Servir Dieu rend libre l’homme comme Lui


Méditations au coeur du monde / vendredi, août 23rd, 2024
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En cette fin d’été 2024, nous entendons Jésus enseigner dans la Synagogie. C’est une nourriture spirituelle que nous donne le Christ doit nous rendre aptes à servir. Parce que, in fine, c’est bien de cela qu’il s’agit : servir le Christ par une proximité avec les femmes et les hommes de ce temps.

Être capable de servir Dieu

Cette capacité à servir est au cœur des textes de ce 21e dimanche du temps ordinaire. Il ne s’agit pas de rejoindre n’importe quel maître si nous voulons faire le bien. C’est l’avertissement que le Seigneur nous fait. Beaucoup de ceux qui suivaient Jésus voulaient le faire « à la carte ». Suivre Jésus ce n’est pas imposer nos conditions, nous ne sommes pas dans une relation de négociation.

Servir Dieu demande de la radicalité

Suivre le Christ, cette « sequela christi » est de l’ordre de la radicalité. C’est-à-dire qu’elle doit nous prendre à la racine de notre être, de ce que nous sommes. Dieu n’est pas un gourou, qui nous demande l’impossible. Il ne nous demande pas de nous livrer corps et âme, sans discernement, à Lui. Il nous demande plutôt de lui faire radicalement confiance. De mettre notre vie dans la sienne pour entraîner ce monde à la réconciliation.

Choisir le Christ

Si nous ne voulons pas entrer dans ce projet de vie, dans cette dynamique qui nous ouvre à la vie en abondance, nous pouvons passer notre chemin. Suivre le Christ est à la fois une grâce et un choix. Une grâce, car nous avons entendu dans la profondeur de notre cœur l’appel à rejoindre le Peuple de Dieu. Et un choix, car nous avons choisi de répondre à cet appel. Tout choix compte et nous engage.

Libre pour suivre et servir le Christ

Aussi, Dieu nous laisse pleinement libres de le prendre pour maître et pour ami. Cette liberté réclame de nous que nous soyons au cœur du monde témoins de la tendresse de Dieu. Cela demande que nous entrions dans la vie que Dieu nous donne et cheminions davantage vers la conversion.

Écouter la voie de Dieu

Marcher sur ce chemin c’est tendre l’oreille de notre cœur pour entendre les paroles de la vie éternelle de la part du Seigneur, comme le dit Pierre dans l’Évangile de ce dimanche (Jn 6, 68).

Entrer dans la vie éternelle

Mais qu’est-ce donc que cette vie éternelle que promeut Pierre ? Devons-nous attendre l’heure de notre mort pour vivre la paix, la sérénité, la tranquillité et subir les tourments, la fatigue, le poids du jour dans notre pèlerinage sur terre ? La foi serait donc une sorte d’assurance-vie en vue de l’au-delà ?

La vie éternelle c’est maintenant

En fait, la vie éternelle est déjà commencée. Depuis le jour de notre baptême, nous y sommes entrés. Il s’agit de la vie de Dieu qui s’est agenouillé devant ses disciples pour montrer la voie du plus grand service. La vie éternelle c’est une vie qui dispose notre cœur à se livrer à la vie de Dieu. Une vie qui nous fait nous retrousser les manches pour apporter à nos contemporains de la joie par notre proximité.

Servir Dieu et témoigner de sa joie

Il s’agit, en fait, de communiquer au monde la joie de Dieu qui n’est autre que sa vie. Cette joie n’est pas une émotion passagère, mais la certitude d’être aimé d’un amour qui dépasse tout entendement. Ce qui nous traverse peut contribuer à nous faire vivre de la vie de Dieu, mais à la condition que ce ne soit pas un sentiment éphémère, une euphorie, tel un feu de paille.

Sentir avec le Christ

Il est important que ce qui traverse notre vie arrive jusqu’à nos racines pour nous faire tenir quand le vent et la tempête soufflent fort. Donc, la vie éternelle, c’est participer au mouvement de Dieu. Lui ne cesse jamais de s’offrir à nous.

Servir une vivante offrande à la Gloire de Dieu

Cette vivante offrande à la louange de sa gloire prend sa dimension pleine et entière dans la célébration de l’Eucharistie. Le pain et le vin transformés en corps et sang du Christ sont la vie et le travail des femmes et des hommes de ce temps que Dieu rassemble pour devenir Sa vie. Comme toujours, Dieu fait à partir de ce que nous sommes.

Notre vie est la vie de Dieu

Ainsi, notre vie est importante pour Dieu. Goûter à la vie de Dieu c’est entrer dans la promesse d’une vie qui est davantage tournée vers l’autre que vers soi. Contemplons le Christ dans l’Évangile, sans cesse Il se tourne vers le Père de qui il reçoit la vie, l’espérance et l’être. Nous pouvons, nous aussi, suivre ce chemin et œuvrer pour que nos vies soient une réponse au dynamisme de Dieu.

Recevoir la grâce de servir le Christ

Pourtant, souvent, entre ce désir, cet élan missionnaire et la réalité du quotidien de nos vies, il y a un fossé. Nous hésitons et nous nous demandons si nous avons bien fait de suivre Jésus, de désirer le servir. Nous ressemblons ainsi à certains des disciples de Jésus présentés dans l’Évangile de dimanche.

Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?

Cela pose inévitablement la question de savoir exactement qui est Jésus pour nous. Est-il une figure historique, une tradition familiale ou cet homme au cœur de feu qui est venu du Père ? Prendre le temps de nous poser cette question peut nous aider à tirer au clair notre foi, notre appartenance au Peuple de Dieu.

Témoigner d’une foi vivante

Si nous reconnaissons le Christ comme le fils bien-aimé du Père cela doit irriguer et transformer notre vie. C’est une espérance qui doit nous habiter et une grâce que nous devons demander jour après jour. Ainsi, nous nous reconnaissons en chemin, amis dans le Seigneur.

Résonner de la vie de Dieu

Ce qui importe en définitive ce n’est pas tant l’arrivée, la perfection humaine et spirituelle que nous aimerions tant avoir. Désirer cela c’est avoir un orgueil mal placé. Ce que nous devons chercher c’est la manière dont notre vie peut résonner de la manière la plus juste possible avec la vie de Dieu. Il s’agit, en fait, de nous laisser conduire par l’Esprit, sur les chemins qui nous mènent au Père. C’est ainsi que nous pourrons servir le Christ et son Église en plein monde.

Dans un cœur à cœur avec Dieu

Aussi, ne négligeons pas tous nos cœurs à cœurs avec Dieu, ces temps de prière intime où nous nous offrons à Lui et nous nous recevons de Lui. Dans ce dialogue, libre et aimant, nous deviendrons, ensemble, le visage et le corps d’une Église habitée du fol amour de Dieu. C’est ce que nous avons demandé à Dieu dans la prière d’ouverture de la célébration eucharistique de ce 21e dimanche du temps ordinaire.