« Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » avons nous entendu dans l’Évangile de ce dimanche. Il est toujours nécessaire de se rappeler cet impératif. Cela nous aide à sortir d’une conception d’un Dieu punisseur, pervers qui du haut de son trône décide de châtiments consécutifs de nos comportements. Dieu est amour, et ce que nous nous préparons à fêter à Pâques nous le confirme. Cet amour doit nous inviter à faire resplendir la lumière de Dieu dans et par toute notre vie. Reconnaissons que souvent nous avons des difficultés à entrer dans ce mouvement qui nous décentre et doit nous aider à reconnaître que l’autre est aussi appelé à devenir, à être le visage de ce Dieu qui ne cesse de nous aimer gratuitement. Même si cela nous est pleinement offert, il nous faut y consentir. Nous avons à nous laisser rejoindre par la grâce qui nous demande de croire, humblement bien que fermement, que notre salut nous est donné par don, par Dieu. C’est ce qui s’appelle la foi. Bien souvent, elle nous paraît fragile, imparfaite voire inadaptée au regard du mystère divin. Oui, sans nul doute et, en quelque sorte tant mieux. Ainsi, nous reconnaissons que non seulement nous ne sommes pas Dieu mais aussi que que nous avons besoin d’aide pour le reconnaître comme auteur de notre salut, de ce qui nous est nécessaire pour vivre pleinement comme enfant d’un même père.
Nous pouvons être tentés de croire que le salut arrive par nos bonnes œuvres, nos bonnes actions. Ainsi nous nous attirerions les bonnes grâces de Dieu. Ce serait bien trop facile et surtout ne correspondrait pas bien au désir de Dieu qui veut offrir son salut à tous. Mais alors, quelle est l’utilité de faire le bien dans ce cas, si cela ne nous apporte rien, nous ne gagnons pas la bienveillance de Dieu et ses grâces ? Vu comme cela, aucune. Nous ne faisons pas du commerce avec Dieu, sa grâce ne se marchande pas. Pour autant, nos bonnes actions, notre conduite droite sont une manière de témoigner que c’est Dieu qui nous met à route et nous aide à faire le bien. Ce qui importe c’est notre désir de marcher à la suite du Christ en tâchant de faire le bien, de partir à la rencontre de nos frères et sœurs dans la foi et de servir sa mission dans notre engagement dans la société et dans l’Église.
Au cœur de notre vie, des obstacles peuvent nous fragiliser dans notre relation avec Dieu. Il peut nous arriver de douter de sa présence, de son désir de nous sauver, de sa grâce agissante. Dans ces cas, ne culpabilisons pas. Nous avons le droit de douter, nous avons le droit de nous interroger sur Dieu. Tâchons simplement et humblement de garder la paix et la sérénité. Sachons aussi nous ouvrir de ces interrogations à un frère, une sœur dans la foi, qui saura nous guider et nous aider à discerner. Dieu n’est pas contre nous, il est le proche, le tout proche mais sa toute puissance se limite à notre liberté d’agir ou non de manière juste et bonne. Que ce dimanche de la joie ,qui nous rapproche davantage de la fête de Pâques soit l’occasion pour nous de découvrir la joie de Dieu qui se dévoile dans la discrétion, la simplicité et la convivialité.
L’Evangile pour toute joie – laetare 2018
Propos d'un chrétien engagé / samedi, mars 10th, 2018
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