Ce 29e dimanche ordinaire est le dimanche de la mission. Notre baptême exige de nous que nous soyons missionnaires. C’est-à-dire que nous tâchions, de suivre Christ Jésus dans et par toute notre vie. Lorsque nous pensons « missionnaires », nous voyons toutes ces personnes qui ont quitté leur nation pour partir vers des terres étrangères. Nous pensons à François-Xavier, Isaac Jogues, Jean de Brébeuf et bien d’autres figures parties au loin.
Baptisés, témoins et missionnaires
Annoncer l’Évangile ici et maintenant c’est être aussi missionnaire. Il ne s’agit pas de faire croire absolument, contre vents et marées, de manière forcée, mais d’apporter un témoignage. Pour cela, nous pouvons nous placer sous l’étendard de la miséricorde de Dieu. Elle nous donnera l’élan nécessaire pour être missionnaire sans tomber dans les affres de la perversité et de la malice d’aucuns.
La loyauté du Christ
Jésus, dans l’Évangile de ce 29e dimanche, remet les choses en perspective. C’est un appel à la loyauté que nous fait Jésus en ce dimanche. Il n’oppose pas le pouvoir temporel au pouvoir spirituel, mais les met à leur juste place. Mais, ce qui importe à Jésus ce n’est pas tant que l’on paie l’impôt à César. Il désire davantage que la loyauté s’installe dans les relations humaines.
S’ajuster à l’amour de Dieu
C’est aussi cela être missionnaire : être ajustés à l’endroit où nous sommes. Ce qui importe pour les pharisiens ce n’est pas que Jésus leur dise de payer ou non l’impôt, mais de mettre Jésus en défaut. Cela s’appelle de la perversité. Mais, ne dénonçons pas trop vite ce comportement des pharisiens et regardons un peu aussi notre vie. Ne nous arrive-t-il pas aussi, dans nos relations, de vouloir mettre en difficulté les autres ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, parfois, manipulateurs pour arriver à nos fins ? Il n’est pas interdit d’être adroit, subtil, fin négociateur, mais cela ne doit jamais être au péril de la singularité et de la dignité de l’autre. Désirer perdre l’autre, comme les pharisiens le font, c’est nier la liberté de l’autre.
Être missionnaires c’est témoigner de l’amour de Dieu
Ainsi, être missionnaires ce n’est pas imposer sa foi. C’est davantage un dialogue confiant et sincère pour témoigner de ce qui m’anime dans ma relation au Christ. L’Esprit du Père et du Fils souffle au cœur de nos vies et il nous est donné pour que nous ayons l’audace de témoigner, de devenir missionnaires de l’incommensurable amour de Dieu. L’adresse que Paul fait aux Thessaloniciens peut nous éclairer sur notre chemin quotidien. Elle nous invite à incarner notre foi, notre amour de Dieu.
Disponibilité et ouverture
Confesser sa foi c’est aussi agir. Lorsque nous réalisons quelque chose pour les autres, avec disponibilité et grand cœur, c’est un témoignage aussi de foi. C’est cela être missionnaire : témoigner par ses actes la grandeur de Dieu. Ainsi, notre action, si elle est trempée dans l’Amour de Dieu, est toujours une manière de le servir. Il n’y a donc pas d’opposition entre les paroles et les actes, mais un lien intime. Pour autant, ne tombons pas dans l’activisme effréné. Ce n’est pas en multipliant les actions, en voulant absolument être utiles que nous servirons mieux. Il faut juste être naturellement disponible, prêt en tout temps et en tous lieux, à revêtir la tenue de serviteur.
Servir
Ce service que nous accomplissons ne nous rapporte pas de points pour la vie éternelle. Servir nos contemporains ne vient pas créditer la carte de fidélité du paradis. C’est simplement devenir témoin du Christ qui s’est fait serviteur. Ainsi, notre action doit toujours être liée intimement à la ressemblance du Christ. Ce qu’il nous faut rechercher ce n’est pas l’imitation de Jésus-Christ, mais comment nous pouvons Lui être fidèles et loyaux au cœur de nos vies, en plein monde ? Être missionnaire de la tendresse du Père, suivre le Christ de plus près consiste à se rendre disponible pour devenir davantage serviteurs de la mission du Christ. Cette disponibilité consiste à être ouverts aux signes de temps.
Construire et annoncer le Royaume
Cherchons la manière la plus juste, la plus vraie pour construire le Royaume et annoncer l’Évangile en plein monde. Il n’y a pas une seule route pour devenir ces missionnaires de la tendresse de Dieu. Nous pouvons le devenir, telle Thérèse de Lisieux, par la prière, la correspondance, ou bien tel François-Xavier parti annoncer l’Évangile aux portes de l’Asie. Par conséquent, la mission ne consiste pas à traverser les mers, mais à parcourir la distance qui me sépare des autres.
Tendre l’oreille
Il suffit d’entendre les appels que le Seigneur nous susurre dans l’intimité de notre cœur. Également, nous pouvons lui demander la grâce d’ouvrir grand l’oreille de notre cœur pour entendre les détresses que nous pouvons soulager en son nom. Servir le Royaume et sa justice et assumer notre vocation missionnaire c’est être planté au cœur du monde. Il est le champ que Dieu sème pour que nous récoltions en son nom de bons et beaux fruits. Il faut donc mieux se réjouir de ce monde que de se lamenter. En même temps, nous n’en avons pas de rechange donc il nous revient d’en prendre soin.
Gardiens des autres
Ainsi, être missionnaire c’est être attentif, exercer une douce et humble bienheureuse vigilance à l’égard de ceux et de celles qui nous entourent. Il nous revient de nous souvenir que nous sommes à la fois les gardiens de nos frères et sœurs en humanité et de la création. D’ailleurs les deux vont intimement ensemble.
Approfondir notre zèle missionnaire
C’est lutter contre l’égoïsme, l’égocentrisme qui peuvent nous guetter et ronger petit à petit notre zèle apostolique et missionnaire. Luttons de toutes nos forces et comptons sur la grâce de Dieu pour que notre cœur ne s’assèche pas par les préoccupations de la vie. Demandons à l’Esprit consolateur de nous aider à entrer dans un dynamisme de vie.
Soyons du côté de la vie
Pour autant nous n’oublions pas les détresses de ce monde, de nos proches et lointaines. C’est du côté d’une vie en abondance, d’un élan de service et de générosité que nous sommes de fidèles disciples-missionnaires. Alors, prions les uns avec les autres, les uns pour les autres. Partons annoncer, là où nous sommes, tels que nous sommes, la surabondance de l’Amour de Dieu pour notre monde et chacun et chacune d’entre-nous.
[…] pas un proche. Mais, il est mon prochain. Dans l’Évangile, nous constatons une fois de plus la perversité de certains interlocuteurs de Jésus. Sous des allures mièvres et respectueuses, ils cherchent à piéger Jésus. Chez eux, accueillir […]