Rameaux d’espérance


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, avril 4th, 2020
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Rameaux d'espéranceCe dimanche des Rameaux marque l’entrée dans la Semaine Sainte. Celle qui de la Cène nous mène à Pâques en passant par la croix. Avouons que depuis quasiment 20 semaines, l’épidémie de Covid-19 fait ressembler notre monde à un Vendredi saint sans fin. Les médias égrainent le nombre de personnes hospitalisées, en réanimation, mortes comme s’il s’agissait d’un record à battre. Nos vies sont touchées plus ou moins directement par cette mort qui rôde tel « l’adversaire, le diable, comme un lion rugissant, [qui] rôde, cherchant qui dévorer » (1 P 8, 5). Des amis, des compagnons de route y ont succombé et nous, pendant ce temps, nous veillons, vivons, prions et nous protégeons avec la vigilance des gestes barrières. Dans ce temps complexe, Dieu demeure et ne cesse de nous visiter. Le Pape François nous assure aussi de cette proximité et nous encourage à y demeurer.

Intimité

Dans cette fête des Rameaux, nous avons aussi à entendre l’intimité de Dieu. Il traverse avec nous l’épreuve, ne nous abandonne pas. Dans l’acclamation du peuple de Jérusalem, nous pouvons entendre une espérance ; celle d’un salut, d’une libération. Nous aussi nous sommes toujours comme en attente, nous prions souvent avec ces mots du psalmiste : « Qui nous fera voir le bonheur ? ». Nos plaintes, nos espérances peuvent trouver leur place dans le cœur du Christ. Il est Celui en qui nous pouvons placer sans crainte notre espérance.

Libération

Comme avec Lazare ou encore l’ânesse et l’ânon de l’Évangile des Rameaux, il vient nous libérer de tout ce qui aliène. Ce qui nous empêche d’avancer c’est la peur de l’avenir, de ce qui arrivera. Le Christ qui arrive à Jérusalem sait, Lui, quel sort lui est réservé. Pourtant, malgré la crainte et la peur, il s’avance pour que règne la Gloire de son Père. Elle est l’avènement de la douceur, de la créativité de l’amour pour reprendre les mots du Pape François. Venir à Jérusalem est pour Jésus un acte d’amour fou. Il prend le chemin de la Gloire de la Croix ; du témoignage suprême de l’Amour et Jérusalem est « séismée ». Il y a de quoi : Dieu vient se livrer entre nos mains, il se fait « froment moulu sous la dent des bêtes » que nous célébrons le Jeudi saint.

Séisme

Comment ne pas frémir devant un tel don, comment ne pas être effondré devant la flamboyance du fol amour de Dieu ? Dans notre méditation de l’entrée glorieuse de Jésus à Jérusalem, accompagnons-le sur le chemin de sa Passion. Laissons-nous emporter par le séisme de son amour, éclairer par la lumière de sa bonté et guider par sa sagesse. N’ayons pas peur si nous nous sentons dépassés par un tel don, par un tel mouvement.

Force

Dieu ne souhaite pas que nous entrions dans une compétition pour savoir lequel d’entre nous fait mieux que l’autre. Ce qui importe c’est d’agir en vérité, selon son cœur, en recherche de résonance avec le Cœur du Christ. Il est notre meilleur refuge, ce le lieu où nous trouvons la force d’aimer et d’espérer. Ne nous laissons pas emporter par tout ce qui peut assombrir notre cœur. Pour affronter ces ténèbres qui nous assaillent, tournons-nous davantage vers le crucifié, sur la croix il porte nos souffrances, nos peines et nos douleurs.

Offrande

Cette fête des Rameaux nous conduit vers Son oblation. Elle nous donne la force de les dépasser, d’entrer dans la Gloire et la Grâce de sa Résurrection. Notre chemin avec Dieu ne s’arrête pas au seuil de la semaine sainte, il est une traversée, parfois douloureuse, mais toujours éclairée par la lumière du Ressuscité. Il est Celui que nous proclamons jour après jour, c’est la victoire de la lumière sur les ténèbres dont nous ne cessons de faire mémoire.

Que le Christ, lumière du monde, nous conduise par le don de l’Esprit vers le Père, pour que nous vivions cette semaine dans l’espérance de Pâques, celle qui ne déçoit pas.