Nous voici au 1er dimanche de l’Avent et au début d’une nouvelle année liturgique. L’Avent est un temps joyeux qui nous prépare à accueillir Dieu dans notre histoire, dans notre monde. C’est une invitation à être davantage disponible pour nous laisser saisir par l’inouï de la Nativité. Les textes de la liturgie nous invitent à cheminer pour rencontrer le Seigneur. Prenons au sérieux cette invitation et trouvons un moyen simple de partir sur le chemin du Seigneur.
Un Avent de Paix
Nous avons quatre dimanches pour préparer nos cœurs, pour nous laisser rejoindre par la fragilité du Christ. N’oublions pas que cette fête de Noël est la fête de la fragilité de Dieu. Une fragilité qui doit nous conduire à la Paix. C’est ce que nous fait saisir la première lecture. Cette Paix, le monde en a besoin. Nous pensons bien évidemment à ces mois de guerre en Ukraine, où la Paix semble s’éloigner jour après jour.
Mais cette paix n’est pas seulement à faire entre nations, elle est à réaliser en nous, en nos cœurs. Nous avons des difficultés à être en paix, car tant de choses nous révoltent et nous mettent en colère. Peut-être alors pouvons prendre le temps de réfléchir, de discerner sur ces colères, ces révoltes, qui mettent nos nerfs à rude épreuve. Puisque l’Avent est un temps de conversion, prions le Seigneur qu’il nous conduise là où notre cœur sera suffisamment en paix pour mieux le servir et l’aimer.
Dans la joie de Dieu
Un chemin de conversion n’est pas un chemin de croix. C’est une route où nous trouvons la joie de Dieu. Elle est ce signe que nous sommes bien accordés à son désir là où nous sommes. Partir à la recherche du désir de Dieu, se laisser conquérir par son amour, c’est entrer dans une démarche qui nous humanise. L’invitation que Dieu nous fait, dans ce temps de l’Avent, c’est d’être vraiment des femmes et des hommes pour les autres. Prenons le temps de contempler nos villes qui s’illuminent, qui organisent des temps festifs pour marquer cette fin d’année.
Des lumières pour Noël
Ces illuminations et ces fêtes nous disent quelque chose de ce que nous, les chrétiens, fêterons à Noël. Elles sont comme un chemin de lumière qui nous conduit vers le Christ, lumière pour éclairer les nations. Nous avons besoin de cette lumière qui va resplendir le soir de Noël pour tenir bon dans les obscurités que nous pouvons traverser. Nous le savons, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais nous ne pouvons pas tomber dans la désespérance. Le disciple du Christ possède, en son cœur, cette lumière de l’espérance qui vacille peut-être, mais qui est toujours allumée, même faiblement. Elle nous invite à ne pas nous résoudre à baisser les bras, à abandonner parce que c’est trop difficile. Cette lumière de la foi nous offre l’occasion de cheminer au cœur des noirceurs de ce monde, de nos tempêtes intérieures pour trouver le chemin du Christ.
Tenus en éveil
Nous entendons cette certitude dans la seconde lecture. Paul nous appelle à sortir de notre sommeil pour nous réjouir de la présence quotidienne de Dieu. Ce jour-là c’est aujourd’hui, ici et maintenant. L’Avent doit nous maintenir en éveil, nous appeler à devenir des veilleurs et des éveilleurs de l’Évangile en plein monde. Dieu compte sur nous pour faire advenir son Royaume de Paix et de Justice. Paul nous invite à la sobriété si nous voulons suivre le Christ. Il s’agit en fait de faire un usage raisonné et raisonnable des biens qui nous sont confiés.
Entrer dans la sobriété
L’Avent peut nous inviter à être plus dans l’être que dans l’avoir ; à privilégier le partage à la possession. Au-delà des cadeaux que nous offrirons à ceux que nous aimons, prenons le temps de réfléchir, sous le regard de Dieu, à ce que nous pouvons donner. Le don, par définition, ne s’achète pas. Il est pleinement offert dans un élan de générosité. Nous pouvons donner des choses qui ne s’achètent pas comme notre temps, notre disponibilité, notre affection, notre écoute… Ce sont là des petites choses qui manquent à notre temps. Nous sommes trop occupés, trop fatigués, trop… Mais, au bout de notre vie, que ferons-nous de ces « trop » ?
Le trop et le suffisant
En fait, en courant toujours après le temps, nous n’en avons jamais assez et passons à côté de la joie du temps passé en bonne compagnie. Il nous faut donc veiller à faire bon usage de notre temps. C’est ce que nous recommande Jésus dans cet Évangile du premier dimanche de l’Avent. Il nous demande d’être disponibles pour répondre aux imprévus de la mission, aux diverses sollicitations qui pourront nous être faites pour mieux servir et aimer.
Un Avent de disponibilité
La disponibilité qui nous est demandée en ce premier jour de la nouvelle année liturgique n’est pas d’être en surmenage, de remplir nos agendas. Il s’agit d’entrer dans une démarche d’accueil de ce qui peut advenir pour la plus grande gloire de Dieu. Cela demande effectivement d’être en éveil, d’être capable de discerner ce qui nous conduit davantage à plus d’humanité. Devenir des femmes et des hommes qui ont Dieu au cœur et qui se laissent façonner par sa miséricorde et envoyer, en son nom, sur les routes des femmes et des hommes de ce temps.
Devenir signes
Comme disciples-missionnaires, il nous revient d’être des signes de l’amour de Dieu pour chacun. Notre mission est de porter l’espérance, la joie, la charité à ce monde au nom de Dieu. Nous sommes des ambassadeurs du Christ, dépositaires de sa mission pour témoigner, par notre vie, de la joie de l’Évangile.
Se laisser rejoindre
Laissons le Seigneur nous dilater le cœur et nous montrer sa lumière tout au long de notre route. Elle sera sans nul doute sinueuse, semée d’embûches, de renoncements, mais l’Amour de Dieu en sera le carburant, ce qui nous donne d’avancer jour après jour, malgré fatigue et contradictions. Avançons donc avec courage et enthousiasme sur ce chemin d’Avent.
Prenons le temps d’entendre les appels que l’Esprit nous fait alors que nous préparons nos cœurs à accueillir Jésus, fils de Dieu, au cœur de nos vies. Prions donc les uns avec les autres, les uns pour les autres, avec ces mots issus de la bénédiction solennelle de l’Avent, pour que le Seigneur rende ferme notre foi, joyeuse notre espérance, efficace notre charité.