Ce dimanche, nous fêtons la sainte Famille, après avoir célébré, dans la foi, la naissance de l’Emmanuel. C’est dans cette même foi, cette confiance dans les promesses de Dieu, qui habitent les parents de Jésus. Les Écritures ne nous disent pas grand-chose de l’enfance de Jésus. Nous ne savons pas comment cela se passait dans la sainte Famille, quels étaient les principes éducatifs de Marie et Joseph. A vrai dire, cela importe peu. Retenons plutôt, leur fidélité. Par la Nativité, Dieu a conclu avec eux une alliance fidèle et éternelle. Mais, en fait, notre fidélité ne tient que parce que Dieu, lui-même, est fidèle à ses promesses. Même celles qui nous semblent les plus improbables.
Promesse
Abram, dans la première lecture, reçoit la promesse d’une descendance, malgré son viel âge. Sa foi dans le Seigneur a permis à Sara de lui donner une descendance. La désolation d’Abram se transforme en consolation, car Dieu a vu en lui un homme juste. La naissance d’un enfant chez Abram n’est pas une récompense. Même si nous sommes les enfants de Dieu, il ne nous infantilise pas. C’est la foi d’Abram, sa manière de servir le Seigneur, avec justice et justesse, qui lui a permis d’accueillir le don de Dieu. Il ne cesse de se donner, mais il nous revient de l’accueillir. Avec la naissance de Jésus, Dieu vient accomplir de manière définitive son désir de nous sauver. Il veut nous conduire à la plénitude du don, dans la fidélité à ce que nous sommes.
Présence
Le temps de Noël, qui s’est ouvert jeudi soir dernier, doit nous conduire à rendre grâce car Dieu est présent tout au long de notre histoire. Ainsi, nous pouvons entrer dans le mouvement du psaume de ce dimanche. Notre foi en sa force nous invite à cheminer avec confiance, à être assuré que sa promesse est une valeur sûre. D’ailleurs, l’Évangile de ce dimanche, nous fait le récit de cette promesse au travers du cantique de Syméon (prié chaque soir lors des complies). Ces paroles nous offrent l’occasion de remettre notre vie entre les mains de Dieu et ainsi lui laisser la première place.
Offrande
Dans l’offrande de nos vies, nous accueillons le don de Dieu qui vient lui donner toute saveur. Lorsque nous remettons toutes choses en Dieu, nous reconnaissons qu’il est le maître des horloges, créateur du ciel et de la terre, comme nous le disons dans le Credo. Cette foi, que nous prononçons à chaque solennité, nous invite à nous entrer dans la dépossession. Si nous servons le Seigneur, dans et par notre quotidien, ce n’est pas seulement du fait de nos propres forces. Notre volonté est utile pour servir le Royaume, mais elle est subordonnée aux appels de Dieu. Il vient nous rencontrer pour nous envoyer en mission. Abram, Paul, Joseph, Marie, Siméon, Anne… ont tous répondu aux appels de Dieu. Ils ont engagé leur liberté par un « oui », malgré les incertitudes.
Invitation
Lorsque Dieu nous invite à le suivre, dans la mission, il ne faut pas attendre un plan tout ficelé. Nous ne sommes pas ses esclaves, mais ses amis appelés, en ce monde et en ce temps, pour le rendre plus habitable et plus fraternel. Regardons Syméon. Dieu le conduit au temple pour accueillir la sainte Famille. C’est un homme habité par la foi et l’espérance. Il attend avec impatience la venue du Messie et voilà qu’il le reçoit dans ses bras. Mais, il n’en tire aucune gloire et ses mots ne sont pas des félicitations aux heureux parents. Il ténonce le chemin que le Seigneur aura et dit ces mots terribles à Marie : « Ton âme sera traversée d’un glaive ».
Chemin
C’est la préfiguration de la crucification du Christ et de la douleur qui habite le cœur de Marie, devant la Croix. Parole qui a dû être difficile à entendre pour les parents de Jésus. Comment leur enfant, ce qu’ils ont de plus précieux, pourrait être à la fois la lumière, qui éclaire les nations et un signe de contradiction ? Nous voyons bien alors que le chemin de l’appel de Dieu n’est pas linéaire. Il est dans l’exigence de l’écoute du souffle de l’Esprit. Ce même Esprit qui vient nous aider à marcher sur les pas de Celui qui est la lumière pour que nous la portions à toutes les femmes et les hommes de ce temps. C’est ce même Esprit qui permis à Joseph et Marie d’accueillir en leur vie le Christ. Il est ce qui a permis au Christ de pouvoir accomplir sa mission dans la fidélité à l’Amour du Père.
Foi
Nous le voyons bien, dans les textes de ce dimanche de la sainte Famille, que ce qui est plus important que nos plans, nos stratégies impeccables sur le papier, c’est notre capacité à nous en remettre au Seigneur. C’est notre confiance, notre foi en sa miséricorde inépuisable qui est essentielle pour guider nos vies. Ce n’est pas facile, tant notre vie est semée d’incertitudes, d’embûches, d’imprévus. Et, avouons que l’année qui se termine et celle qui va lui suivre sont particulièrement anxiogènes. Pour autant, regardons la foi qui a animé Marie et Joseph. Portons aussi notre regard sur la prophétesse Anne. Malgré les malheurs de sa vie, elle est restée fidèle au service du temple, prête à proclamer à temps et à contre-temps les louanges de Dieu.
Alors, en ce dernier dimanche de l’année, demandons au Seigneur de fortifier notre foi. Que la joie de la Nativité nous enracine et nous attache davantage dans la fidélité au nom du Seigneur. Alors nous pourrons faire fructifier, au cœur de nos vies, de nos familles, les appels que le Seigneur nous fait. Nous pourrons ainsi supporter le poids du jour et goûter à délicatesse de la fidélité de Dieu.
[…] Dimanche dernier, nous avons entendu Syméon dire que Jésus serait « la lumière pour éclairer les nations ». Aujourd’hui, nous constatons, par la visite des mages, que sa prophétie se réalise. Ils représentent les savants, les sachants, venant des nations. À la lumière de l’étoile, ils se sont mis en route pour honorer le Fils de Dieu. Ce récit de l’Épiphanie tombe, en 2021, le premier dimanche de l’année. Nous pouvons y entendre comme une invitation à reprendre la route du Christ. Nous avons à nous laisser entraîner par l’étoile qui brille en nos cœurs. Elle nous demande de cheminer davantage avec ce « Dieu qui est avec nous ». […]