La miséricorde de Dieu éclaire notre chemin


Méditations au coeur du monde / vendredi, avril 25th, 2025
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Dernière modification 6 heures by Chrétien en ce temps

Depuis dimanche dernier, nous sommes dans la joie pascale, habités de cette grâce de la miséricorde, de l’Amour de Dieu qui surpasse les ténèbres. Nous avons aussi eu le plaisir de recevoir la bénédiction urbi et orbi du pape François et de le voir traverser la place Saint-Pierre. Aujourd’hui, cette joie est altérée par la mort de François, même si nous le savons dans les bras du Père.

La miséricorde de Dieu : source de la mission

Pour autant, le Christ est vraiment ressuscité et nous engage à vivre de la miséricorde du Père que nous célébrons ce deuxième dimanche de Pâques. La miséricorde n’est pas un « cœur de misère » comme nous l’entendons parfois.

Le fol amour de Dieu

C’est ce regard aimant que Jésus porte sur chacun de nous. C’est cette expérience de la miséricorde de Dieu, de son fol amour qui inspira d’ailleurs le pape François pour sa devise épiscopale. En effet, Jorge Bergoglio fit l’expérience, à l’âge de 17 ans, de la présence pleine d’amour de Dieu et se sentit appelé à la vie religieuse, à l’exemple de saint Ignace de Loyola.

La miséricorde et la vie baptismale

La miséricorde de Dieu est vraiment cet appel du Seigneur à déployer dans nos vies la joie de notre baptême. C’est ce sacrement qui nous invite à aller aux carrefours du monde, aux périphéries, comme le disait le défunt pape, à la rencontre des femmes et des hommes de ce temps. C’est-à-dire qu’il faut nous laisser rejoindre par l’Esprit saint afin qu’il ne nous laisse pas verrouillés dans nos peurs, dans la crainte d’être jugés pour notre foi.

Vivre les Béatitudes

Osons vivre l’esprit des béatitudes qui nous engage à nous libérer de la peur. C’est vraiment dans une attitude de joie, celle qui rayonne de l’Évangile, que nous avons à nous situer. Cette joie de nous savoir réconciliés, ressuscités avec Dieu, car aimés passionnément de Lui. C’est cela la miséricorde que nous avons à goûter, à savourer et dont nous avons à nous réjouir.

Miséricorde et pardon

Le pardon que Dieu nous offre ne dépend pas de notre difficulté à aimer, de nos handicaps dans nos relations quotidiennes. Il vient vraiment nous donner l’élan nécessaire pour vivre de sa vie, et de sa vie en abondance. C’est donc le carburant de notre vie missionnaire. Dieu nous envoie, car il nous aime et désire que cette joie, sans commune mesure, soit goûtée dans tout l’univers.

Devenir « disciples-missionnaires »

Devenir ces « disciples-missionnaires » si chers au pape François, ce n’est pas être des prosélytes, des VRP de Dieu cherchant à faire tourner leur commerce. Cela serait se tromper de mission. Notre mission baptismale est de porter au monde, comme et avec ce que nous sommes, l’assurance que Dieu nous aime au-delà même de ce que nous pouvons imaginer. Et c’est parce que cet amour transforme nos vies et les transcende que nous devons nous laisser entraîner dans ce sillage. C’est ainsi que nous pourrons servir Dieu.

S’approcher du cœur de Dieu

Cet appel à nous laisser rejoindre par sa douce miséricorde est d’ailleurs un appel à nous approcher avec délicatesse du cœur du Christ. Il est la source de toute miséricorde, car elle vient rejoindre ce qu’il y a de plus précieux en nous, ce qui nous fait vivre. Ainsi, c’est en contemplant, en tâchant de faire nôtres les sentiments du Christ que nous pourrons marcher sur le chemin de la joie. C’est elle que nous pouvons faire résonner au cœur de nos vies, dans la banalité de nos rencontres quotidiennes.

Nous, Thomas et la miséricorde

Mais cela demande de notre part de nous mettre en route, de nous laisser rejoindre par le Christ sur nos routes, comme les disciples d’Emmaüs. Peut-être avons-nous besoin d’être consolés, d’être rassurés sur la présence effective et agissante de Jésus au cœur du monde. L’apôtre Thomas nous est bien familier dans cette attitude. Jésus ne refuse pas de se montrer blessé, de laisser ses plaies à la contemplation de Thomas. Toutefois, Jésus en appelle davantage à la foi, il nous demande de « croire sans avoir vu ».

Sentir et goûter les choses intérieurement

Ainsi, nous pouvons entendre cette recommandation d’Ignace au tout début des Exercices Spirituels (n°2) : « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui satisfait et rassasie l’âme, mais sentir et goûter les choses intérieurement. » Ainsi, nous comprenons que l’expérience, la raison du cœur, ce qui résonne en nous a saveur d’Évangile. Ce qui ne signifie pas que la raison, la réflexion ne doivent pas exister et peser dans nos décisions. Mais nous devons aussi laisser de la place à ce qui jaillit et germe au plus intime de nous-mêmes dans la conversation avec le Seigneur.

Prendre le temps d’aimer le Seigneur

Cette relation avec le Seigneur doit être le cœur de notre vie baptismale, car c’est à travers elle que nous pouvons faire l’expérience de la miséricorde du Père. Si nous ne prenons pas le temps de connaître le Seigneur, de l’aimer, nous aurons du mal à œuvrer pour un monde plus juste et plus fraternel. C’est vraiment grâce à une relation intime et personnelle avec le Seigneur que notre vie baptismale peut croître.

Témoins de la miséricorde de Dieu

L’Église a besoin de témoins vivants de la miséricorde du Seigneur, de hérauts de la joie de l’Évangile. Qu’importent leurs fragilités, leurs doutes. Nous savons que Jésus a choisi les apôtres pour leur capacité à se laisser saisir par sa miséricorde. Ils sont loin d’être irréprochables, purs, sans taches comme certains aimeraient le croire. Ainsi, ce n’est pas la pureté que nous avons à rechercher si nous voulons vivre avec le Seigneur. Il s’agit de se laisser rejoindre par son Évangile afin qu’il nous donne d’oser trouver de nouvelles routes pour aller à la rencontre des femmes et des hommes de ce temps.

Découvrir le Ressuscité

C’est donc bien du Seigneur Ressuscité dont nous avons à faire l’expérience. C’est de Lui que nous avons à tirer la force pour vivre notre foi en plein monde. Nous n’avons donc pas à craindre de vivre notre foi au cœur du monde mais nous avons à le faire par ce que nous sommes. Car, comme le souligne Ignace dans les Exercices Spirituels (n° 230) : « L’amour doit se mettre dans les actes plus que dans les paroles. »

Servir le Christ en plein monde

Ainsi, recherchons, aidés par la miséricorde de Dieu, la manière la plus juste, la plus utile, de servir le Christ en plein monde. Alors, comme nous l’a demandé le pape François dans sa dernière homélie, le jour de Pâques : « Courons à la rencontre de Jésus, redécouvrons la grâce inestimable d’être ses amis. Laissons sa Parole de vie et de vérité éclairer notre chemin. »