Ce 4e dimanche de carême, le dimanche du Laetare, nous invite à méditer sur la manifestation des oeuvres de Dieu. Le but de notre carême se fait proche, d’où les ornements liturgiques roses possibles ce dimanche. Rappelons que le carême n’est pas un but en soi. Il est là pour que nos vies manifestent les œuvres de Dieu. C’est-à-dire que nous avons à orienter davantage notre vie, notre manière de procéder vers une Gloire de Dieu plus grande. L’incarnation du Fils de Dieu, son pèlerinage sur la Terre avec sa passion, sa mort et sa résurrection nous montrent la route à suivre. Il s’agit pour nous de croire qu’avec Lui tout est possible.
Du Baptême aux oeuvres de Dieu
Mais pour cela, nous sommes invités à prendre au sérieux notre baptême qui nous amène à vivre la vie même de Dieu. Dieu vient à notre rencontre pour que notre foi manifeste ses œuvres. C’est l’expérience que fait l’aveugle-né présenté par l’Évangile de ce dimanche. Ce passage se situe à la suite du texte de la Samaritaine, entendu dimanche dernier, et nous fait comprendre que le Salut que Dieu apporte est pour tous. Nous bénéficions tous de sa miséricorde, de sa compassion pourvu que nous l’acceptions et la recevions. La foi est une question de rencontre entre Dieu et nous.
Rencontrer Dieu
Nous ne pouvons pas manifester au monde les œuvres de Dieu si nous n’acceptons pas de rencontrer Jésus. C’est une évidence, mais c’est indispensable. Dieu vient au cœur de notre monde pour nous donner sa vie, mais nous pouvons passer à côté. Comme l’aveugle de l’Évangile, nous n’accédons pas toujours à la lumière. Nos yeux restent fermés comme nos cœurs qui peuvent être incapables d’accueillir l’amour que Dieu vient susurrer à l’oreille de notre cœur.
Accueillir Dieu dans nos vies
Comment alors accueillir Dieu dans nos vies, comment manifester ses œuvres en plein monde ? C’est un appel à aller vers le bien, vers ce qui nous fait grandir. Trop souvent, nous sommes sourds à cette voix qui nous conduit vers la vie. Mais nous sommes aussi aveugles à la lumière qui nous montre des signes de la vigueur de la vie de Dieu. Alors, comment faire ? D’abord plongeons-nous dans la grâce et la miséricorde de Dieu. Elles sont notre source principale pour rencontrer le Christ. Il nous faut, pour effectuer cette rencontre, nourrir un cœur à cœur avec Dieu. La prière est la voie essentielle pour découvrir combien est grand l’amour de Dieu pour chacun de nous.
Baptisés pour manifester les oeuvres de Dieu
Cette rencontre personnelle avec Jésus que nous avons à faire est l’expérience de l’aveugle de l’Évangile. Jésus lui lave les yeux avec de la boue. Cela peut nous rappeler les premières pages de la Genèse où Dieu modèle Adam et Eve avec de la glaise. Ainsi, la guérison que Jésus apporte à l’aveugle est comme une nouvelle création. C’est aussi l’image du baptême qui fait de nous des femmes, des hommes nouveaux, car plongés dans la vie même de Dieu. Cette vie donnée, pour que nous portions au monde les oeuvres du Père, nous la recevons, mais il nous faut en vivre.
Dieu nous sauve
Il y a un parcours de vie, un itinéraire qui nous fait passer de la grâce de Dieu au cœur via notre intelligence. Nous savons que Dieu nous sauve, comme l’aveugle a connaissance du « Fils de l’homme ». Mais, nous avons besoin d’entendre une Parole qui nous fasse naître à la foi. Nos sacrements fonctionnent de la même manière. Il y a un acte qui manifeste l’oeuvre de Dieu, mais il est toujours accompagné d’une parole qui atteste de cet acte. C’est cette parole qui nous fait croire en ce que nous célébrons, qui lui donne du prix, de la corporéité.
De la Parole aux oeuvres de Dieu
Dans notre quotidien, nous avons aussi besoin de paroles qui nous permettent de dire le cœur de notre vie. C’est sans doute pour cela que l’Écriture est un ensemble de récits de paroles. Paroles de Dieu qui rencontrent la parole des hommes pour vivre dans une alliance et une promesse. Aussi, nous pouvons plonger notre parole dans la Parole de Dieu. Nous pourrons ainsi mettre davantage en cohérence notre vie et porter du fruit en témoignant de l’oeuvre de Dieu. Nous pouvons être tentés, comme certains pharisiens de l’Évangile, de mettre la loi avant le cœur de Dieu. Nous érigeons facilement des frontières entre ce qui est possible et impossible. De même nous avons tendance à nous prendre pour Dieu. lui octroyer des droits.
Nous ne sommes pas Dieu
C’est notre péché suprême, car c’est alors que nous nous prenons pour Dieu. De grâce, laissons-le être ce qu’il est et satisfaisons-nous d’être sa création pour porter au monde es œuvres de Dieu. Regardons-le agir dans la première lecture : « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ». Ainsi, il ne choisit pas ce qui brille et ce qui resplendit, mais notre capacité à aimer. « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que vous serez mes disciples », nous dit Jean dans son Évangile. C’est ainsi que nous pourrons resplendir de la lumière de Dieu.
Appelés à porter les œuvres de Dieu
Nos qualités sont importantes pour faire advenir les œuvres de Dieu, mais des actes sans amour n’ont pas la même résonance. Ce dimanche, le Seigneur nous demande de resplendir de sa lumière, d’ouvrir nos yeux pour découvrir qu’il est Celui qui nous conduit, dans nos obscurités. C’est d’ailleurs le sens du psaume 22 (23) de ce dimanche qui nous amène à reconnaître que le Seigneur nous conduit avec bonheur et assurance.
Découvrir la lumière de Dieu
Si nos yeux s’ouvrent en présence de la splendeur de la lumière de Dieu, nous comprendrons que ce chemin nous conduit vers la « bonté, justice et vérité ». C’est ce que nous dit Paul d’ailleurs dans la seconde lecture. Il nous invite à marcher à la suite du Christ, à devenir ses « enfants de lumière », fils adoptifs du Père pour apporter au monde les œuvres de Dieu.
Demander la grâce d’être ajusté à Dieu
Alors, en ce quatrième dimanche de Carême, nous pouvons demander cette grâce d’être davantage ajustés à la justice de Dieu. Prions donc avec la prière après la communion de ce dimanche : « Dieu qui éclaires tout homme venant dans ce monde, nous t’en prions, illumine nos cœurs par la splendeur de ta grâce : que nos pensées soient toujours dignes de toi, et accordées à ta grandeur, et qu’ainsi nous puissions t’aimer sincèrement. ».