Nous voici arrivés au dimanche du Gaudete, 3e dimanche de l’Avent. Noël approche et nous préparons nos cœurs à cette immense joie. Elle est au cœur des dimanches de l’Avent, car elle dispose nos cœurs à la rencontre du Seigneur. Celui-là même que nous accueillerons dans la crèche dans 10 jours. Cette joie nous conduit à l’espérance et à la paix.
Comment vivre la joie de l’espérance
Mais, comment espérer et être en paix alors que des régions du monde sont en guerre, que des familles ont tout perdu et que la maladie frappe encore des proches ? Oui, Dieu approche, notre foi le confesse, mais notre cœur et la réalité de notre monde peuvent être habités par le doute. Alors, comment réconcilier cette réalité tangible de notre monde et notre foi qui nous appelle à l’espérance pour apporter au monde la Paix qui nous vient de Dieu ?
Que devenons-nous faire ?
Cette question est la même que celle que les foules posent à Jean-Baptiste dans l’Évangile de ce dimanche. Oui ! Que devons-nous faire pour que le règne de Dieu surgisse en notre monde ? Jean-Baptiste donne des exemples, fait des propositions. Bien sûr, il ne s’agit pas là d’un programme qu’il nous faut absolument suivre pour arriver.
Vivre dans l’espérance du Salut
Aussi, souvenons-nous que le Salut n’est pas une question de bonne conduite et de bonnes actions. Elles sont utiles, car elles font du bien, mais ce n’est pas un passeport pour le Ciel. Souvenons-nous que ce Salut, ce bonheur de connaître Dieu de manière intime nous est offerts. Noël que nous allons célébrer atteste d’une manière éminente cette espérance.
Devenir disciple de l’Amour de Dieu
Alors, que faire pour vivre de ce Salut, être disciple de l’Amour de Dieu au cœur du monde ? Malheureusement – ou heureusement – il n’existe pas de recettes miracles, de plan de communication ou d’ouvrage du parfait disciple. D’ailleurs, nos critères ne sont pas ceux de Dieu si l’on en croit la personnalité des différents disciples.
L’espérance et le Royaume de Dieu
Alors, oui, comme ces foules de l’Évangile, nous pouvons nous interroger sur cette formule : « Que devons-nous faire ? » En fait, peut-être que cette question n’est pas la bonne. Il ne s’agit pas tant « de faire » pour faire advenir le Royaume de Dieu. Ce qui est important, c’est que ce que nous faisons reflète ce que nous sommes. Telle la veuve au temple qui donne tout ce qu’elle a.
Jean-Baptiste, prophète d’espérance
Le chemin que le Seigneur nous demande de suivre est celui de Jean-Baptiste. Cette radicalité dans la parole, dans l’agir, peut nous paraître excessive, mais – au moins – elle est cohérente. Ainsi, c’est à la cohérence que nous sommes appelés.
La joie de la conversion
Pour autant, ne rêvons pas. Il y a toujours, tapies au fond de notre cœur, des incohérences, des zones d’ombre qui nous empêchent d’atteindre la perfection. Aussi, au lieu de nous lamenter de ces insuffisances, réjouissons-nous. Oui, soyons dans la joie de ne pas être parfaits.
Progresser vers la conversion
Non seulement cela nous laisse une marge de progression, mais surtout une marge de conversion. Lorsque nous regardons notre vie, nous la relisons à la lumière de l’Évangile, de cette joie de Noël qui approche. C’est ainsi que nous comprendrons la densité de l’Amour de Dieu. Aussi, nous ne pouvons qu’être saisis de cette force d’attraction qui nous invite à dépasser nos pauvretés, nos fragilités, nos limites. Ainsi, c’est une joie de ne pas être parfait.
« Viens et suis-moi »
Aussi, remettons-en à la grâce de Dieu, à cette voix qui nous susurre « suis-moi ». C’est dans cette suite du Christ, dans notre désir d’être ces disciples-missionnaires dont nous parle le pape François, que cet appel à la joie de la conversion nous place.
Mission et réception
Il est aussi important de noter que Jean-Baptiste ne s’annonce pas lui-même. Sa mission, c’est d’annoncer le Christ. C’est important pour nous de regarder cette figure de Jean-Baptiste. La foule vient à lui pour se faire baptiser. Elle a ce désir de conversion. Mais Jean-Baptiste, même s’il répond à leur demande, les oriente vers celui qui est plus grand, plus fort, plus puissant que lui.
L’humilité et l’espérance de Jean-Baptiste
Quelle belle leçon d’humilité nous donne le précurseur ! Il pourrait très bien se couvrir d’honneurs. Non, il indique la voie du Christ. Cette voix qui montre la voie du Christ. C’est lui qui vient nous annoncer le Salut, l’amour fou de Dieu.
Contempler Jean-Baptiste
Cette attitude de Jean-Baptiste change beaucoup de choses pour nous. La première est que c’est la mission qui est prioritaire. Nous devons mettre toutes nos forces, toute notre énergie dans son accomplissement. Mais cette mission, nous la recevons. Jean-Baptiste ne s’est pas emparé de sa mission, il l’a reçue du Seigneur. Et les foules qui allaient à sa rencontre confirmaient qu’il était ajusté à elle.
Une mission personnelle et communautaire
Ainsi, nous comprenons qu’une mission, cela se reçoit et se vérifie. Nous ne sommes pas tous des Jean-Baptiste, criant dans le désert l’urgence d’une conversion. Pour autant, nous avons tous à marcher vers cette conversion et aussi à montrer aux femmes et aux hommes de ce temps la voie de Dieu.
Montrer la voie de Dieu dans l’espérance
En fait, se convertir et montrer la voie de Dieu, c’est la même chose. Parce que nous ne pouvons pas être témoins de l’Amour de Dieu si nous restons sur le bord de la route. Alors, il faut nous engager pleinement dans cet appel, dans cette mission. Elle nous est confiée depuis le jour de notre baptême de manière personnelle, mais pour que nous la vivions au cœur de la communauté des disciples qu’est l’Église.
Un chemin de sainteté
Car c’est ensemble que nous pourrons avancer sur ce chemin de conversion. Car chacun de ceux qui forment l’Église est une pierre de fondation qui aide les autres à tenir et à avancer sur le chemin de la sainteté – c’est-à-dire celui qui nous fait marcher vers la plénitude de l’Amour de Dieu.
Discerner et agir
Toutefois, gardons bien en mémoire cette question des foules à Jean-Baptiste : « Que devons-nous faire ? » Même si c’est plutôt « Que devons-nous être ? », faisons résonner ces deux questions. Offrons ces deux questions au Père et demandons-lui de nous donner son Esprit de discernement.
Alors, nous prendrons le temps d’écouter pour mieux mettre en pratique ce que l’Esprit nous susurre. Nous pourrons alors, habités d’une joie nouvelle, d’un dynamisme nouveau, annoncer au monde, dans et par toute notre vie, les merveilles de l’Amour de Dieu.