L’Évangile qui nous est proposé ce dimanche tombe bien à propos. Il trouve sa place entre la fête des tous les saints, celle des fidèles défunts, célébrées ces derniers jours et dimanche prochain, 11 novembre, où nous ferons mémoire de la fin de la première guerre mondiale. Dans cette Parole de Dieu nous entendons le dialogue entre un scribe, connaisseur de la loi et Jésus. Cet échange prend la suite d’un débat faussé entre Jésus et les Sadducéens autour de la Résurrection qui se conclue par l’affirmation que « Dieu n’est pas celui de morts, mais de vivants ». C’est donc bien du côté de la vie que Jésus veut nous conduire.
Loi
Ce scribe qui interroge Jésus veut en savoir davantage, il est saisi par la justesse des réponses de Jésus et cherche à vivre la loi dans la vérité. Il a un côté légaliste, cette volonté de bien faire, de respecter les consignes en ne se trompant pas. Nous pouvons nous retrouver dans ce comportement quand la lettre nous fait plus sens que l’Esprit. Quand les consignes religieuses prennent le pas sur l’importance d’annoncer Jésus-Christ, en tous temps, en tous lieux et par toute notre vie. Ce qui est le plus important n’est-il pas d’agir de manière juste et d’aller vers ce qui nous apporte « bonheur et fécondité » comme nous le dit la première lecture ? Ce chemin tient en un mot, celui qui parcourt l’Évangile : « AIMER ». Aimer le Seigneur, certes mais surtout ou plutôt par conséquent : aimer l’autre, aimer celui avec qui je suis pèlerin d’humanité sur cette terre où nous cohabitons.
Chemin
Même si la loi de Dieu tient en un mot, et donc facile à retenir, reconnaissons que ce chemin est escarpé. Bien souvent nous nous perdons sur celui de nos vies, prenons des sentiers de traverse, confondons le service de bien commun avec notre bien personnel. Telle est notre vie, celle des femmes et des hommes de ce temps et même des saints et saintes que nous vénérons. Il n’y a pas de faute à l’égard de Dieu en cela car Dieu est présent dans cette route où nous nous sommes égarés. Il nous y donne des frères et des sœurs pour chercher ensemble le lieu du plus grand service, la voie de l’Amour. A nous de les trouver, de les reconnaître !
Supporter
Ce chemin d’humanité est la route de l’Amour que le Christ nous invite à prendre. Il doit toujours avoir la primauté sur le rite, les traditions, la loi… Tout ce que nous gardons comme pour éviter de nous perdre sur notre route. Ces règles ne nous sont utiles que dans la mesure où elles nous font grandir et nous donnent la claire vision que ce qui importe le plus dans nos vies. Elles doivent nous aider à chercher ce « davantage », cet objectif majeur qui nous donne de pouvoir être toujours plus prompts à prendre la tenue de service que de nous faire servir. Elles ne sont pas un but en soi, mais en quelque sorte une béquille qui peut nous aider à tenir debout dans l’adversité de la vie. N’oublions pas, pour autant, que la meilleure béquille pour tenir est le frère, la sœur avec lequel ou laquelle nous marchons, à condition que nous sachions nous supporter.
L’Eucharistie et les sacrements que nous célébrons en communautés chrétiennes sont essentiels comme soutien dans cette marche. Ils nous disent la présence douce et miséricordieuse du Seigneur à notre égard et sont porteurs des grâces du Royaume. Pourtant, tout cela ne suffit pas à nous faire devenir en plénitude des disciples missionnaires de l’Amour de Dieu. Ce qui nous manque c’est de vivre véritablement unis, les uns et les autres, par cet Amour, ressemblant au cœur de notre être au Christ.