Ce 7e dimanche du temps ordinaire est comme une propédeutique au Carême. Dès mercredi, l’Église ouvre sa marche vers Pâques par ces 40 jours d’appel à la conversion. Cet appel y est certes intensifié mais c’est dans toute notre vie que nous devons rechercher à ressembler au cœur du Christ. Il est cet amour passionné pour chacun de nous. C’est un appel à quitter notre orgueil, nos égoïsmes, nos idées bien arrêtées, pour changer nos vies. Si nous entendons cet appel nous pourrons alors répondre à l’exigence de sainteté que le Seigneur fait à Moïse dans la première lecture Il ne s’agit pas d’être saint pour être saint, sinon cela n’a aucun intérêt. Mais de ressembler à Dieu. Être comme Dieu, c’est vivre d’amour pour les autres.
Épanouissement
Notre cœur doit alors être exempt de ressentiment, d’orgueil, de haine, rancœur et autres sentiments qui nuisent à notre plein épanouissement. Pas facile d’être comme Dieu tant notre cœur est pollué. Il nous faut véritablement compter sur sa grâce et la prière des uns et des autres. Ensemble, en Église, nous pouvons marcher humblement vers cette sainteté promise. Le Seigneur tient toujours ses promesses, mais il est de notre ressort de les rendre concrètes par une écoute constante de sa volonté.
Sagesse
Sa Parole est une école de sagesse, encore nous faut-il la mettre en pratique en l’incarnant au cœur de notre vie. Pour autant ne désarmons pas, ne perdons pas patience. Même si ce chemin vers Dieu est indispensable pour vivre comme Lui, il nous faut nous hâter lentement. Il n’y a pas de concours de saints. Dieu ne fait pas de classement entre ses enfants. Nous sommes aimés du même amour, et ce de manière inconditionnelle. Nos quêtes de puissance, de réussite, de gloire n’ont pas d’intérêt au regard de Dieu. Même notre prétendue sagesse ne l’intéresse pas. C’est ce que Paul nous dit dans la seconde lecture. Il nous met en garde contre notre orgueil. C’est bien souvent ce qui nous motive en premier.
Orgueil
Cette recherche d’être quelqu’un ; d’être reconnu comme ce que je fais alors que ce qui importe c’est ce que je suis. Nous pouvons nous attacher à telle ou telle personne, être sensible à l’exemplarité, à la vie de telle autre. Mais, soyons vigilant à ne pas devenir esclave de ce compagnonnage. Ce qui importe c’est notre attachement au Christ, à suivre son exemple pour entrer dans la dynamique de son amour. L’orgueil peut prendre trop de place dans nos vies, il peut devenir rapidement une prison qui nous empêche de discerner. Soyons attentifs à ne pas trop vite nous justifier, à vouloir avoir raison contre tout le monde.
Vigilance
La seule vérité que nous tenons est celle de l’amour miséricordieux du Christ. C’est vivre de cet attachement qui importe, le reste est second. Nous pouvons bien nous comporter correctement, selon les codes et les bonnes manières du monde. Nous serons alors respectés. Mais si notre cœur n’est pas à l’unisson de ce que notre bouche proclame, nous faisons fausse route. C’est à cette vigilance que le Christ nous appelle ce dimanche. Ne faisons pas semblant, soyons des chercheurs de la vie de Dieu, de sa vérité qui (re)met debout.
Nous avons le pouvoir de changer les choses à la condition que ce qui nous guide soit la recherche du Bien Commun, d’un davantage de vie pour les femmes et les hommes de ce temps. Mais ce pouvoir, nous ne le tenons pas de nous-même, il est une grâce que Dieu nous a faite le jour de notre baptême. En devenant membre du peuple de Dieu, en participant à Sa vie divine, nous avons reçu la mission de transformer le monde en vivante offrande à la louange de sa gloire. La louange de Dieu nous invite à reconnaître que Son amour nous fait pleinement entrer dans Sa liberté.