Habiter la maison du Seigneur


Méditations au coeur du monde / vendredi, mai 19th, 2023
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« J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple », avons-nous entendu dans le psaume de ce 7e dimanche de Pâques. Habiter la maison du Seigneur est ce que chacun d’entre nous cherche. C’est le cœur de notre vie chrétienne. Pour autant, c’est une ambition qui est difficile.

Comment habiter la maison du Seigneur ?

Simplement, parce que nous avons du mal à discerner ce que cela veut dire dans le concret de nos jours. Habiter la maison du Seigneur est-ce faire allégeance à l’Église ? Celle-là même avec laquelle parfois nos motions intérieures s’entrechoquent. Ou bien est-ce davantage laisser résonner en nous le fol amour de Dieu. Depuis le jour de Pâques, nous rencontrons le Seigneur ressuscité qui se manifeste de bien des manières. Mais, ce qui semble particulièrement signifiant c’est la répétition de son désir d’alliance avec toute l’humanité. Les trois personnes divines ont ainsi choisi d’envoyer le Fils pour qu’il témoigne par le concret de son quotidien de son fol amour. Ainsi, habiter la maison du Seigneur c’est peut-être laisser une place à Dieu dans son cœur.

Répondre au fol amour de Dieu

Il s’agit de permettre à Dieu de faire germer son amour dans notre cœur. C’est difficile tant cela va à l’encontre de nos conceptions. L’amour de Dieu est gratuit et n’attend rien en retour. Si notre vie devient une réponse à cet amour cela ne rend pas Dieu plus fort, nous ne gagnons rien ; pas même la vie éternelle. Cette vie en abondance nous est offerte une fois pour toutes. Ce sont le sacrifice du Christ et ses fruits qui nous donnent de vivre et de communier à cette joie. Ainsi, habiter la maison du Seigneur c’est accéder à la vie éternelle, à la joie de Dieu de nous savoir en devenir, en chemin.

À la rencontre du Seigneur

Pour découvrir davantage le Seigneur Jésus et ainsi habiter sa maison, nous avons à faire l’expérience de sa rencontre. C’est un des moyens que nous offre la prière. Elle nous donne d’être ajustés au cœur de Dieu qui nous dit toute sa tendresse et sa force. Prier c’est aussi entrer dans un cœur à cœur avec Dieu. Cela permet aussi de bâtir une des composantes du Corps mystique du Christ : l’Église. Jeudi nous avons célébré l’Ascension, où le Christ ressuscité laisse à ses apôtres et disciples la charge de conduire l’Église. Ce ministère de témoignage, de succession consiste à permettre que l’Évangile s’incarne dans la vie des femmes et des hommes rencontrés.

Un peuple en chemin

C’est ainsi que l’Église se bâtit comme le peuple de ceux qui se reconnaissent dans le message de l’Évangile. Ce n’est pas forcément facile de porter ce message en plein monde. Habiter la maison du Seigneur c’est aussi vivre l’Évangile en plein monde et en même être confronté à nos contradictions intérieures. Pour autant, ne baissons pas les bras, ne quittons la mission que le Seigneur nous donne d’annoncer son Évangile par et dans toute notre vie. C’est là que la prière peut nous aider. Elle nous décentre de nous-mêmes pour poser nos joies, nos peines, nos soucis dans le cœur du Christ. Dans cette prière confiante, nous sentons aussi que l’Esprit nous guide, nous console et nous porte.

Habiter la maison du Seigneur grâce à la prière

C’est l’expérience que nous décrivent les Actes des Apôtres dans la seconde lecture. Nous voyons les disciples et familiers du Seigneur, dont des femmes, être unis par la prière. La prière est l’âme de la mission. C’est elle qui nous donne de pouvoir habiter dans la maison du Seigneur. Sans la prière nous ne pouvons pas partir en mission vers les hommes et les femmes de ce temps. Sinon, nous ne sommes pas des disciples, mais des mercenaires. Notre mission nous la recevons du Seigneur et de son Évangile. C’est eux et eux seuls que nous avons à annoncer. C’est pour cela que nous avons besoin de l’Esprit saint pour être guidés, envoyés, consolés, confortés dans notre mission. Il nous donne de toujours vouloir nous en remettre au Père par le Fils et nous unit les uns aux autres.

L’unité dans la diversité

Cette unité, dans la diversité de nos charismes et missions, est un vecteur de vérification pour notre vie chrétienne. C’est bien, en Église, comme peuple de Dieu en chemin vers l’unité que nous comprenons davantage notre mission à la fois personnelle et communautaire. Cette prière à laquelle le Christ nous invite dans l’Évangile de ce 7e dimanche de Pâques nous donne de mieux saisir sa relation avec le Père. Nous comprenons davantage que son incarnation est le fruit de la délibération des trois personnes divines. Elle signifie véritablement que le Père, par l’intercession de l’Esprit, désire nous mettre avec son Fils. C’est cela communier à la Gloire du Père.

Chemin d’alliance

Notre chemin de foi, notre quête pour véritablement habiter la maison du Seigneur n’est pas autre chose que de chercher à communier à la bonté du Père. Cette bonté doit nous conduire à chercher la manière la plus juste, la plus véritable, pour devenir des amis dans le Seigneur. Le Christ tout au long de son chemin d’alliance n’a pas cherché autre chose que de nous présenter son amitié et celle du Père. C’est une invitation à comprendre sa fidélité pour sa création que nous sommes. Là est le sens de la prière que le Christ manifeste dans ce chapitre 17 de l’Évangile de Jean. Une prière d’action de grâce pour ceux et celles qui cherchent à faire la volonté du Père.

À la rencontre du Seigneur

Ceux-là sont ces femmes et ces hommes qui ont été saisis par le Christ au cours de leur pèlerinage sur la Terre. Ils ont reconnu au plus profond de leur cœur que Dieu leur exprimait sa tendresse et son amour. Nous en connaissons tous et à leurs côtés nous comprenons mieux l’exigence de l’Amour de Dieu. Il ne s’agit pas de se forcer ni de s’exercer avec programme digne d’un champion olympique.

Chemin d’humanité

Nous avons plutôt à laisser le Christ nous rejoindre dans notre chemin d’humanité. Ainsi, nous deviendrons davantage compagnons de Jésus, témoins de ce Dieu fait homme qui ne cesse de se donner à nous, par amour. Puissions-nous, en ces jours où nous nous préparons à accueillir l’Esprit, nous laisser rejoindre par la tendresse de Dieu, qui fait toute chose nouvelle.