Demain, nous entrons dans la dernière ligne droite vers Pâques. Nous mangerons avec le Christ lors de la dernière Cène, le laisserons nous laver les pieds pour mieux les laver à notre tour. à nos contemporains. Nous serons invités à le suivre, de près ou de loin, sur le chemin de sa Croix et en vénérant celle qui nous sera offerte, lors de l’office, nous méditerons sur la manière dont le Christ nous aide à porter nos propres croix. Enfin, après avoir apprécié le silence du tombeau, du jour sans Dieu, de la mort du Fils, nous nous réjouirons, le soir venu, autour du feu pascal de le savoir ressuscité pour nous, par le Père. Mais, avant tout cela, j’aimerai revenir sur un personnage de la Passion qui passe souvent inaperçu : l’âne.
L’âne est au début et à la fin de l’Evangile. Cet animal est connoté, il est souvent associé à la bêtise, à la stupidité (cf bonnet d’âne). Cependant, il est présent aux moments essentiels qui révèlent la divinité du Christ. Ainsi, on l’aperçoit auprès de Jésus-Enfant à la crèche, lors de la fuite en Egypte puis à on entrée triomphale à Jérusalem. C’est sur cette présence, juste avant, que je me suis arrêté dans la lecture du chapitre 11 de l’évangile de Marc.
Cette scène a de quoi étonner : des personnes viennent prendre un âne dans une ruelle et si quelqu’un s’en émeut il suffit de dire « Le Seigneur en a besoin ». Pourquoi pas, mais la réponse comme le geste est étrange. Mais il est intéressant que le Seigneur est besoin de quelque chose et que ce soit, une fois de plus, quelque chose de petit, d’innocent et habitué à des travaux parfois difficile. Serait-ce le signe que ce qui brille n’est le cœur des préoccupations de Jésus mais ce qui est difficile, ce qui souffre, ce qui est caché aux yeux de tous ? Également, il est demandé aux disciples de détaché cet âne et de l’apporter à Jésus pour qu’il monte dessus. Cet âne sera celui qui portera devant les yeux de Jérusalem, son Sauveur, celui qui apporte le salut du monde. Cela me fait penser que nous ausi avons besoin d’être détachés, d’être libérés pour pouvoir porter le Christ. Il nous veut libre pour la mission. Son chemin de croix, ses souffrances supportées, ses humiliations endurées sans renier son Père, ni manifester aucune agressivité envers ses agresseurs, sont là pour nous témoigner que l’amour de Dieu rend libre et porteur de sens. Cette mission que nous avons à vivre n’est rien d’autre que de suivre le Christ, le laisser nous conduire là où notre vie à le plus de sens, de goût. L’endroit où nous serons davantage cohérents avec le service de la mission du Christ c’est là où la paix, le bonheur et la tranquillité nous habiterons.
En ces jours saints, prenons le temps dans chacun des jours de ce Triduum pascal, de nous attacher à repérer une dominante par nos cinq sens. Ne cherchons pas autre chose que de nous laisser toucher par du concret ; le mystique viendra sans aucun doute en surplus. Demandons aussi à Dieu de nous aider à devenir davantage à l’image de cet âne : disponible et libre pour porter le Christ aux hommes. Certes ce n’est ni le lion, ni le cheval, ni un aigle mais c’est lui qui a été choisi par le Christ en fidélité aux écritures.
Que le Fils nous aide dans ces derniers pas vers Pâques à demeurer fidèles en toutes choses et à demeurer attentif, comme lui, à la voix du Père pour entrer pleinement dans sa volonté grâce au don de l’Esprit remis sur la Croix.
Vous écrivez : »Serait-ce le signe que ce qui brille qui est le cœur des préoccupations de Jésus mais ce qui est difficile, ce qui souffre, ce qui est caché aux yeux de tous ? » Il doit sans doute y avoir une coquille… sans doute vouliez-vous écrire : »Serait-ce le signe que ce qui brille n’est pas au coeur des préoccupations de Jésus mais …. » non ?