Ce 19e dimanche ordinaire nous poursuivons notre lecture du chapitre 6 de l’Évangile de Jean. Ce discours sur le pain de vie nous accompagne déjà depuis quelques dimanches. Nous entendons dans cette Parole les vivres dont nous avons besoin. Souvenons-nous de ce passage du Deutéronome : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. » C’est bien cette réalité qui nous est décrite dans la première lecture. Le prophète Élie est épuisé, il est à bout de force. Mais la bonté du Seigneur vient le trouver dans son désespoir. Elle lui adresse une parole simple et fraternelle : « Lève-toi, et mange ! » Parole qui est renouvelée après le sommeil d’Élie : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. » Il n’y a pas de grand discours, mais de la bienveillance qui est au service de la mission.
Le pain vie pour toute espérance
Nous pouvons faire le parallèle avec le discours sur le pain de vie dont nous poursuivons la lecture ce dimanche. Les juifs contrent chaque affirmation avancée par la Parole de Jésus. Pourtant, Il est la Parole du Père qui vient nous donner la vie. Il est cette consolation de Dieu qui est le pain qui ne cesse de nous faire vivre. Cette vie nous est offerte pour que nous nous enracinions dans la foi, l’espérance et la charité. Ces trois vertus théologales — comme nous les appelons — sont le cœur de l’appel que Dieu ne cesse de venir nous offrir. Elles nous conduisent à vivre en enfant d’un même Père pour vivre de la Parole, l’Évangile en plein monde. Entendre cet appel, c’est aussi comprendre que c’est un chemin, un pèlerinage que nous avons à entreprendre.
La Parole nous sauve
Suivre Dieu est du ressort de la foi, mais engage aussi pleinement notre volonté. Comme ces gens qui dans l’Évangile de la semaine dernière cherchaient Jésus. Ils ont mis leur liberté en action pour assouvir leur désir de posséder Jésus. Nous, nous avons aussi à mettre délibérément notre liberté en action, non pour le posséder, mais pour nous laisser saisir par lui. Notre foi est une réponse à son appel premier. Souvenons-nous que nous sommes sauvés par grâce. Ce ne sont pas nos mérites, nos bonnes actions qui nous valent l’amour. C’est sa miséricorde, son fol amour qui a conduit à la création. Reconnaître cela c’est entrer dans le dynamisme de Dieu qui nous invite à voir toutes choses nouvelles en Christ.
Se laisser transformer par la Parole
À ce propos, nous pouvons prendre le temps de méditer sur la seconde lecture et les recommandations de saint Paul. Avouons que cette énumération : « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes » nous la faisons, parfois notre, dans notre quotidien. Il n’est pas facile d’avoir un cœur pacifié, même si notre vie tâche de se recevoir du cœur du Christ. Il nous faut le reconnaître : parfois — souvent même — la vie nous déborde. Elle vient battre en brèche nos bonnes résolutions et notre désir de suivre le Christ au plus près. Alors, faut-il désespérer, tel Élie dans la première lecture ou bien compter davantage sur l’Esprit de Dieu — que nous sommes invités « à ne pas contrister » ?
La consolation de l’Amour de Père
Nous comprenons donc notre pauvreté dans cette vie. Parfois, nous pouvons avoir le sentiment d’être dépassés. Alors, confions-nous, humblement, dans les bras du Père. Nous pourrons alors trouver non pas forcément la solution à ce qui nous fait défaut, mais la consolation qui nous aide à poursuivre la route. Reconnaissons que nous avons besoin de la consolation de l’Amour du Père. Il vient nous donner, par sa Parole au cœur de ce monde, le pain de vie qui rassasie l’âme, le cœur et le corps.
L’Eucharistie, force de communion
Si nous communions à l’Eucharistie régulièrement nous pouvons espérer devenir davantage ressemblance avec Celui qui vient faire sa demeure en nous. Ce n’est pas de la magie, mais les effets de sa grâce et de notre volonté, de notre désir. Nous pouvons mettre une garde à notre bouche pour ne pas nous laisser entraîner, par nos Paroles, à détruire la communion des communautés auxquelles nous appartenons.
« Seigneur que mon cœur ressemble au tien »
Souvenons-nous que nous Dieu nous invite « à être habités des mêmes sentiments que le Christ. » C’est une grâce que nous pouvons demander à chaque fois que nous recevons l’Eucharistie. Le pape François recommande cette petite prière : « Seigneur, que mon cœur ressemble au tien. » Si le pape lui-même prie en ce sens, alors nous pouvons participer à ce même mouvement. Ainsi, notre cœur est davantage pacifié. Cela met sans doute du temps, car Dieu agit avec nous « ‘‘de la même manière qu’un maître d’école traite un enfant”, et conduisant cet enfant, au terme du Pèlerinage, vers un sanctuaire invisible », comme le rappelle Ignace de Loyola dans le Récit du Pèlerin. Il nous faut du temps pour que l’Amour de Dieu pénètre nos cœurs et qu’il puisse faire de nos vies son chef-d’œuvre à la louange de sa gloire. Mais, ne soyons pas pressés.
Avoir le désir de se convertir
C’est le désir de nous convertir, de considérer le Seigneur comme Celui qui est le pain de vie, Celui qui donne à nos existences un relief particulier qui est important. Dans ce chemin, nous serons parfois, sans doute, amenés à nous tromper de chemin. Nous tomberons, peut-être, dans des ornières ou des voies sans issue. Mais, faisons confiance à la miséricorde de Dieu. Elle nous guidera toujours vers le chemin du plus grand service et nous fera découvrir, dans la Parole de Dieu, le pain de vie dont nous avons besoin. Comme le prophète Élie, la fatigue du chemin ne doit pas arrêter notre zèle apostolique. Nous pouvons prendre le temps de discerner quelles sont ces voix qui nous font tenir malgré la dureté du chemin.
Une parole constructive
Nous trouverons toujours des personnes pour récriminer, tels les juifs de l’Évangile, qui ont du mal à entrer dans les projets de Dieu. Là n’est pas essentiel. Ce qui importe est que notre parole soit constructive, qu’elle serve les œuvres de Dieu et nous entraîne à bâtir davantage le Royaume en ce monde et en ce temps.
Alors, au cœur de ce mois d’août, nous pouvons prendre le temps de relire notre année pour y discerner les traces qui nous disent la vie de Dieu. C’est elle qui nous donne la voie à suivre. Ainsi, nous pouvons pour mieux vivre et aimer et ainsi nous nourrir du pain de vie, source de vie.
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