Nous célébrons, ce premier dimanche de 2025, l’Épiphanie. Dieu, aujourd’hui, en son Fils Jésus, se manifeste à toutes les nations. Cette fête nous rappelle que la nativité du Christ dépasse la Sainte Famille, célébrée dimanche dernier. Elle est pour toutes les femmes et les tous hommes de ce temps. Cette Bonne Nouvelle du Salut de Dieu ne concerne donc pas uniquement les croyants, mais l’humanité entière.
L’Épiphanie nous montre la lumière de Dieu
Jésus a totalement pris corps dans notre humanité pour nous proposer d’entrer pleinement dans sa divinité. C’est-à-dire marcher en plein monde avec la force de Dieu dans la miséricorde et l’espérance.
L’Amour de Dieu dépasse nos ténèbres
L’Épiphanie nous rappelle que la lumière de Dieu vient surpasser toutes les ténèbres de nos vies. Elle ne les efface pas, mais nous donne la force de les traverser avec Lui. C’est cette universalité de l’Amour de Dieu que nous célébrons. Dieu nous rejoint toutes et tous, quel que soit le lieu où nous sommes, le peuple auquel nous appartenons.
Une promesse à mettre en œuvre
Il nous apporte la lumière de son amour par cette révélation glorieuse qu’il nous fait aujourd’hui à travers la venue des mages. C’est ce que nous dit Paul dans la lettre aux Éphésiens entendue ce dimanche. Tous, nous sommes associés « au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile » (Ep 3, 6). La promesse du Christ rejoint chacune et chacun tel qu’il est et où il est, mais il nous revient, par l’annonce de l’Évangile, de le proclamer.
À l’Épiphanie, Dieu nous choisit comme messagers de Sa Bonne Nouvelle
Dieu nous choisit comme messagers de Sa Bonne Nouvelle. Nous sommes des femmes et des hommes appelés par Dieu à annoncer les merveilles de son amour malgré leurs fragilités, leurs faiblesses, leurs difficultés à aimer à la mesure de l’Amour de Dieu. Mais l’essentiel est de porter ce message, là où nous sommes, même dans des vases d’argile (2 Co 4, 7). Aussi nous faut-il aller à la rencontre de Celui qui nous envoie sur les routes de nos sœurs et frères en humanité.
À la suite des Mages, prendre la route qui mène au Christ
Comme les mages, nous avons à prendre un chemin pour rencontrer le Christ. Nous ne portons ni or, ni encens, ni myrrhe, mais simplement la richesse, la fragilité, la dureté – peut-être – de notre vie. Dans cette rencontre avec le Christ, nous découvrirons la densité de son fol amour, sa tendresse et en même temps son appel à aller aux carrefours du monde. Pour autant, nous avons besoin de nous mettre en route, de tendre l’oreille de notre cœur pour entendre et écouter la voix de Dieu nous susurrer « Viens et suis-moi ».
L’Épiphanie : une école de discernement
Sur ce chemin, nous avons à faire usage de discernement. Certaines rencontres pourront tâcher de nous dérouter, sous des prétextes qui peuvent paraître du bon sens. Alors, gardons en mémoire le passage de l’Évangile de cette fête de l’Épiphanie. Hérode trompe les mages tel le serpent de la Genèse. En aucun cas il ne veut du bien à Jésus. Ce qui le motive, c’est la jalousie, la peur qu’un autre prenne son pouvoir. Aussi, demandons vraiment la grâce du discernement pour avoir conscience de ce qui nous motive dans nos rencontres et aussi ce qui est en jeu dans les diverses interactions.
À l’écoute des mouvements de notre cœur
Parfois, il y a des motivations mêlées. Nous ne sommes pas toujours au clair sur ce que nous désirons. Aussi laissons-nous guider par l’étoile qui brille dans le ciel de nos vies. Elle nous conduira au berceau de ce qui a de la valeur pour nous, ce qui est essentiel et qui est au service des femmes et des hommes de ce temps. Mais pour autant, il ne suffit pas d’écouter l’étoile, il est important de la prendre vraiment en compte au cœur de notre vie, pour ne pas se tromper de chemin.
Contempler l’Étoile
Cette étoile, qui est la lumière qui guide vers le bonheur de Dieu, nous conduit à « espérer contre toute espérance ». Nous le savons, notre vie est remplie de mouvements contraires, de flux, de reflux, de tempêtes et de mer calme. Si nous ne nous enracinons pas dans cet amour de Dieu que nous prodigue l’étoile, nous serons alors de frêles esquifs qui se laissent aller au gré des modes. S’enraciner ne signifie pas pour autant rester statiques, immobiles en faisant fi de la modernité.
Le poison du pouvoir
Ici encore, le texte de l’Évangile de cette fête de l’Épiphanie nous éclaire. Les mages, attentifs aux motions intérieures et éclairés par l’Esprit saint, ont compris le jeu d’Hérode. Loin de lui la volonté d’aller se prosterner respectueusement devant l’enfant Jésus. Il ne le considérait pas comme Celui qui vient éclairer de la lumière de la joie, de l’espérance, de la miséricorde nos vies. L’unique ambition d’Hérode était d’écarter ce qui pouvait nuire à son pouvoir.
À la recherche de la croissance dans l’Espérance
Cela peut éclairer notre marche à la suite du Christ et nous inviter à la réflexion quant à l’exercice du pouvoir. Celui-ci n’est pas là pour satisfaire notre ego, mais pour servir les femmes et les hommes de ce temps. Pour cela, il faut savoir résister aux sirènes de la toute-puissance que nous propose l’ennemi de la nature humaine. Ainsi, à l’image des mages, sachons prendre un autre chemin que celui qui nous semble logique, facile, évident. Nous avons à chercher le chemin qui conduit à la Paix, à « faire droit aux malheureux » (Ps 71) et qui conduit à donner de l’Espérance aux femmes et aux hommes que nous rencontrons au cœur du monde.
Garder notre regard sur l’Étoile
Si nous choisissons de bâtir notre vie sous la conduite de l’Étoile qui nous rapproche les uns des autres, alors nous serons très proches du Royaume de Dieu. Ce qui importe vraiment, c’est notre désir de chercher le Christ dans et par toute notre vie. Pour cela, il faut rester éveillés et ancrés dans l’espérance, sans crainte de faire fausse route. Il est vraiment important de garder notre regard, notre cœur, notre désir vers l’Étoile qui nous donne la voie du plus grand service, du plus grand amour de nos frères et sœurs en humanité.
C’est ainsi alors que nous serons fidèles aux promesses de notre baptême qui nous fait devenir frères/sœurs du Christ. Que le Seigneur nous enracine donc tout au long de cette année dans la joie de nos promesses baptismales et nous aide à devenir des porteurs de sa lumière auprès de tous ceux et toutes celles que nous rencontrerons.