Ignace : un homme au cœur de feu


Méditations au coeur du monde / lundi, juillet 29th, 2024
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Au dernier jour du mois de juillet, au cœur de l’été, nous avons la joie de célébrer Ignace de Loyola. Aujourd’hui, ce 31 juillet, l’Église nous donne de regarder cet homme au cœur de feu. Ignace est un pèlerin habité du désir ardent de servir le Christ sous l’étendard de la croix. Lorsque nous regardons Ignace, c’est le Christ qu’il nous est donné de suivre.

L’action de Dieu et le feu de l’Esprit

Célébrer Ignace de Loyola, c’est faire mémoire de l’action de Dieu pour cet homme au cœur de feu. Le feu qui habitait Ignace, qui lui a donné d’accomplir tant de bien pour l’Église, était celui de l’Esprit. C’est Lui qui nous guide dans les méandres de notre vie. C’est cet Esprit qui nous donne de discerner ce qui est le plus juste, ce qui nous conduira à mieux servir « Dieu, l’Église et notre prochain en toutes circonstances ».

Apprendre le discernement des esprits

Ce discernement des esprits, ce qui conduit à être davantage une femme, un homme pour les autres est au cœur de la spiritualité ignatienne. La première lecture (Dt 30, 15-2) choisie pour cette célébration de la saint Ignace nous introduit au discernement. Les deux routes que le Seigneur nous propose sont celles de notre vie, des choix qui nous sont proposés. Bien évidemment, ce n’est pas aussi simple que « oui » ou « non », il faut établir des nuances pour bien discerner.

Lire les signes des temps

Discerner c’est lire les signes des temps. Ceux spécialement qui qui parfois nous font agir justement. Ainsi en est-il de la mule qui a choisi de prendre un chemin différent de la celui du Maure qui avait fait naître chez Ignace des envies de meurtres (Récit 14-16). Il y avait bien ici un chemin de vie et de mort et c’est la vie qui l’a emporté sur la violence et la vengeance. Nous pouvons garder en tête cette alternative que nous propose le Seigneur dans la première lecture et nous interroger sur notre chemin de vie.

Découvrir des lieux sources

Quels sont les lieux qui nous conduisent aux chemins de la paix et donc à la vie ? Sachons garder ces lieux en mémoire pour nous aider à discerner ce qui nous fait vivre davantage. Ainsi nous ne prendrons pas des chemins de haine, de violence qui éloignent de l’Amour, de la Paix, de la sérénité.

Le temps du discernement

Choisir, discerner ce n’est pas refuser le débat. C’est prendre le temps – si possible – de comprendre ses motions intérieures et de quelles manières elles sont habitées par le feu de l’Esprit. Dieu nous présente les deux chemins et nous demande de choisir, mais le texte ne nous précise pas selon quelle temporalité. Ignace a mis du temps pour comprendre qu’il fallait qu’il se mette au service de l’Église. Sa convalescence lui est aussi propice que le Seigneur sur le chemin qui le conduisait à Rome. Ainsi en est-il des « boulets de canon » qui nous percutent et nous invitent à entendre l’appel de Dieu à le servir en plein monde.

Découvrir la communion avec Dieu

Les écrits d’Ignace nous expriment bien cela. Il était toujours en communion avec Dieu, il cherchait la manière la plus juste d’entendre et d’écouter le feu de l’Esprit. C’est cette union avec Dieu que nous avons aussi à rechercher au cœur de notre monde, de notre vie.

Entendre battre le cœur de Dieu

Nous sommes trop souvent pressés de vivre comme si Dieu n’était pas présent aux carrefours du monde. Peut-être nous faut-il trouver le temps de ralentir notre rythme pour entendre battre en nous le cœur de Dieu. C’est ce dynamisme, ce feu de l’Esprit dont Jésus nous parle dans l’Évangile choisi pour célébrer Ignace de Loyola (Lc 12, 49-53).

Va !

Jésus désire que nous soyons disponibles pour accueillir ses dons qui nous donnent de bâtir son Royaume au cœur du monde. Nous avons donc à nous recevoir de Dieu, à prendre le temps de l’entendre nous susurrer « Va ! Tu as du prix a mes yeux et je t’aime ». C’est à cette condition, pétris et éblouis par l’Évangile de l’amour de Dieu, que nous pourrons choisir, discerner ses appels à le rejoindre.

Choisir

Ce chemin est escarpé, car il réclame que nous quittions nos certitudes et que nous laissions l’inventivité de Dieu faire irruption de notre vie. Cela réclame de notre part des choix exigeants qui risquent de nous valoir quelques déboires, comme le dit Jésus dans cet Évangile. Mais, pour vivre une vie d’adulte, il faut savoir faire des choix qui comptent et engagent. C’est à cela que nous expose Jésus dans cet Évangile de Luc.

Les feux de l’amour de Dieu

Mais, choisir le Christ, qui nous appelle à le servir, c’est oser risquer notre parole sur la sienne et ainsi acter des choix. Choisir, discerner, suivre le Christ est un long chemin qui prend sa source dans une étincelle qui nous conduit à discerner le feu de son amour. Un feu qui, comme les disciples d’Emmaüs, nous brûle le cœur, tant notre désir de le suivre est grand. Le service de Dieu implique aussi de prendre le temps de la connaître.

Connaître le Christ davantage

C’est-à-dire que notre vie doit tendre vers une connaissance intime de l’Eternel Seigneur de toutes chose qui ne se donne que dans un cœur à cœur avec le Christ, par une ardente prière. C’est ainsi que nous pourrons servir, comme Ignace, le Gloire de Dieu.

Ignace : un contemplatif dans l’action

Nous connaissons peu Ignace comme un homme de prière. C’est l’homme d’action, le soldat de Dieu qui nous est le plus familier. Pourtant, chez lui, « aucune décision n’était prise sinon devant Dieu ou mieux en Dieu : chez Ignace, tout choix de vie est précédé, développé et prolongé dans la prière » (PH Kolvenbach, sj). Ces caractéristiques d’Ignace en font un véritable contemplatif dans l’action. Cette expression est le propre de ceux qui veulent suivre Ignace dans l’Église et le monde.

Discerner toujours la volonté de Dieu

La prière, la contemplation doivent être le préalable à toute action, à toute décision. Avec la précaution que ce qui jaillit de notre prière n’est pas forcément toujours habité du désir de Dieu. En somme, même au cœur de notre prière, de notre relation avec Dieu, le discernement est essentiel. Ce n’est pas une question de méfiance. Il s’agit davantage de mettre nos intuitions, nos intentions, nos désirs sous le regard de Dieu et de l’Église – en confiance – tel l’or vérifié par le feu (1 P 1, 7).

Envahis du feu de l’amour de Dieu

En ce jour où nous célébrons Ignace de Loyola, demandons au Seigneur de nous envahir du feu de son amour. Avec ce don de l’Esprit, nous pourrons partir aux carrefours du monde lui annoncer la joie de connaître Dieu et ainsi servir Sa plus grande gloire.