Nous retrouvons ce 27e dimanche ordinaire nos vignerons et leurs vignes. C’est la troisième fois que nous méditons sur ce thème. La liturgie aime la répétition. Après les vignerons de la dernière heure, les fils du vigneron, voici les vignerons homicides. Décidément, cette vigne crée du souci. Il n’est pas difficile de comprendre que ce vigneron c’est le Seigneur et que la vigne c’est le monde.
Des vignerons appelés à servir le monde
Dans ces paraboles, nous découvrons différentes facettes du Seigneur, mais surtout discernons ses appels à servir ce monde. Nous percevons alors que le Seigneur est juste et patient. Aujourd’hui, c’est la confiance qu’il nous est donné de contempler. Le vigneron de la parabole fait confiance. Il confie sa vigne à des ouvriers pensant qu’ils en prendront soin et qu’il pourra récupérer la récolte. Mais, ces derniers n’ont aucun respect. Ni pour les serviteurs ni pour le Fils. Ce qui les guide ce n’est pas la sagesse, cette préoccupation de prendre soin de cette « maison commune » qu’est la vigne, mais l’appât du gain.
Qu’est-ce qui nous motive ?
Cette page d’évangile nous offre un lieu de composition évangélique idéal. Qu’entendons-nous dans cette Parole, qui sommes-nous et que voulons-nous faire ? Sommes-nous davantage intéressés par prendre soin de la vigne et des vignerons ou bien est-ce l’appât du gain qui nous motive ? La question de prendre soin des uns et des autres et donc de ce qui nous est confié est le cœur de cet Évangile.
Disciples-missionnaires ou vignerons homicides ?
Sommes-nous des mercenaires qui vont et viennent au gré de leurs intérêts ou des disciples-missionnaires de l’insondable amour de Dieu ? Confesser le Seigneur c’est marcher ensemble à Sa suite pour servir sa vigne. Nous pouvons marcher à différentes vitesses, mais nous avons à poursuivre le même objectif. Sinon, nous ne cherchons pas la communion.
Bienheureuse vigilance
Cette quête commune nous appelle à une bienheureuse vigilance dans la diversité de ce que chacun d’entre nous est. Bâtir la communion revient à être un bon vigneron qui cherche à prendre soin de sa vigne. C’est en quelque sorte ce qui se passe à Rome en ce moment avec la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques. Ces délégués cherchent, en se mettant à l’écoute de l’Esprit, de quelles manières être de bons vignerons pour prendre soin de l’Église et du monde.
Attentifs aux vents de l’Esprit
Nous aussi, nous avons à être attentifs à ce que l’Esprit nous demande pour prendre soin de ceux et de ce que le Seigneur nous confie au cœur de ce monde. Pour autant, cet appel à la vigilance ne doit pas nous inquiéter. Si nous nous en remettons au Seigneur, à la force de son Esprit dans la prière, la confiance et le partage fraternel, alors la paix habitera notre cœur.
Devenir de fidèles vignerons
Il faut toujours chercher la manière la plus juste d’être fidèle au don de Dieu, mais sans en faire une occasion d’angoisse. C’est Dieu qui est le vigneron par excellence et c’est avec Lui, par Lui et en Lui que nous pourrons construire le Royaume. Dieu, depuis son acte créateur, nous associe à son acte de création. Il nous confie la Terre afin que nous puissions en prendre soin tout en prenant soin les uns des autres. Mais, à l’évidence, l’humanité se conduit plutôt comme les vignerons homicides de l’Évangile de ce dimanche.
Vers le chacun pour tous
Ainsi, le chacun pour soi devient le leitmotiv. Il est important de comprendre que la culture de l’égoïsme, d’une recherche maladive du profit et du pouvoir est néfaste pour les autres. Ce qu’il est important de rechercher c’est ce qui profite aux autres, ce qui permet de bâtir un lieu de confiance, de paix, de croissance humaine et spirituelle. Cette quête n’est pas le propre des chrétiens, mais c’est pour nous une exigence. C’est une manière responsable de faire honneur à l’Évangile. Nous pouvons compter sur la grâce de Dieu pour entrer davantage dans cet appel.
Des vignerons généreux
Ne soyons pas comme ces mauvais vignerons de la parabole de ce dimanche. Ne cherchons pas à amasser, mais soyons généreux en toutes choses. Nous n’avons qu’une seule vie pour devenir les bons vignerons de la vigne de Dieu. Nous pouvons faire de ses fruits un bon vin pour les noces de l’Agneau ou un vinaigre qui empoisonne ceux que nous côtoyons.
Chercher à faire le bien
Cherchons donc à faire le bien, le bon en marchant à la suite du Christ. Laissons-nous plonger dans la grâce baptismale pour servir le monde et sa justice. Partons à la rencontre des femmes et des hommes de ce temps soucieux de ce qu’ils vivent et espèrent. C’est dans le brassage de ces rencontres que nous serons ces humbles serviteurs de la vigne du Seigneur. Cherchons donc à faire le bien autour de nous, et si nous faisons le mal, cherchons à réparer ces injustices. Nous ne sommes pas esclaves de nos erreurs.
Avec confiance et espérance
C’est l’espérance et non la peur qui conduit notre vie à la suite du Christ. Plongeons dans la confiance et œuvrons du mieux que nous le pouvons pour devenir davantage témoins de l’Évangile. N’agissons pas pour faire plaisir à Dieu, mais œuvrons pour que la justice et la paix triomphent en ce monde et en ce temps.
Goûter la surabondance de Dieu
Nous le savons, la grâce de Dieu est surabondante, elle nous dépasse et déploie des merveilles au-delà de nos espérances. Il nous choisit pour amis, non pour des esclaves mendiant sa bonté pour devenir libres. Dieu nous a créés libres pour faire de ce monde une vivante offrande à sa Gloire. Il nous invite à entrer dans l’intimité de sa joie pour que nous portions du fruit dans le service désintéressé de chaque femme et de chaque homme.
Porteurs de la joie de Dieu
Porter du fruit c’est bien cela qui compte c’est-à-dire devenir de porteurs de la joie de Dieu en plein monde. Cela paraît une mission ambitieuse, mais il s’agit simplement de porter notre regard sur le Christ qui nous conduit au Père dans le dynamisme de l’Esprit. Cherchons donc à être justes, loyaux et fidèles en tout ce que nous faisons. Nous sommes les gardiens, à la fois de nos frères et sœurs, mais aussi de ce monde.
Que l’Esprit saint nous aide et nous garde de toutes conduites qui viennent à pervertir l’Évangile de Dieu. Nous sommes ses serviteurs, ses amis engagés pour servir sa vigne pour le plus grand bien de chacun. Prions donc pour que la grâce nous soit donnée d’être de bons et loyaux vignerons de la vigne que Dieu nous donne en partage.