Ce 15e dimanche ordinaire nous place sous la contemplation de l’efficacité du verbe de Dieu. Sa Parole parcourt notre monde à la recherche d’une terre fertile pour porter du fruit en abondance. Quelle est donc l’ambition de cette volonté de Dieu de nous communiquer sa Parole, de nous offrir son Verbe en exemple à suivre ? Il s’agit, en fait, de nous sauver de nous-même, de notre autosuffisance et de notre auto-relation.
Solidarité
Seuls, sans autre relation que nous-mêmes, nous courrons à notre perte car nous oublions l’essentiel. Nous sommes faits pour aimer et Dieu est celui dont l’amour est fou, dépasse nos manières de penser, de voir, de comprendre le monde. Son désir de nous sauver, manifesté dès les premières pages de la Genèse, a pour but de nous communiquer l’amour dont il nous aime. Cette amour se dit dans la présence du Fils envoyé comme messager et témoin de l’altérité de Dieu.
Salut
L’Amour de Dieu parachevé par le verbe nous est acquis. Nous sommes sauvés mais savons-nous être témoins, missionnaires de cet amour ?. C’est ce que nous demande Jésus dans l’Évangile de ce dimanche. Ce don qui nous est fait et qui prend en nous toute sa dimension lors de notre baptême se doit d’être tourné vers les autres. Nous avons à porter du fruit et que ce fruit demeure.
Semence
Souvent, nous passons à côté de cet impératif missionnaire. Nous sommes sensibles à la semence du verbe, mais trop souvent elle ne germe pas en nous. C’est alors qu’il nous est nécessaire de faire preuve d’humilité et de conversion. Nous pouvons demander au Seigneur cette grâce de nous rendre accueillant à sa semence. Qu’il nous aide à voir dans les signes des temps la manière concrète dont nous pouvons porter du fruit pour notre terre mais aussi et surtout pour nos frères et sœurs.
Soins
Prendre soin de notre maison commune, comme nous y invite le Pape François, dans Laudato Si, n’est pas une idéologie politique dans le vent. Prendre soin de notre maison commune, c’est prendre soin des uns et des autres. Nous avons donc à nous convertir – non pas au vert qui serait politiquement correct – mais au développement intégral de notre monde. Lorsque nous agissons pour des conditions de vie plus dignes, nous servons l’Évangile. Notre vigilante bienveillance doit nous conduite à avoir le souci d’une annonce de l’Évangile qui ne soit pas hors sol. Les merveilles de Dieu ne sont pas des idées ou des arguments mondains. Ils sont une réalité tangible qui nous invite à agir pour rendre notre monde plus fraternel.
Sens
Lorsque les trois personnes divines ont choisi d’envoyer le fils, le verbe fait chair, pour témoigner de « l’amour excessif » de Dieu, c’était pour parachever l’œuvre de Salut. L’incarnation du fils est venue nous inviter à nous enraciner dans sa parole pour que ses fruits soient notre vie. Celle que nous vivons humblement et quotidiennement avec ce qui fait nos joies et nos peines. Rien de plus, rien de moins. Si nous ne faisons pas de notre vie une occasion de louange, c’est-à-dire de témoignage de ce qui habite notre foi, nous sommes telle la semence semée dans des sols pierreux.
Simplicité
Il ne s’agit pas de chercher l’extraordinaire, mais de faire de notre ordinaire « une vivante offrande à la louange de sa gloire ». Voilà la vie qui plaît à Dieu. Une vie simple, qui malgré fatigue et contradiction, tâche de faire advenir le royaume. Même si parfois, nous buttons, si nous rencontrons l’aridité et la sécheresse du chemin, alors le Seigneur est bien présent.
Puisse la lumière du Ressuscité, reçue lors de notre baptême, éclairer le chemin où nous avons à porter sa Parole. Elle a été versée dans nos cœurs pour que nous en fleurissions le monde. Que l’Esprit nous aide à devenir des jardiniers de Dieu pour sa plus grande gloire et sa haute louange.
[…] ordinaire se poursuit avec les paraboles agraires de Jésus. Après la parabole du semeur de la semaine dernière, c’est celle du « bon grain et de l’ivraie » et du « grain de moutarde » que nous sommes […]