Nous entrons aujourd’hui, mercredi des Cendres, dans le temps du Carême. Nous débutons ainsi notre marche vers la splendeur de la joie de Pâques. Ce temps liturgique n’est pas un temps triste et austère. Il est un temps que nous offre l’Église pour mieux rencontrer l’amour du Seigneur. Ces 40 jours de marche vers Pâques sont autant d’occasions pour entendre le Seigneur. En prêtant l’oreille de notre cœur à la marche du temps, nous entendrons et écouterons les bénédictions de Dieu sur nous.
Écouter
Avec ce temps de conversion, Dieu vient nous dire qu’Il est celui de tous les possibles si nous acceptons de l’aimer. Le Carême doit nous inciter, nous inviter à renouveler l’ensemble de nos « oui ». Qu’ils soient à Dieu ou à nos contemporains. L’un et l’autre ne sont pas dissociables.
Vision
Dans la première lecture, le prophète Joël nous donne de contempler une prière suppliante au Seigneur dans un contexte de cataclysmes. Seule la conversion à la volonté de Dieu permettrait de faire plier ces plaies. C’est une vision de Dieu propre au premier testament. Un Dieu qui serait du côté des châtiments. Un Dieu qu’il faudrait supplier comme pour le faire plier. Cette vision du « Dieu méchant, pervers » reste toujours ancrée dans nos mentalités. Ce n’est pas le Dieu de Jésus-Christ.
Prière
La prière que nous lui adressons n’est pas un marchandage, c’est lui demander de nous aider à être davantage disponibles. Disponible pour aimer, pour nous laisser rejoindre par celui qui nous dérange. Disponibles pour nous laisser aimer gratuitement par Dieu.
Émotion
« Le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple » nous dit la fin de la première lecture. Laissons-nous rejoindre par l’émotion de Dieu, par cette proximité qui se dit à la fois dans ce texte mais aussi tant de fois dans l’Écriture. Dieu ne cesse de nous rejoindre, de nous faire signe pour que « notre bouche annonce sa louange », comme nous y invite le psaume de ce jour.
Louange
Annoncer la louange de Dieu ce n’est pas avoir une « tête de Carême sans Pâques » pour reprendre l’expression du Pape François. Il s’agit de porter au monde le visage de Dieu et de porter le visage de Dieu au monde. C’est accepter de nous laisser rejoindre, au cœur de nos vies, au cœur du monde, par la Parole de Dieu, qui nous déborde, nous déplace, nous dérange.
Parole
Faire de cette Parole le leitmotiv de notre vie doit être notre préoccupation première. Sans tension, sans crispation nous sommes invités à entrer dans l’enthousiasme de Cette Parole qui est promesse de vie, et de vie en abondance. Toutefois, il nous faut reconnaître tous les obstacles intérieurs et extérieurs qui parcourent nos existences.
Discernement
Il nous est souvent difficile de discerner cet appel à la communion, à la conversion que le Seigneur ne cesse de nous faire. Pourtant, c’est essentiel et vital si nous voulons vivre en enfants de lumière, resplendissants de l’amour du Père. Nous pouvons donc profiter de ce temps que nous offre l’Église pour affiner ce discernement. Nous pourrons ainsi mieux servir Dieu, l’Église, le monde, nos frères et sœurs dans une promotion incessante du Bien Commun.
Que le Seigneur nous permettre de poursuivre en nos vies l’émergence de Son amour. Qu’il nous donne de goûter tout au long de ce Carême l’effet bienfaisant de sa grâce et de son amour. Nous pourrons ainsi découvrir davantage, jour après jour, notre besoin de conversion. Comptant sur la grâce de la prière, l’intercession de Pedro Arrupe – avec lequel nous cheminons jusque Pâques, demandons au Seigneur de nous faire devenir, par nos vies quotidiennes, ses « Ambassadeurs », disciples-missionnaires pour nos frères et sœurs, apôtres de sa joie et de sa paix pour et dans notre monde.
[…] un appel à nous mettre davantage face à la croix du Christ. Cette croix qui nous appelle à la conversion permanente et en même temps nous donne l’assurance que c’est le Seigneur qui nous […]