« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. ». Ces mots terminent l’Évangile de la nuit de Noël. Cette nuit sainte où nous célébrons la naissance de notre Sauveur, nous pouvons, effectivement, rendre gloire à Dieu. Nous avons à reconnaître tout le poids, toute l’importance que Dieu a dans nos vies. Cette nuit, il fait irruption, une fois de plus, dans l’histoire des femmes et des hommes de ce temps. Par notre célébration, nous nous réjouissons du choix de Dieu de venir nous rejoindre, en notre humanité, par le don de son Fils. Il est l’Emmanuel, ce qui signifie « Dieu sauve ».
Gloire
Toutefois, même si notre foi nous amène à la certitude que Dieu vient nous tirer vers le bien, le grand, et le beau, notre quotidien peut sembler plutôt triste. Les chiffres de la pandémie ressemblent à des prophètes de malheur qui rappellent à notre prière, à notre souvenir, ceux et celles qui sont atteints de la Covid-19 ou qui en sont morts. Alors, quelle est notre espérance ? Comment la joie de notre foi peut passer dans notre cœur ? Cette gloire que les anges chantent ce soir, et dont Paul nous parle, peut nous conduire à un chemin de consolation, de réconciliation.
Joie
L’Avent s’est ouvert par cette promesse de consolation. Nous sommes appelés, ce soir, à contempler ce mystère de joie qui se manifeste par la naissance de Dieu parmi nous. Tout enfant qui naît est une joie et une inquiétude pour ceux qu’ils l’aiment. Mais, ce soir, les rôles sont inversés. Par son incarnation, par la manifestation de sa gloire, c’est Dieu, en son Fils nouveau né, qui vient se réjouir et s’inquiéter pour nous. Par sa naissance, il choisit de se faire l’un de nous, d’assumer pleinement notre humanité pour la sauver de la tristesse et de la stérilité.
Incarnation
Cette nuit de Noël est la manifestation de l’amour miséricordieux du Père. Il se dépossède de sa divinité, ou plutôt il achève sa divinité en épousant notre humanité. Sans son incarnation, le projet de Dieu est vain. Lui, qui est l’Amour dans la plénitude, n’a qu’un seul souci, celui de le partager, de le communiquer, de le semer. C’est l’expérience que les bergers ont faite. Ils se sont laissés rejoindre par le Gloire de Dieu qui les « enveloppa de sa lumière », nous dit Luc. Autrement dit, Dieu les a saisis, librement. Par cette invitation aux bergers, humbles travailleurs, le Seigneur veut nous conduire, nous aussi, vers l’enfant de la crèche. Qu’importe notre condition.
Tendresse
Nous avons à nous laisser faire par la tendresse de Dieu. Ce soir, tout particulièrement, il souhaite nous conduire à la louange pour devenir davantage compagnons de Jésus. Dans cette contemplation de la Nativité, nous sommes invités à nous laisser saisir par l’Amour qui rayonne de cette scène. Malgré les conditions précaires, Marie et Joseph ont su accueillir le Fils de Dieu. La crèche est devenue le trône de Dieu, tout comme le sera la croix.
Regards
Notre adoration, cette nuit, doit rejoindre ce mystère de l’humilité de Dieu. Nous avons, peut-être, du mal à reconnaître cette discrétion de Dieu. Certes, ce soir, nous le voyons avec nos yeux, petit, dans cette mangeoire. Mais le voyons-nous dans tout ce qui est petit dans ce monde ? Savons-nous discerner la présence de Dieu au cœur du monde ? Prenons-le temps de poser notre regard sur ces bergers. Ils se sont mis en route, car ils ont reconnu dans la lumière de la Gloire de Dieu, la tendresse de son amour. Et nous ? Où voyons-nous l’Amour de Dieu dans notre vie ?
Lumière
Si ce soir notre cœur est triste, habité par le souvenir de ceux qui souffrent ou qui sont morts, laissons-nous rejoindre par la chaleur de la lumière du Christ. Elle est la consolation de nos peines, l’espérance de nos désespérances, l’étincelle qui allume, éclaire et réchauffe notre chemin. Ce soir, laissons Dieu rejoindre nos obscurités. Dans l’éclat de sa Gloire, c’est nous aussi qui naissons à sa joie. Nous sommes, par le Christ, sa création, la chair de sa chair. Il ne cesse de vouloir nous conduire à un don plein et entier de nos vies pour et avec les autres. Cette nuit, le Père accomplit la promesse de nous donner son Fils pour sauver le monde de la tristesse et de l’égoïsme. Il nous entraîne aussi dans nos promesses qu’il a fait naître en nos cœurs.
Espérance
L’enfant de la crèche, ce sont aussi toutes nos espérances, tous ces « oui », promesses de vie, que nous avons donnés. Tels ceux de Marie et de Joseph. Nos consentements sont le prolongement de la vie de Dieu, donnée au monde ce soir. Ils sont la joie de Dieu, car ils œuvrent pour la joie du monde.
Demandons au Seigneur de nous aider à être ces porteurs de joie, à ne pas nous laisser entraîner sur le chemin de la désespérance, de l’égoïsme et de l’aigreur. Notre monde a besoin de tant de femmes et d’hommes debout, joyeux, ardents à faire le bien.
Apprenons de l’enfant de la crèche cette joie simple qui fait la jalousie d’Hérode. Que nos frères et sœurs en humanité nous aident à communiquer cette « grande joie » de nous savoir follement aimés par Dieu. Puisse-t-Il, comme nous y invite la bénédiction solennelle, de la Nativité mettre en nos cœurs la joie des bergers et nous prendre « comme messagers de sa Bonne Nouvelle ».
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