Bienheureuse première lecture de ce 28e dimanche ordinaire. La semaine qui vient de s’écouler, avec la remise du rapport de la Ciase (Sauvé), nous conduit à demander au Seigneur la Sagesse. C’est bien d’elle que nous avons besoin pour éclairer l’obscurité qui s’abat sur nos cœurs. C’est cette Sagesse qui nous donne de discerner ce que l’Esprit dit aux Églises (Ap 2, 11) pour reconstruire le Peuple de Dieu. Qu’importe notre sensibilité, notre appartenance à tels ou tels mouvements ou mouvance ecclésiaux. Toutes et tous, nous sommes enfants d’un même Père et nous appartenons à son Peuple. Le recul est nécessaire pour nous centrer sur la seule sagesse qui vaille : le fol amour de Dieu. Des membres de son Peuple, qui se sont engagés sous sa bannière, ont trahi cet amour. Mais, nous ne devons pas nous tromper de combats et entrer dans une suspicion perpétuelle ou un désamour de l’Église.
Reconstruire l’Église à l’aide de la Sagesse de Dieu
Qu’importe le nombre de ces crimes. Il n’y en aurait un qu’un seul : cela aura été aussi odieux. Mais, le temps est venu de la reconstruction de notre corps. Puisons trouver dans la Sagesse de Dieu les forces qui nous feront avancer des ténèbres à la lumière. Resaisissons-nous de notre baptême qui nous fait devenir membres du Peuple de Dieu, pour qu’au travers de cette indifférence dont nous parle la première lecture, nous trouvions une voie pour vivre de la Sagesse du Christ. Notre foi nous engage à ne pas quitter le navire alors que le gros temps nous entoure. Il nous faut tenir dans l’Espérance, dans la confiance qu’il y a toujours un avenir.
La présence de la Croix nous indique la Sagesse de Dieu
Nous savons bien que la Croix est présente, elle est au cœur de notre monde, au cœur de notre vie. Aujourd’hui, elle pèse lourd sur notre attachement à l’Église car elle nous confronte au mystère du mal, de la souffrance, de l’incompréhension. L’ignominie nous a été révélée et nous avons l’impression que la mort rôde et prend le pas sur la Vie. Mais, souvenons-nous que pour nous, Chrétiens, cette Croix dressée sur le monde nous indique la sagesse de Dieu. Derrière cette Croix, ce messie crucifié par amour, par don, il y a la lumière de l’espérance de la résurrection qui se lève.
Retrouver la joie du Salut
Ces versets du psaume de ce dimanche : « Rends-nous en joies tes jours de châtiment et les années où nous connaissions le malheur » sont une prière que nous pourrions reprendre. Oui, puisse le Seigneur venir en nos cœurs, pour les éclairer de sa douce lumière. Qu’il nous donne de voir que Sa Présence, Sa Sagesse, au cœur du monde, est là pour nous aider à traverser ces obscurités. Elles sont dans nos cœurs, dans nos esprits, car nous sentons bien que la vérité révélée peut être un moment favorable pour changer, pour entrer dans une conversion profonde.
La sagesse de la Parole pour amie
Prenons la Parole comme compagne de route pour la laisser nous imprégner, faire son chemin en nous. Si elle nous blesse, nous émonde, nous met à vif, alors le Seigneur vient nous rencontrer. Sa consolation ne peut passer que par ces moments de remise en cause qui nous font sentir qu’il est « le chemin, la vérité, et la vie » malgré la rudesse du chemin. Cette présence de Dieu rencontrée dans sa Parole nous amène à relire notre vie, à entendre les promesses du Christ.
De quel Salut avons-nous besoin ?
Nous en avons un énoncé dans l’Évangile de ce dimanche. En Christ, Dieu nous sauve. Mais, quel est donc ce Salut ? Pourquoi avons-nous d’être sauvés ? Peut-être est-ce parce que nous ne sommes pas suffisamment bons ou plutôt parce que nous ne savons pas suffisamment aimer et nous reconnaître aimés. De ce fait, nous ne savons pas non plus donner suffisamment. L’homme de notre Évangile connaît les commandements de Dieu et veut suivre le Christ. Gageons qu’il est sincère. Mais, pour suivre Jésus, il faut pouvoir accepter de marcher vers la voie du dépouillement. Nous avons à « ne rien préférer à l’amour du Christ » comme nous l’enseigne Benoît de Nursie dans sa règle.
Renoncer au pouvoir
Se dépouiller, se donner par amour du Christ, c’est renoncer au pouvoir. Il nous faut entrer dans la sagesse de Dieu qui nous fait reconnaître en chacun ses semblables. Si l’autre est mon alter ego, pourquoi alors vouloir prendre le pouvoir sur lui ? Pourquoi vouloir absolument avoir raison sur l’autre, se justifier ? Et si nous entendions le Christ nous susurrer au cœur de notre cœur nous assurer que son amour est libérateur ? Il ne vient pas nous emprisonner mais nous libérer de nos suffisances. Peut-être est-il difficile pour nous d’entrer dans cette conviction, dans cette assurance. Nous sommes tant abasourdis par ces violences qui nous entourent, par ces questions qui nous assaillent et ces désespérances qui peuvent nous habiter devant tant d’horreur. Et pourtant, nous sentons que l’Esprit nous pousse, malgré tout, à témoigner de l’amour du Père, à lui faire confiance.
Rester témoins et bâtisseurs
Notre mission de témoins peut nous paraître difficile aujourd’hui et nos pieds ont du mal à avancer dans cette Église mise à mal et qui nous fait mal. Cette Église c’est aussi notre maison, ce lieu où nous avons grandi dans la foi, rencontré des femmes et des hommes qui nous ont montré la voie, la joie de l’Espérance. Nous pouvons aussi partir « tout tristes » comme l’homme de l’Évangile, être déconcertés comme le sont les disciples mais nous pouvons aussi entendre le Christ nous dire « mes enfants ». Cette appellation nous fait tenir malgré tout, malgré la faillite, de la faiblesse des responsables ecclésiaux.
Le Christ est là, il nous attend pour nous consoler, consolider notre foi et nous entraîner à reconstruire l’Église. Demandons donc au Seigneur de nous délivrer de la tentation de la fuite et de l’aveuglement. Puisse sa grâce nous devancer, comme nous le demande la prière d’ouverture de ce dimanche, et nous emplir de la sagesse, de la compassion du Christ pour (re)bâtir l’Église.
[…] infidèles aux promesses, à la dignités reçus au jour de notre baptême. C’est désirer prendre la place de Dieu, posséder le monde – et les autres – dans un incessant « autoréférencement ». Nous […]
[…] confortables dans nos habitudes et venir les déranger serait insupportable ? Ou bien sommes-nous attentifs aux cris qui nous viennent du bord du chemin ? « Il y a quelque chose de pire que d’avoir une âme même perverse. C’est […]