Nous pourrions penser que la liturgie de ce dimanche, le premier de juillet, nous inviterait au repos après une année dense et intense. Les textes qui nous sont offerts sont encore une fois des textes de mission. Mais la mission n’est pas une chose fatiguante, lourde à porter et épuisante. La mission, c’est vivre – tout simplement – l’union des cœurs avec Dieu. Il s’agit de faire l’expérience de sa tendresse, de son amour, de son cœur doux et miséricordieux. Elle nous saisit et nous unit davantage à Lui. Nous ne pouvons qu’en avoir le cœur brûlé de désir.
Désir
Le désir de Dieu est que nous le connaissions et le fassions connaître dans et par toute notre vie. Si nous en vivons, cette vie aura une coloration particulière. Nos relations les uns aux autres en seront plus justes car à l’unisson du cœur de Dieu. Il ne s’agit pas d’un examen à réussir mais d’un exercice à entreprendre dans la confiance du don de l’Esprit.
Enfantement
Dans la première lecture, au livre d’Isaïe, il est question (quelques versets plus haut) de la maison que les hommes bâtiraient à Dieu. Dieu lui rappelle donc qu’il est l’auteur de ses jours et de la création. Ainsi, nous pouvons comprendre que notre mission n’est pas de satisfaire Dieu, tel un animal docile, mais d’entrer dans son projet. Il nous enfante, nous conduit par sa grâce vers le chemin du plus grand amour. Nul besoin de servilité, de sacrifice pour l’amadouer tel un dieu de l’Olympe. Le désir de Dieu est que nous marchions selon la justice en fidélité en son nom. Il nous veut, certes, en pérégrination pour annoncer le Royaume, mais heureux. Le jésuite Didier Rimaud avait une formule qui résumait bien cela : « que notre bonheur soit le désir de Dieu ».
Amour
Si nous allons dans cette direction, nous serons consolés, habités de la paix de Dieu. C’est le but de notre ici-bas ; de notre « pèlerinage sur la terre ». L’Amour que Dieu nous porte n’est en aucun cas conditionné par notre état spirituel. Il nous aime inconditionnellement mais si nous vivons concrètement de cet amour nous pourrons alors rendre ce monde un peu plus beau, plus juste et plus fraternel. C’est là notre devoir d’état de baptisés.Dans la seconde lecture nous retrouvons ce même appel chez Paul aux Galates : « Ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis, c’est d’être une création nouvelle. ». Nous voyons bien que ce n’est l’extérieur qui compte mais bien le cœur de notre relation au Christ. Trop souvent nous nous perdons dans nos communautés de vies sur des détails, des querelles idiotes.
Consolation
Apportons-nous la Paix et la consolation de la part de Dieu ou sommes-nous de ceux qui apportent la division pour mieux prendre le pouvoir ? Efforçons-nous plutôt de rechercher ce qui fait sens, ce qui donne sens aux femmes et hommes que nous rencontrons. Une fois encore, et Jésus nous le dit ce dimanche dans l’Évangile, ce n’est pas ce que nous faisons qui prime. Nous pouvons très bien réussir sur tous les pans dans notre vie, être talentueux, charismatique… Mais, si nous ne nous efforçons pas d’être attentif à l’autre au nom du Christ, cela n’a aucun intérêt. Nous pouvons briller, mais tout ce qui brille finit par se ternir. En revanche, essayer justement d’aimer passionnément la justice et œuvrer au Bien Commun au nom du Christ portera des fruits.
Laissons la tendresse de Dieu venir à notre rencontre et laissons à ses pieds toutes nos velléités de puissance. Le Christ n’a pas usé de la puissance mais à aimé passionnément chaque femme, chaque homme rencontré. Il puisait cet amour dans la profonde unité qui le liait à son Père dans l’Esprit. Mieux que la climatisation, cet amour, que nous puisons dans les sacrements et spécialement dans l’Eucharistie, vient nous rafraîchir le cœur.