Nous sommes au cœur de l’été et la liturgie de ce 16e dimanche ordinaire a l’audace de nous dire que la mission n’attend pas. Les apôtres, le cœur plein de leur mission et le corps fatigué, aspirent au repos. Jésus, dans sa bonté, le reconnaît et les y invite. Mais, rien n’y fait. Beaucoup de personnes veulent voir Jésus.
L’appel à la mission et ses défis
La compassion de Jésus face aux besoins de la foule
Devant une telle situation, nous n’aurions sans doute pas la patience de Jésus. Certes, la mission est abondante et les ouvriers peu nombreux, mais pas au péril de nous-mêmes. Nous sommes généreux, disponibles, prêts à rendre service, mais pas à n’importe quel prix. Ces réactions, qui sont les nôtres aujourd’hui, devant cette page d’Évangile, nous confrontent à nos limites. Elles nous montrent aussi l’écart entre notre conception de la mission et la compassion du Christ.
Trouver l’équilibre dans notre mission
Notre baptême nous fait certes devenir coopérateur de l’action du Christ. Nous avons donc à continuer de servir l’humanité souffrance à sa suite, en son nom. C’est un fait, une exigence.
La temporalité de la mission : ni début, ni fin
Toutefois, laissons-nous nous interroger sur la temporalité de cette mission. Bien sûr, elle n’a ni début ni fin, mais elle s’inscrit dans notre temps, dans notre corps et dans nos cœurs.
L’importance du repos et du discernement
Ne faudrait-il pas avoir le courage, l’audace, la juste attitude et demander au Seigneur s’il ne serait pas bon qu’il nous conduise sur ces prés d’herbes fraîches dont nous parle le psaume de ce 16e dimanche ? À quoi bon se dépenser pour la mission si nous y perdons notre vie ? Il nous faut donc trouver le juste équilibre entre passion et raison. C’est peut-être une piste que nous pouvons creuser au cœur de cet été. Quelle est la manière dont je réponds aux appels, aux services qui me sont faits ? Qu’est-ce que ma disponibilité entraîne ?
La compassion au cœur de notre mission
Certes, être au service, vouloir faire le bien est une bonne chose. Mais, parfois — comme le dit la sagesse populaire — le mieux est l’ennemi du bien. Nous ne savons rien de l’attitude des apôtres devant la foule qui assaille Jésus. Le texte nous dit juste qu’il essaye de trouver un lieu de répit, de prendre le large, mais sans succès. La seule espérance est cette compassion de Jésus à l’égard de cette foule.
Être à la fois consolateur et consolé
Peut-être que nous pouvons aussi nous situer parmi cette foule qui a besoin d’être guidée par ces prés d’herbes fraîches. Nous avons aussi besoin de ce repos de l’âme que Jésus nous promet et nous apporte. Ainsi, nous sommes à la fois des frères et sœurs envoyés consoler et ceux qui ont besoin d’être consolés par d’autres envoyés.
La qualité plutôt que la quantité dans nos actions
Cette réalité nous montre que notre mission est avant tout compassion. Elle doit aussi nous conduire à la simplicité, à l’humilité dans tout ce que nous faisons. Ainsi, ce n’est pas la quantité de choses qui importe, mais la qualité que nous y apportons. Voilà un des essentiels de cette mission de compassion.
L’espérance comme moteur de notre mission
Il nous faut prendre conscience que le temps est nécessaire pour faire le bien, le bon, le beau. Jésus est patient avec nous. Nous savons qu’il prend soin de nous et qu’il chemine avec nous. Malgré nos renoncements, nos ruptures d’alliance, nos lenteurs, il est là auprès de nous pour nous montrer le chemin qui nous conduit au Père.
Se reposer en Dieu face à la fatigue
Si nous sommes fatigués par le labeur du chemin, par l’aridité de la route, ne craignons pas de nous reposer en Dieu. Il est important de placer l’espérance au cœur de notre vie.
Cultiver l’espérance pour surmonter les obstacles
Cette espérance qui est la force de Dieu nous donne de ne pas nous épuiser inutilement. Elle nous invite à chercher ce qui est germe de vie, de dynamisme et d’enthousiasme au cœur de nos jours. Toutes ces petites étincelles de vie, ces lumières sont autant d’oasis dans le désert de nos vies. Ne perdons pas l’espérance, sans elle l’obscurité est trop forte pour avancer sur des routes sûres.
La paix intérieure et la disponibilité à la mission
N’oublions pas que l’espérance est une des portes de la paix. Cette paix dont nous avons tant besoin certes entre les nations, mais aussi dans notre cœur. Sans paix, que nous trouvons dans le nom de Dieu, nous ne pourrons pas accéder au repos.
La prière pour un cœur pacifié
Il faut savoir nous reposer sur le cœur du Prince de la Paix pour qu’il pacifie notre cœur. Un cœur pacifié est un cœur qui espère et qui est pleinement disponible et ajusté à la mission. C’est donc une grâce à demander au Seigneur. Nous pouvons demander cette grâce d’avoir un cœur apaisé, qui écoute la voix de Dieu, par cette prière qu’affectionne le pape François : « Jésus, que mon cœur ressemble au tien. »
Développer la compassion à l’image de Jésus
Petit à petit cette prière germera au cœur de notre vie et nous pourrons avoir davantage de compassion pour nos frères et sœurs en humanité. Cette croissance de compassion nous aidera à ressembler à Jésus, à avoir, comme lui, un cœur qui est tendre et miséricordieux.
L’importance de la Parole de Dieu dans notre mission
Écouter la Parole au cœur du monde
Peut-être également que si notre cœur ressemble à celui de Jésus nous serons capables d’entendre sa Parole. Non seulement celle qui se dit dans nos liturgies, mais aussi et surtout au cœur du monde, au cœur de la vie des femmes et des hommes. Enseigner, montrer le chemin vers la joie du Père est ce que Jésus fait à cette foule désemparée. La parole est aussi la voix du Père qui nous donne tout l’amour qu’il porte au Fils et donc tout l’amour qu’il nous porte.
Discerner la voix de Dieu et confirmer notre mission
Prenons attention à la Parole que Dieu ne cesse de nous adresser. Elle est le carburant de notre mission et nous permet de reprendre souffle et courage. Pour autant, il nous faut aussi discerner cette parole pour comprendre si elle vient effectivement de Dieu. Un des signes de la présence de Dieu est une joie durable et pérenne qui nous place dans le repos de l’âme. Elle est cette assurance de la proximité de Dieu dans notre décision, notre conviction. N’oublions pas non plus de prendre le temps de confirmer, d’intimer notre sentiment auprès d’un frère ou d’une sœur expérimenté.
S’enraciner dans la Parole pour une mission dynamique
La Parole de Dieu se confronte aux paroles des femmes et des hommes de ce temps. C’est dans cette terre humaine, dans laquelle nous sommes plantés, que l’Esprit saint nous fait croître.
La Parole comme source de courage et d’audace
Alors, osons nous enraciner dans la Parole de Dieu. C’est elle qui nous donne l’audace, le courage, le dynamisme de témoigner de la joie de connaître Dieu aux carrefours du monde.
Ainsi, si nous sommes habités des mots de Dieu, la mission nous sera plus facile et le repos plus bénéfique.
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