Le compte à rebours est lancé : depuis le mercredi 13 février, nous sommes entrés en Carême. Ce temps sonne souvent comme une période triste, terne, ténébreuse. Pourtant, c’est tout le contraire. Nous sommes invités à nous préparer à festoyer aux noces de l’Agneau. Disposons nos cœurs à cette joie durant ces 40 jours qui nous séparent de Pâques. N’hésitons pas, courons à la rencontre du Christ, avec endurance, pour nous convertir et croire davantage à l’Evangile, comme nous avons été invité lors du mercredi des Cendres.
Tout bon catholique, qui a un tant soit peu d’instruction religieuse, vous dira que le Carême signifie efforts, renoncements, privations. Autrefois, certains mettaient dans une boîte, les bonbons et gâteaux non mangés durant cette période ; signe d’une privation, de l’effort de Carême. Bien, pourquoi pas… à condition que cela aide à renouveler notre regard sur Dieu et sur les autres. Le seul et vrai intérêt du Carême c’est de nous inviter à nous pencher sur notre nécessaire conversion.
Déplacement
Ce temps de marche vers Pâques vient nous interroger sur notre capacité à changer, à remettre en cause nos manières de voir, de penser, de vivre… C’est un temps où l’appel à la conversion se fait davantage pressant. Il s’agit, d’abord, d’un appel intérieur, une invitation qui doit nous prendre aux entrailles, nous inviter à bouger, à changer. Puis, il est également nécessaire d’enraciner cette invitation dans le concret. Nous avons parfois tendance à rester et à nous contenter de conception intellectuelle établie sereinement dans notre tête. Réfléchir c’est bien, mais agir en ayant réfléchi c’est mieux. Je ne suis pas certain qu’il nous faille choisir un effort de Carême, un CDD de 40 jours, nous permettant d’avoir bonne conscience et un certificat de bonne conduite chrétienne. Cela serait trop simple…
Envoyés en Son Nom
Lors de l’imposition des Cendres, il nous est dit « convertis-toi et crois en l’Evangile ». Cette phrase liturgique est, à elle seule, un programme de vie chrétienne. Il ne nous est pas demandé d’être des héros, des surhommes mais des croyants en marche. Dieu nous demande d’être des hommes et des femmes de la rencontre, assoiffés de Sa justice. La justice de Dieu exige que nous mettions en pratique Sa Bonne Nouvelle. Cela veut dire que nous sommes envoyés en son nom sur nos routes humaines. C’est le sens de l’envoi à la fin de chaque célébration eucharistique : il s’agit d’aller… dans la Paix du Christ. C’est-à-dire de vivre pleinement notre vie, comme disciples du Christ, réconciliés avec Lui et nos frères. Pas facile, ni de se supporter, ni de supporter les autres surtout lorsqu’ils nous énervent… C’est une grâce à demander et donc à recevoir. C’est aussi cela la conversion : accepter nos propres limites, nos propres fragilités.
Servir la dignité de l’Homme
L’actualité vaticane récente peut nous aider à entrer dans ce chemin d’humilité. Dans ses derniers messages, Benoît XVI nous fait saisir davantage que ce qui importe ce n’est pas le pouvoir, ni les honneurs mais le service de l’Homme qui est intrinsèquement lié au service de Dieu.
Le vrai disciple ne sert ni lui-même, ni le « public », mais son Seigneur, dans la simplicité et la générosité. Benoît XVI – messe des cendres 2013
e peut être une beau chemin de Pâques de se souvenir que ce qui importe plus que les premières places c’est la dignité de l’Homme. Le Christ avant de ressusciter fut, sur de son arrestation à la croix, humilié, moqué, torturé, bafoué, supplicié. Cette réalité ne veut pas dire que la souffrance est un chemin de rédemption mais nous fait saisir la solidarité et la présence de Dieu au cœur même de nos chemins de croix. Il n’y a pas de vendredi saint sans Pâques mais il n’y a pas de non plus de Pâques sans jeudi saint. Le service mène à la solidarité qui relève, réchauffe et fait toute la différence et ne cesse de faire découvrir le sourire du ressuscité qui nous dit « Viens et Suis-moi ».
Puissions-nous, en ces temps, qui vont nous conduire vers la belle et grande fête de Pâques recevoir la grâce de (re)découvrir que le visage du Christ se révèle en chaque personne.
Bravo!.. »Ce courant d’air » donne de la souplesse à la marche sur le chemin « imprévisible » qui nous conduit à Pâques…dominicaine âgée ’84) j’apprécie cette étroite union de la « contemplation et de l’action »…L’une ne va pas sans l’autre si l’on veut que la sève donne du fruit en plénitude….recevoir et donner…donner et recevoir…beau programme pour cette marche et bonne route