Les lectures de ce dimanche ont des notes de fin des temps. Il est vrai que la fin de notre année liturgique approche. Ils laissent peu de place à l’Espérance. Pour autant, toutes les apocalypses qui précèdent le retour du Fils sont effrayantes. Aujourd’hui, devant tant de cataclysmes, de guerres et autres destructions massives et au vu de l’histoire, que faut-il attendre pour que le Seigneur vienne ? Avouons que tout cela n’est pas bien encourageant. Le pire est donc toujours à venir ?
Sommes-nous appelés à l’espérance ?
Quelle espérance peut nous tenir devant un tel raisonnement ? Celle d’écoper la barque à la petite cuillère alors qu’il y a un énorme trou d’eau ? C’est là une vision bien naturelle, mais peu chrétienne.
Notre espérance est baptismale
Nous sommes plongés dans l’espérance depuis notre baptême. Nous avons conscience que ce monde n’est pas un doux rêve où le bonheur est partout et pour tous. Pourtant, c’est la promesse du Christ, c’est cette espérance d’une vie en abondance que nous proclamons. Mais, si Dieu – et nous le croyons de toutes nos forces – est la source de vie, pourquoi le mal est-il toujours là, à scruter, prêt à bondir ? Cette question fait partie de manière pleine et entière du mystère de la foi et sa compréhension est difficile. Pour autant, trempés dans l’espérance, ne nous lassons pas de faire bien.
Devenir des témoins de l’espérance
Soyons attentifs à tous ces lieux, à toutes ces occasions où nous pouvons rendre témoignage à la bonté de Dieu. Laissons-nous conduire par l’agir du Christ et son message. Les temps actuels ne sont ni pires, ni meilleurs que ceux d’avant. Même s’il y a de grandes avancées en beaucoup de choses. Il est de notre responsabilité de chrétien, de disciple du Christ de faire triompher son amour en ce monde et en ce temps.
Apprendre à discerner
Cette force de Dieu pour notre vie, pour notre monde est souvent cachée. Il est donc important d’apprendre à discerner, à lire les signes des temps. C’est ce que Jésus nous enseigne lorsqu’il compare les signes des temps au figuier. Nous avons, souvent, ce bon sens qui nous conduit à comprendre ce qui se passe, à sentir de manière même imperceptible les enjeux de notre monde. Pourtant, nous avons du mal à avoir la bonne réaction et nous ne savons pas toujours comment nous devons œuvrer pour porter en ce monde la vie de Dieu.
Dieu a versé son amour dans nos cœurs
Peut-être, alors devons commencer par nous faire confiance. Il y a dans notre cœur l’amour de Dieu. Aussi, c’est cet amour pour nous, pour le monde qui doit guider notre manière de procéder. Souvent la réponse à nos questions est en germination dans notre cœur. Nous écoutons trop notre raison, nos questionnements. Nous faisons beaucoup de circonvolutions, de planifications. Même si cela est important pour la conduite de notre monde, cela ne doit pas résumer l’essentiel de notre vie.
Conduire vers Dieu
Nous portons, comme baptisés, la responsabilité de conduire les femmes et les hommes de ce temps vers Dieu. Cette mission ne s’effectue, bien sûr, pas par la force. Amener les gens au Christ est une question de douceur, d’amour, de passion. Cela demande du temps et c’est moins visible que les tempêtes, les guerres et tous les autres affrontements de ce monde. Mais, c’est difficile de vivre dans cette espérance. C’est bien pour cela que le Christ nous demande de nous faire confiance, car il nous fait confiance.
Vivre l’espérance
C’est l’amour qui nous conduit à l’espérance. Il nous faut donc cultiver cet amour, cette confiance que le Christ nous fait. Nous sommes doués de raison, de bon sens. Nous avons à cœur de pouvoir bâtir le Royaume et la Justice de Dieu au cœur de ce monde, au cœur de cette vie. Alors, pourquoi attendre ? Pourquoi entraver, par des stratégies d’exclusion, l’Amour que le Christ nous porte ?
Serviteurs de la mission du Christ
Souvenons-nous que nous ne sommes pas propriétaires de cette mission. Elle nous est confiée depuis le jour de notre baptême, cela nous engage et nous entraîne dans le sillage de l’espérance qui jaillit de l’amour que Dieu porte. Aussi, prenons le temps de regarder nos vies à cette lueur. Nous découvrirons les pas de Dieu dans notre vie, les pas de côté, les petits renoncements que nous faisons à ce fol amour de Dieu. De cette relecture, nous puiserons la force de poursuivre la mission, de poser notre regard sur le Christ pour entrer davantage dans son amour. Cela demande de la clairvoyance et de l’honnêteté.
Faire confiance à Dieu
Mais, nous n’avons rien à craindre du regard de Dieu. Nos pas de côté, nos ruptures d’alliance ne sont pas des condamnations qui nous priveraient de la douceur de Dieu. Il a conscience de la fragilité de notre humanité. Et, paradoxalement, c’est elle qui nous permet d’aimer davantage, de sentir que nous ne sommes pas tout puissants et que ce qui compte le plus au monde c’est notre capacité d’aimer.
Contempler l’Amour de Dieu
Alors, pourquoi nous ne prendrions pas l’habitude, dans cette contemplation de l’Amour de Dieu, de lui offrir nos journées, ce que nous sommes et faisons. Cette offrande est une occasion de vivre une vie eucharistique à l’image de l’offrande du Christ qui nous est faite à chaque Eucharistie.
Vivre une vie eucharistique
Cette vie eucharistique se nourrit bien sûr du pain et du vin consacrés, mais aussi de la Parole de Dieu proclamée et de celle que nous discernons au cœur de nos vies. Ce sont ces paroles de vies qui nous mettent en route et nous font comprendre où Dieu veut nous conduire. Ses invitations passent donc par ceux que nous rencontrons au quotidien. Ils sont les signes de Dieu en ce monde.
Dieu s’est fait l’un de nous
Ainsi, souvenons-nous que Dieu s’est fait l’un nous, c’est ce que nous célébrons à Noël pour que nous demeurions en Lui. Ainsi, toutes les femmes, tous les hommes que nous rencontrons sont des reflets – en puissance – de la présence de Dieu en notre monde.
Dans une bienheureuse vigilance
Soyons donc vigilants, nous qui nous réclamons du Christ, à ce que nos vies, nos manières de procéder soient celles du Christ. Ainsi, nous pourrons donner au monde cette espérance qui lui manque tant. Que le Seigneur nous donne d’espérer contre toute espérance et d’être pour les femmes et les hommes de ce temps des signes concrets de l’Amour de Dieu pour toute l’humanité. Ainsi, nous goûterons au bonheur de Dieu de nous savoir disposés à le servir en ce monde et en ce temps.