Servir notre contemporain au nom de notre foi, aussi faible soit-elle, est notre mission. Le service est davantage une attitude, une manière d’être qui colle à la peau, plutôt qu’une somme d’actions à faire. Le principe et fondement des Exercices Spirituels nous place dans cette dynamique et nous propose l’indifférence pour programme d’action. C’est-à-dire une attitude de pleine disponibilité à l’agir de Dieu dans nos vies, dans notre monde. Être disponible à Dieu pour nos contemporains, c’est rendre grâce pour le compagnonnage que Dieu nous offre.
Reconnaissance
L’Évangile de ce 28e dimanche ordinaire nous amène à contempler l’agir du Christ à l’égard de ces 10 lépreux. Il accomplit ainsi le service du Père, la mission d’annonce de la miséricorde. Tous, guéris, sur le chemin, par la Parole du Christ, vont se montrer aux prêtres mais un seul revient vers Lui pour rendre grâce. Seul, lui, reconnaît dans la rencontre du Christ qu’il est le sauveur, Celui qui est l’acteur et l’auteur de la guérison. Jésus est certes un faiseur de miracles, mais surtout une personne de relation, qui met en relation et dynamise la foi.
Compassion
Dans cet acte de guérison, Jésus n’a rien demandé aux lépreux. Il leur a juste témoigné de sa compassion. Le fait que ce Samaritain, étranger qui plus est, vienne rendre grâce nous indique que le Salut est offert par tous et pour tous. Pourtant, cette action de grâce vient nous dire quelque chose de notre rapport à Dieu. Il est pleinement dans la gratuité, et le Salut n’est pas monnayable. Pourtant, ce salut nous apporte quelque chose.
Mission
Dans cette relation privilégiée, nous pouvons reconnaître que la puissance de l’Amour de Dieu nous fait devenir comme porteurs de sa vie pour le monde. Dans ce « Va, ta foi t’a sauvé », nous pouvons y entendre comme un envoi en mission. Le Christ relève, guérit et envoie celui qui vient confesser sa foi auprès de Lui. C’est le même mouvement que nous reconnaissons dans nos liturgies. Nous nous approchons de la Table du Christ avec le besoin d’être renouvelée dans nos promesses pour être envoyé au cœur de ce monde.
Grâce
La grâce de Dieu nous rejoint chaque moment, chaque instant, mais nous rejoint en plénitude lorsque nous sommes réunis en Église. C’est ensemble, en communauté, que nous sommes appelés à découvrir l’appel personnel de Dieu. C’est en nous ancrant dans la fidélité de Dieu pour chacun d’entre-nous que nos vies seront fécondes, témoins de l’Amour que Dieu ne cesse de verser en nos cœurs. Pour autant, nous avons sans cesse besoin de revenir vers Dieu avec tout ce que nous avons vécu. Nous pouvons la lui offrir en action de grâce pour recevoir la force pour continuer le chemin. Dieu ne cesse de nous envoyer en mission, mais nous avons besoin de puiser à la source de son amour pour l’assumer.
Annonce
Souvenons-nous que nous ne sommes pas propriétaire de cette mission d’annonce de l’Amour de Dieu. Elle nous dépasse et nous échappe. Paul nous dit dans la seconde lecture « On n’enchaîne pas la Parole de Dieu ». Au contraire, c’est cette Parole qui vient nous libérer de nos chaînes et nous aider à vivre en plein monde de la vie de Dieu. Sur la Croix, par le cœur transpercé, le Christ s’est offert pour nous libérer de l’esclavage de la conformité. Il nous a ouvert les portes du monde pour porter la bonne nouvelle de son amour.
Alors que nous célébrons le mois extraordinaire pour la mission, demandons la grâce au Seigneur de pouvoir être davantage unis à Lui. Puissions-nous faire que notre vie lui soit une occasion de Lui rendre grâce. Qu’elle puisse s’enraciner dans le dynamisme de son cœur livré par amour pour nous. Qu’il renouvelle ainsi notre pauvre foi et nous conduise au cœur du monde comme témoin fidèle et juste de son Évangile, bonne nouvelle pour la Terre.