Il y a 40 jours, nous célébrions le Christ Ressuscité, revenu du séjour des morts, triomphant de toutes les détresses, les tribulations, les angoisses pour rayonner de la joie de l’Amour de Dieu son Père. Aujourd’hui, c’est son ascension, sa remontée auprès de l’Éternel Seigneur de toutes choses qui nous rassemble. Ces 40 jours furent l’occasion d’une catéchèse, de manifestation glorieuse à ses disciples et aussi des repas partagés. C’est donc un être humain, fait de chair et d’os, qui est ressuscité. Il a souhaité leur partager la puissance de Dieu son Père, et surtout, poursuivre, achever son enseignement en vue de les envoyer en mission. La réalité de notre foi, nous met dans la même situation, nous avons à recevoir du Ressuscité l’enseignement pour vivre notre mission de baptisé et recevoir, lors de la Pentecôte, la confirmation de notre engagement à servir, nos frères et sœurs, donc Dieu, au cœur de ce monde, de nos vies.
Entendre Dieu
Il est, parfois, difficile d’entendre la voix de la volonté de Dieu pour nous. Nous sommes parfois comme les disciples, interdits, regardant le Ciel en essayant d’y discerner des signes des temps, une parole qui nous réconforte et en même nous envoie. Mais, Dieu ne parle pas du Ciel. Il ne délivre pas ses recommandations, ses consolations, sa présence depuis une sorte d’Olympe, tel les dieux grecs. Dieu demeure certes au Ciel mais la Terre est aussi son domaine, le lieu où, à la suite du Christ, nous devons œuvrer pour annoncer l’Évangile, nous sommes appelés, par notre baptême, « à aller dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création ». C’est un travail continu, qu’il nous faut sans cesse reprendre, relire et poursuivre. Un travail qui n’est pas un labeur, mais une passion, une vocation. Dieu nous appelle à faire de ce monde, un lieu de résonance de Sa Parole, un endroit où nous sommes sans cesse appelés à devenir chaque jour davantage, ressemblance avec son Fils. Cela exige de nous une aptitude particulière, qui ne s’apprend ni dans les livres, ni dans les écoles. Il s’agit de la Charité.
Vivre de la Charité du Christ
La Charité est la présence agissante en nous du Christ. Il ne s’agit pas temps de servir les plus fragiles, les plus humbles – même si c’est essentiel – mais de mettre en œuvre l’amour miséricordieux du Christ au cœur de nos humbles actes quotidiens. C’est en fait l’appel que nous fait Paul dans la première lecture. Difficile à entendre tant nous sommes tentés par le jugement, la médisance, la vengeance… Toutes ces petites morts intérieures qui ne nous aident pas à bâtir la Communauté, la Cité du Seigneur sur notre terre. Vivre habité de la Charité du Christ c’est parvenir à « l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude » dont nous parle Paul à la fin de la première lecture. C’est un défi quotidien, de chaque moment qui demande une vigilance accrue et une rédemption. Seul nous n’y parviendrons pas, malgré nos efforts, notre bonne volonté et notre intention droite. Pour y parvenir, il faut non seulement du temps mais surtout la grâce de Dieu qui se déploie en nous depuis notre baptême. Cette grâce nous avons besoin de l’accueillir, de la faire demeurer en nous, comme nous l’enseignait, Jésus, dimanche dernier.
Dans ces dix jours qui nous séparent la Pentecôte demandons au Christ de nous aider à accueillir humblement et de manière renouvelée cette force qui nous aidera à devenir davantage disciple et serviteur de nos contemporains au quotidien.
Disciple et serviteur de la Charité du Christ
Méditations au coeur du monde / jeudi, mai 10th, 2018
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