Nous voici arrivés à Pâques. Ce soir, nous célébrons la Vigile pascale, après deux ans d’impossibilité. Réjouissons-nous ! Luc, dans l’Évangile de cette nuit sainte, met en lumière la mission des femmes. Ce sont elles qui sont les premières à avoir entendu la proclamation de la Résurrection. Elles sont venues au Tombeau de leur ami Jésus pour honorer son corps. Mais, c’est un message qui leur a étét annoncé par « deux hommes en habit éblouissant. ». Jésus est ressuscité ! C’est le message essentiel de Pâques : le Christ s’est levé d’entre les morts. Encore un mystère.
Faire l’expérience de la Résurrection
Notre foi est mystérieuse dans le sens que nous n’avons jamais fini de saisir cette rencontre intime avec le Christ. Une rencontre qui peut se transmettre, mais qui ne pourra s’incarner que si nous faisons l’expérience de ce « cœur à cœur » avec le Christ. Elle passe principalement par l’écoute de Sa Parole. Elle est souvent relayée par d’autres, comme ce matin là au Tombeau. La Parole des deux hommes est une Bonne Nouvelle qui remet en perspective toute la relation d’annonce de Jésus. « Rappelez-vous ce qu’il vous a dit ».
La mission des femmes
Ces femmes font partie de la communauté des Apôtres, elles étaient intimes avec Jésus. Il était entouré de personnes qui avaient été saisies par Sa Parole, qui avaient le cœur qui s’était mis en éveil. Nous pouvons sentir combien cette proximité avec Jésus est une promesse d’espérance. C’est l’assurance qu’il y a de la lumière au bout du tunnel, que la Vie prend toujours le pas sur la mort.
Devenir Christien
Le Christien, comme aime l’appeler le jésuite Christophe Théobald, est cette personne qui puise son espérance dans l’expérience du Christ. Il est cet ami qui nous donne d’avoir toujours soif de son compagnonnage. Avec Lui, nous savons que nos solitudes ne sont pas désertiques ; nous pouvons toujours nous abreuver à la source de Sa Parole et de ses Sacrements. Cette expérience est à la fois personnelle et collective.
La naissance de l’Église
L’annonce de la Résurrection se fait aux groupes des femmes. Nous pouvons, peut-être, y voir les prémices de la naissance de l’Église, comme peuple de Dieu qui chemine avec le Christ. Cette Église qui porte en elle le récit du cheminement d’Évangélisation du Christ jusqu’à Sa Passion et Sa Résurrection. Ce témoignage brûle le cœur, à l’image des disciples d’Emmaüs, malgré la crainte. Mais ces hommes parlent sans doute davantage au cœur de ces femmes qu’à leur raison. D’où sans doute ce souci de le dire aux Apôtres.
Le partage de la Bonne Nouvelle
Une grande nouvelle, cela se partage avec ses amis. Notons que les apôtres sont incrédules — ce n’est pas la première fois qu’ils ne comprennent pas —, mais sont tout de même ébranlés dans leur assurance. Interrogeons-nous sur la manière dont nous accueillons les récits de vie, de foi des femmes et des hommes de ce temps. Sommes-nous comme les apôtres, sur la défensive, ou comme ces femmes qui accueillent au cœur de leur être la Bonne Nouvelle ?
La Résurrection : une nouvelle naissance
Dans le récit de l’annonce de la Résurrection, il y a comme une annonce d’une naissance. Le Christ est passé de la mort à la Vie. Et c’est la bonne nouvelle de cette nouvelle vie. Voilà la mission des femmes venues au tombeau.
Veilleurs de la Vie qui naît
Soyons donc attentifs à tout ce qui est annonce de vie dans notre quotidien.
La vie, celle qui nous vient de Dieu, nous la recevons lors de notre baptême. Il nous plonge au cœur de l’Amour de Dieu pour que nous en vivions en aimant nos frères et sœurs de ce même amour. Nous sentons cette vie-là dans ces femmes qui viennent au Tombeau.
Le baptême et la mission des femmes
Leur baptême de ces femmes c’est le Tombeau vide et les paroles des deux anges. Elles sont envoyées en mission pour être témoins de l’Amour du Père vers les Apôtres. C’est par cette mission des femmes que la Résurrection est annoncée, tout comme c’est par une femme, Marie, qu’il a été proposé d’accueillir Celui qui nous sauve. La mission des femmes est donc essentielle dans l’Église. Elles sont les vecteurs de l’Amour de Dieu et des missionnaires de premier plan. Elles tiennent une place particulière dans le plan de Dieu.
De l’Église des femmes à l’Église hiérarchique
Les premiers apôtres, figures de l’Église hiérarchique, se sont mis en route grâce à elles. Nous voyons ainsi que le Peuple des fidèles peut aider ceux qui ont une responsabilité hiérarchique à prendre conscience du don de Dieu. Cette réalité, cette mission des femmes que nous partage Luc dans son Évangile, peut nous aider à lutter contre le cléricalisme qui risque, parfois, nous guetter.
L’audace du témoignage
Ce qui est important, plus que cette tentation, c’est de comprendre l’importance de l’audace du témoignage. Sans cette dernière, pas d’annonce de la Résurrection. Si les femmes en étaient restées à la peur, si les Apôtres en étaient restés à l’idée que les femmes faisaient du commérage, alors nous ne saurions pas que le Christ est ressuscité. La Gloire de Dieu se manifeste par le courage et la confiance en Dieu. La mission qu’il nous confie est d’aller sur les routes humaines, en eaux profondes, pour témoigner de la lumière de Sa Vie.
La lumière de la Résurrection
Cette lumière est celle qui vient illuminer nos ténèbres pour que nous les déposions au pied de l’autel. La Pâque du Christ, Sa Résurrection doit aussi nous permettre de faire le passage entre ce qui nous fait tenir « matériellement » à ce qui nous fait « être spirituellement ». Et c’est par cette compréhension de la mission des femmes devant le Tombeau vide que nous pouvons avancer.
Au-delà du jugement
Cette audace de l’annonce doit prendre le pas sur la peur d’être jugé. Nous trouverons toujours des personnes pour nous juger et nous aussi courons le risque de juger les autres. De les jauger en fonction de catégories plus ou moins légitimes. Témoigner que le Christ est ressuscité et que cela a une incidence dans la vie ne doit pas être une crainte pour nous.
Trouvons, avec l’aide de frères ou sœurs aînés dans la foi, la manière la plus juste d’être ces témoins avisés de la Gloire du Christ. C’est alors que nous pourrons petit à petit brûler au feu pascal notre égoïsme, nos petits calculs savants d’apothicaires, pour nous mettre davantage en route à la rencontre du Seigneur. C’est ainsi que nous pourrons servir Dieu, nos contemporains et l’humanité souffrante.
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