Ce dimanche nous entrons dans le temps ordinaire. Nous quittons ce temps de Noël qui nous a permis d’être disponibles intérieurement. Ainsi, nous sentons de plus près que Dieu est l’un des nôtres. En Jésus, il est venu accomplir sa promesse de nous rendre pleinement humains. La liturgie de ce 2e dimanche du temps ordinaire nous convie à la contemplation du Christ baptisé par Jean. Le Christ est le serviteur de Dieu par excellence. Il est disponible à la mission que lui confie de Père : accomplir le Royaume et sa justice.
Disponibles pour la mission du Père
Jésus choisit d’accomplir cette mission reçue du Père en comptant sur ses disciples. Il ne fait pas tout, tout seul. Il prend soin de femmes et d’hommes disponibles, au cœur brûlant. Même si nous avons des difficultés à entrer dans la mission de disciples-missionnaires, notre foi nous lie au Christ. Ce lien particulier nous aide à affronter les bourrasques du temps, et à avancer sur notre chemin de vie malgré les vagues et les tempêtes.
Devenir disciples
Ce qui importe davantage que ce que nous faisons, c’est notre désir d’être avec le Christ. Ce baptême de Jésus par Jean est là pour nous faire comprendre quelle est la place du disciple. Être disciple c’est entendre Jésus nous inviter à devenir le prochain de chacun. Nous avons une manière singulière d’entrer en relation les uns avec les autres. Dans cette approche, cette proximité, nous avons à rechercher une justesse d’attitude, à vivre de l’humilité de Dieu. Elle est souvent mal comprise.
L’humilité de Jean-Baptiste
Regardons donc Jean-Baptiste dans l’Évangile de ce deuxième dimanche ordinaire. Il agit avec humilité, c’est-à-dire dans la vérité de ce qu’il est. Jean-Baptiste est conscient que son baptême annonce celui que le Christ accomplit par sa passion et sa résurection. C’est cela la vraie humilité : être à sa juste place, là où Dieu nous envoie. Ce n’est donc pas manifester une quelconque forme d’orgueil, ni d’être rabaissé. L’humilité que Dieu nous demande, c’est une disponibilité à l’inattendu de la mission. Cette disponibilité demande inévitablement un discernement pour entrer dans la dynamique de Dieu.
Suivre le Christ
Souvenons-nous que le Dieu et Père de Jésus est Celui qui vient susurrer à l’oreille de notre cœur. Il nous propose de le suivre et nous demande de prendre sa suite. C’est ce que nous entendons dans la première lecture. Nous pouvons reconnaître dans ce second chant du Serviteur, ce que Jean dit de Jésus. Aussi, nous pouvons entendre ces mots et les laisser se frayer un chemin en nos cœurs. Ne sommes-nous pas, nous aussi, des serviteurs de Dieu qui trouvent leur force dans son nom ? Notre baptême nous a plongés dans ce nom trois fois saint. Nous sommes depuis lors participants à la nature divine, habités de la force de l’Esprit.
Disponibles pour porter la lumière de Dieu
Lorsque nous avons reçu le baptême, notre vie a pris une autre tournure. Nous avons reçu la mission d’être disponibles pour porter la lumière de Dieu au monde. Notons que cette invitation ne consiste pas à briller de notre propre gloire, de nos propres capacités. Il ne s’agit pas de mondanité, mais de disponibilité pour laisser le Christ jaillir au cœur du monde par et dans toute notre vie. Le cierge pascal, qui brille dans la nuit de Pâques, symbolise cette configuration au Christ que notre baptême fait naître.
Compter sur l’espérance
Dans les obscurités de notre monde, au cœur de nos doutes, de nos peines, l’espérance de la lumière de Dieu est toujours là. Nous sommes des porteurs de flambeaux allumés au feu de l’amour de Dieu. Cet amour est permanent et vient consumer en nous ce qui nous empêche de vivre et d’aimer davantage. C’est en cela que nous pouvons laisser résonner en nos cœurs ce passage de la première lecture : « Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. »
Espérer contre toute espérance
Tant de fois nous pouvons nous laisser aller à la désespérance, nous pouvons croire que nous sommes inutiles, que nous ne servons à rien alors que nous sommes aimés de Dieu. C’est là pourtant le cœur de notre vie, son essence même : un amour inconditionnel qui vient nous parler au cœur. Dieu nous aime. Toute la prédication de Jésus tourne autour de cette évidence. Elle est la clef de lecture de l’Écriture.
Bien aimés dans le Seigneur
Nous sommes créés par amour, pour que notre vie porte la louange de Dieu. C’est ce que nous fait saisir le psaume 39 (40) de ce deuxième dimanche du temps ordinaire. Notre louange consiste à nous rendre disponibles à la mission du Père qui nous fait devenir disciples-missionnaires, compagnons de Jésus. Il ne nous est pas demandé des sacrifices, des oblations et autres holocaustes. Dieu n’a pas besoin d’être adouci par quoi que ce soit. Nous n’avons pas à acheter notre salut ou sa grâce. Dieu est don total, et ce de manière intemporelle. Telle est la révolution du christianisme : la permanence de l’amour de Dieu.
Plaire à Dieu
Si nous cherchons une manière de plaire à Dieu, alors soyons des femmes et des hommes disponibles pour la rencontre. Travaillons à annoncer l’Évangile en plein monde par et dans toute notre vie. Recherchons la manière la plus juste de servir ce monde. Ainsi nous pourrons davantage entrer dans le projet d’amour de Dieu. Ce Dieu qui ne cesse de nous appeler à travailler à sa vigne pour que la vie des hommes et des femmes de ce temps soit signe de ses noces avec l’humanité tout entière.
Compter sur l’Esprit
Comme pour Jésus lors de son baptême, l’Esprit demeure aussi sur nous pour nous accompagner de notre mission d’humanisation du monde. L’onction de l’Esprit reçu à notre baptême doit nous aider à devenir davantage fidèles à notre mission d’annonce de l’Évangile.
Annoncer le Christ au monde
N’attendons pas d’être parfaits, capables de grands exploits pour annoncer le Christ au cœur du monde. Ce que Dieu nous demande c’est d’aller de « commencement en commencement vers des commencements qui n’ont jamais de fin », comme nous le dit Grégoire de Nysse.
Croître dans l’amour de Dieu
Cette croissance de notre vie spirituelle nous aidera à découvrir le chemin qui conduit à se laisser entraîner par le cœur du Christ. Il est le puits inépuisable de l’Amour de Dieu. Puisse cette découverte nous accompagner tout au long de cette année nouvelle pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde.
[…] bien est essentiel. Ces choses sont une aide et nous libèrent l’esprit pour être davantage disponibles et attentifs aux signes des temps. C’est la voix/voie du Seigneur que nous devons rechercher. Elle doit nous conduire à trouver la […]