Nous poursuivons ce dimanche notre méditation du chapitre 6 de Jean. Ce discours sur le « pain de vie » nous confronte aujourd’hui à la question de la vie éternelle. Jésus, dans cet Évangile, nous assure que non seulement, en communiant à sa table, nous recevrons la vie éternelle mais qu’en plus, nous serons ressuscités au dernier jour. Nous voici donc comblés. Alors, pourquoi tant d’hommes et de femmes que nous aimons et qui ont communié au pain de vie sont dans le silence de nos cimetières ? Pourquoi la mort les a-t-elle emportés puisque, eux aussi, ont reçu cette promesse de vie éternelle ? Et pourquoi tant de femmes et d’hommes ne fréquentent pas ou plus nos églises et surtout ne professent pas la foi en ce Dieu qui nous donne la vie ? Difficiles questions qui nous exposent au mystère de la foi qui est promesse d’une vie qui doit se déployer en faveur des autres.
Invitation
Cette promesse de la vie éternelle n’est pas à confondre avec le secret de l’immortalité, sinon nous serions nombreux le dimanche à célébrer l’Eucharistie. Elle n’est pas non plus une récompense, un cumul de points sur une carte de fidélité de nos bonnes pratiques ou de notre présence aux célébrations. Elle est avant tout une gratuité qui n’est assortie d’aucune exigence. C’est d’abord et avant tout un appel à la liberté auquel nous sommes invités à répondre librement. C’est une invitation qui s’adresse à tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, sans critère de temps ni de qualité. Si, un jour, du temps, nous mettons en sommeil l’invitation de Dieu à partager le festin des noces éternelles, soyons sans crainte, elle demeure comme nous dit la première lecture : « Vous, étourdis, passez par ici ! » À qui manque de bon sens, elle dit : « Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé ».
Éternité
L’éternité n’est pas l’absence de mort mais la continuité de la vie donnée par Dieu par-delà la tombe. Elle est la promesse de toute vie qui a été donnée au Christ, par le don quotidien. Elle est donc la continuation du don et de la promesse de vie qui s’opère à chaque fois que l’Eucharistie est célébrée. Notre participation aux noces de l’Agneau est une invitation à être de plus en plus davantage unis à Dieu, par le Christ et dans l’Esprit pour y apporter sa présence par toute notre vie, notre foi et notre joie. Elle est continuation de l’Eucharistie dans et pour le monde. C’est pour cela que nous ne devons jamais entrer en désespérance car par notre participation à l’Eucharistie nous communions au maître de l’Espérance.
Espérance
Cette espérance, tout comme l’Éternité nous est donnée en surabondance pour autant il nous est parfois difficile de tenir dans cette promesse. Dans ces moments de désolation spirituelle, ne faisons rien qui puisse nuire à cette espérance enracinée en nos cœurs. Gardons confiance et souvenons-nous de ces moments où nous désirions « bénir le Seigneur en tout temps » comme nous le dit le psaume de ce dimanche. Ces moments étaient des moments d’action de grâce, de consolation spirituelle qui nous situait dans la proximité de Dieu. Souvenons-nous que ce n’est pas Dieu qui s’éloigne de nous mais nous qui parfois l’oublions emplis des préoccupations de nos journées, de nos fatigues et autres contradictions.
Le pain de vie qui nous est confié par le Christ nous entraîne donc à sa suite à communier à l’Éternité de sa joie. Cette joie qui est promesse de vie pour le monde nous devons la goûter jour après jour. Elle nous invite à tenir coûte que coûte dans l’Espérance que c’est bien le Seigneur qui guide ce monde. Pour autant, il nous appelle à prendre pleinement part à sa mission pour faire de ce monde une vivante offrande à la louange de sa gloire.
L’Éternité pour toute joie
Méditations au coeur du monde / dimanche, août 19th, 2018
Temps de lecture : 3 minutes(Last Updated On: )