture et invite à poursuivre l’œuvre apostolique initiée avec le Christ. La mission se poursuit donc après l’Ascension, le départ de Jésus émancipe les disciples et l’attente de l’Esprit les rassemble. Nous pouvons entendre que le Christ nous demande de continuer de former l’Église. Ne pas attendre une autre révélation que ce compagnonnage initié avec les disciples. Il nous faut aussi demeurer dans la louange. Cette prière continuelle qui nous donne d’agir au nom du Christ pour que son Royaume advienne. C’est ainsi, unis à Lui et à son Père, que nous demeurons en état de service.
Louange
Cette louange doit nécessairement nous conduire à la glorification de Dieu, à faire que ce que nous faisons soit bien habité de l’Amour qu’il ne cesse de nous manifester. Nous pourrions bien agir, faire toutes sortes de choses belles et bonnes, si elles ne sont pas irriguées de l’Amour de Dieu, il y aurait une carence. Là est l’essentiel de notre mission : annoncer par notre vie l’Amour fou de Dieu pour chacun d’entre nous. Dans l’Évangile de ce dimanche, nous comprenons que Jésus récapitule sa mission. Il la résume et la rassemble dans une seule et unique chose : la Gloire du nom du Père.
Mission
Jésus ne s’approprie pas sa mission, il ne cesse de l’orienter vers le Père, Celui qui l’a envoyé. Même le Fils de Dieu n’est pas là en son nom. C’est important pour nous de nous souvenir de la dynamique de cette mission. Nous aussi, comme baptisés, nous ne sommes pas là pour satisfaire une œuvre personnelle ou communautaire. Ce qui importe ce n’est pas tant de faire mais d’œuvrer pour que la Gloire de Dieu, cet amour incommensurable du Père soit connu, reconnu et surtout annoncé. Cette Parole de Dieu est une aide pour nous, particulièrement en cette période. Nous sommes privés de tout rassemblement communautaire et l’avenir de nos célébrations va nous amener à changer notre manière de célébrer.
Avenir
Dans ces mouvements, ne perdons pas de vue que la liturgie est la louange du Christ, animée de la force et du don de l’Esprit, pour la plus grande gloire de Dieu. Ne la détachons pas du Salut du Monde, de l’annonce concrète, par nos vies, de l’Amour de Dieu. Il s’agit d’être avec Dieu, de le porter dans nos vies – ou du moins de faire tout pour contribuer à cet objectif – là où nous sommes. La Gloire de Dieu est la manifestation que la personne humaine vaut plus que ce que nous projetons sur elle. Elle nous appelle à une vigilante bienveillance. La mission du Christ est de nous établir dans la joie du Père. Cette joie d’une vie en abondance qui trouve sa réalisation dans le don et la disponibilité aux autres.
Dans l’attente de la fête de la Pentecôte, du don de l’Esprit qui nous confirme dans la mission faisons nôtre avec joie et simplicité ce passage du psaume de ce dimanche : « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple. ».