Entrer dans la lumière de l’espérance


Méditations au coeur du monde / vendredi, janvier 31st, 2025
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Dernière modification 1 mois by Chrétien en ce temps

Ce dimanche 2 février 2025, nous célébrons la fête de la lumière, fête de la présentation de Jésus au Temple, plus connue sous le nom de la « Chandeleur ». C’est aussi le jour des crêpes. Cette dégustation traditionnelle nous viendrait du pape Gélase, pape du Vᵉ siècle, qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins arrivant à Rome. En plus de cette fête, nous célébrons également la vie consacrée.

Le Christ : lumière qui se révèle aux nations

Quel est le lien entre cette célébration de la présentation de Jésus au Temple et la Chandeleur ? Certes, Syméon prophétise que Jésus est la « lumière qui se révèle aux nations et [qui] donne gloire à ton peuple Israël ». Mais il annonce à Marie que « [son] âme sera traversée d’un glaive ». Ce n’est pas très réjouissant pour une mère de savoir cela. Donc, nous sommes davantage dans un clair-obscur, entre gris clair et gris foncé, que dans cette lumière sans déclin.

Dépasser les ténèbres

Pourtant, la liturgie nous invite à célébrer la lumière. Parfois, nous entrons en procession avec des cierges à la main. Ainsi, nous vivons quelque chose qui nous rappelle la vigile pascale. Au-delà, c’est aussi un peu le signe de notre vie chrétienne. Lors du baptême, nous recevons aussi cette lumière du Christ pour la porter aux femmes et aux hommes de ce temps. Porter la lumière, c’est accepter de rencontrer l’obscurité, les ténèbres lorsque ce monde se prive de l’Amour de Dieu. C’est aussi la laisser pénétrer dans nos vies et laisser le Christ nous éclairer par la force de son amour. C’est cela qui compte bien plus que les ténèbres, les glaives et autres douleurs qui peuvent nous traverser.

Compter sur la lumière du Christ

Nous savons que la lumière et les ténèbres cohabitent en nous, en ce monde, mais notre foi nous invite aussi – et surtout – à nous appuyer sur le Christ. C’est ce que nous dit Syméon – et que nous pouvons dire chaque soir lors de la prière des Complies : le Christ est la « lumière qui se révèle aux nations ». Mais nous le savons, le Royaume de Dieu se fonde sur le Christ, et c’est à nous de le faire croître en ce monde et en ce temps. Cette mission, nous l’avons reçue lors de notre baptême. Ce sacrement nous enracine dans l’espérance de la force de l’Amour de Dieu, que nous devons porter au monde dans et par toute notre vie.

Avec courage et espérance

C’est une mission difficile tant ce que nous rencontrons, vivons, découvrons au long des jours peut nous paraître ténébreux. La liste est longue entre la guerre, les événements climatiques, les haines tenaces, les maladies… Alors, nous pouvons douter que l’espérance et le fol amour de Dieu soient semences de vie pour notre monde. Souvent, nous sommes davantage dans le glaive de Marie que dans la lumière du Christ.

Vers la splendeur de la Résurrection

Pourtant, le mystère pascal nous plonge dans cette réalité douloureuse du Christ en croix, mais nous conduit à la splendeur de la Résurrection le matin de Pâques. C’est ce que nous entendons dans la seconde lecture (He 1, 18). Il ne s’agit pas là d’une promesse illusoire pour accepter les ténèbres. C’est la porte qui nous amène à prendre la réalité comme une route qui nous conduit vers l’espérance. C’est – en quelque sorte – la lumière au bout du tunnel.

Tenir dans l’espérance

Mais en fait, cette espérance n’est pas l’aboutissement d’un itinéraire difficile, ou une récompense pour faire tenir. Si nous avons vraiment foi en Jésus, nous avons la certitude que cette espérance nous accompagne toujours. Elle est cette « lumière de nos pas, la lampe de [notre] route » du psaume 118 que nous procure la fréquentation de la Parole de Dieu.

Aller plus loin avec la lumière du Christ

Avec le Christ, nous ne pouvons pas nous résigner à la fatalité de ce que nous connaissons. La foi exige de nous que nous sachions aller plus loin. Le Christ nous invite à devenir « celui qui monte ne s’arrête jamais d’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont jamais de fin », comme nous l’enseigne Grégoire de Nysse. C’est-à-dire que nous ne sommes jamais au bout de nos découvertes, de notre présence gratuite et active à nos frères et sœurs. Continuellement, jour après jour, nous marchons avec le Christ pour apporter au monde sa lumière et son amour.

Puisons notre espérance dans le nom du Christ

Comme Syméon et la prophétesse Anne, nous puisons notre force dans le nom de Jésus. Nous savons qu’il est avec nous et que, paradoxalement, il nous faut le chercher au cœur de nos vies, au cœur de ce monde. C’est peut-être là que se trouve le sens de la vie consacrée que nous célébrons aussi ce 2 février.

La vie consacrée : joie de notre baptême

Certes, ce que l’Église nous invite à célébrer en ce jour dédié à la vie consacrée, c’est celle des religieux et religieuses qui se sont engagés par des vœux ou une libre promesse à suivre le Christ de plus près. Mais, à bien y regarder de près, la « vraie » consécration est bien celle de notre baptême. C’est lui qui nous fait entrer pleinement dans la vie de Dieu, Celui de qui nous recevons la vie, l’espérance et l’être, au feu de la lumière baptismale. Les promesses et vœux que nous pouvons faire à sa suite, les sacrements que nous pouvons recevoir ne sont qu’une déclinaison de notre baptême. Ils n’en sont que son prolongement et sa confirmation.

Témoins de la lumière et de la paix de Dieu

Ainsi, célébrer la vie consacrée le même jour que la présentation de Jésus au Temple, c’est se souvenir que toute vie est consacrée au Seigneur si nous le confessons comme notre maître et ami. Vivre une vie consacrée, c’est vivre une vie baptismale. C’est-à-dire accepter que le Christ nous place aux carrefours du monde pour être témoins de son Amour, de sa Paix dans et par toute notre vie. Nous sommes donc invités à nous rendre disponibles à l’imprévu de l’Amour de Dieu qui nous entraîne à faire briller la lumière de Dieu en plein monde. C’est donc à une exigence de confiance que nous sommes appelés.

Appelés à vivre l’Évangile en plein monde

Ainsi, malgré les doutes, les fatigues, les contradictions, nous avons l’assurance que la lumière de Dieu brille au cœur du monde. Gardons donc confiance en Dieu, mais surtout en nos capacités d’être des porteurs de la lumière de Dieu au cœur des tribulations du monde. Ainsi, alors que nous célébrons cette lumière sans déclin qui vient éclairer le cœur du monde, laissons le Christ illuminer nos vies pour que nous soyons, pour nos frères et sœurs en humanité, resplendissants de cette clarté d’en haut.