Devenir disciple et servir Dieu pour mieux servir les femmes et les hommes de ce temps. Tel est l’appel reçu lors de notre baptême. Pour autant, malgré notre bonne volonté, il est parfois difficile de témoigner de ce Dieu qui nous appelle à vivre. Les raisons sont multiples et elles sont à analyser, mais elles ne doivent surtout pas nous empêcher d’œuvrer pour mieux servir et aimer. Regardons la figure de Pierre dans l’Évangile de ce dimanche. Tantôt, il confesse la divinité de Jésus et quand il comprend que le suivre peut conduire à la mort, il refuse la manière dont Jésus comprend sa mission. Nous voyons bien ainsi que la mission que nous recevons de Dieu n’est pas la nôtre. Nous avons à nous l’approprier, à l’apprivoiser, mais surtout à la relire pour mieux y entendre la volonté de Dieu. C’est ainsi que nous pourrons devenir davantage disciple.
Accueillir
Dans la première lecture, nous entendons, avec merveille, combien la Parole de Vie nous habite. Difficile de nous en séparer. Elle est comme un boomerang : même lorsque nous voulons nous en séparer, elle revient. Cette Parole veut se frayer un chemin dans notre cœur, y demeurer pour que le feu de l’Esprit y prenne place. Cet Esprit que nous devons accueillir est ce qui nous permet de tenir bon, de continuer à servir même et surtout au cœur du gros temps. C’est de l’ordre de l’accueil de la grâce et non de la force. Nous avons à apprendre de Dieu la manière la plus juste de discerner ses appels au cœur de ce monde. Celui-là même qui cherche à temps et à contretemps une source d’eau vive pour se désaltérer, mieux comprendre la vie du monde et saisir une boussole qui peut donner un sens nouveau à sa vie.
Offrir
Celui qui désire vivre de la vie de Dieu doit d’abord et avant tout s’en remettre à Lui puis passer à l’action. Notre agir doit pouvoir s’ajuster au commandement premier de Dieu : prendre soin de l’autre comme s’il était nous-même. C’est ce que nous pouvons comprendre de la seconde lecture de dimanche. Paul nous demande de nous offrir à Dieu, non comme pour amadouer un dieu amateur de sacrifice, mais pour mieux nous recevoir de Lui. En fait, c’est une réponse à l’amour premier de Dieu. Se convertir, revenir vers Dieu, c’est entrer dans la recherche d’un ajustement permanent à exercer la justice qui vient de Lui. C’est-à-dire une constante bienveillante vigilance envers la dignité de chaque personne. Pour cela, il nous faut chaque jour faire l’effort de mettre à notre cœur et à notre bouche une garde pour que la calomnie n’y entre pas.
Consentir
Nous pouvons, pour ce faire, prier le Seigneur en lui demandant que notre cœur ressemble au sien. Que nous puissions nous plonger dans sa douce miséricorde afin de ne pas salir la dignité des personnes. Ce n’est pas facile, mais la Parole de Dieu qui sommeille en nous est là pour nous rappeler que son feu peut consumer nos égotismes. Ainsi, pour suivre Jésus, il ne faut pas se concentrer sur son égoïsme, sa soif de pouvoir ou de conquête. Cela peut satisfaire un temps, mais ce n’est pas ce qu’il nous demande. Non seulement, comme il le dit dans l’Évangile de ce dimanche, nous perdrions notre vie, mais surtout nous ne serions pas en mesure de servir là où nous sommes plantés.
Servir
Servir, ce n’est pas un long fleuve tranquille, mais c’est l’assurance d’être ajusté à l’amitié de Dieu. Nous nous égarerons sans doute de son chemin, mais nous trouverons plus facilement la bifurcation qui fortifiera « l’amour en nos cœurs » comme nous y invite la prière après la communion de ce dimanche. Tout au long de cette semaine, qui inaugure une nouvelle année scolaire, demandons au Seigneur de discerner ce qui nous éloigne de sa volonté et donc de trouver ce qui nous en rapproche. Puisse le souci de servir ce monde, comme disciple de réconciliation, nous habiter et ainsi construire davantage le Royaume de Dieu.