Ce 12e dimanche du temps ordinaire nous engage à devenir de véritables témoins du Christ. Devenir ses témoins c’est manifester, à l’égard de l’Éternel Seigneur de toutes choses, de la confiance. Nous savons que c’est Dieu qui nous a choisis pour devenir, à la suite du Christ, des porteurs de la lumière de son amour. C’est par grâce, par un don désintéressé, que nous bénéficions de la surabondance de l’amour de Dieu. C’est ce que nous dit Paul dans le passage de la lettre aux Romains lue ce dimanche.
Témoins de la surabondance de l’amour de Dieu
Ce qui importe bien plus que notre péché, notre difficulté à atteindre la cible, c’est d’être entourés de l’amour de Dieu. Ce sentiment qui jaillit du cœur même de Dieu. Il nous entoure pour que nous allions et portions du fruit en abondance dans et par toute notre vie. Bien comprendre cette dynamique du don de Dieu pour chacun d’entre nous, c’est accepter de devenir des témoins crédibles de son amour. Toutefois, ne nous mettons pas la pression, ne nous fixons pas des ambitions démesurées.
Dieu nous aime avec passion
Ce qui compte c’est d’être attentif à la voix de Dieu qui se dit au cœur du monde. Nous pouvons trébucher, nous tromper de voie, marcher vers des chemins sans issue, mais rien ne peut faire oublier à Dieu l’amour qu’il nous porte. C’est le fondement de notre foi : Dieu nous aime passionnément et cet amour nous sauve de nous-mêmes. Le salut que Dieu vient nous apporter en nous demandant d’être témoins consiste à nous décentrer. Il s’agit d’une invitation à entrer dans un don qui nous dépasse et nous entraîne au-delà du connu.
Louer Dieu c’est être témoin de son amour
Si nous comptons sur la force de Dieu, sur ce don infatigable qu’Il ne cesse de nous faire, nous aurons la force de transformer le monde. Ainsi donc, nous avons à entrer davantage dans la louange qui nous donne de reconnaître la puissance transformatrice de Dieu. Louer Dieu c’est aussi le servir dans nos frères et sœurs en humanité. Cette louange nous permet de discerner où se dit et se donne la vie de Dieu au cœur de l’humanité, de ce monde et de ce temps. Si Dieu est bien à l’œuvre en cet âge, s’il délivre « le malheureux de la main des méchants » comme le dit la première lecture, ce n’est que par nos vies.
Disciples-missionnaires
La création de l’humanité voulue par Dieu consiste à faire de nos vies des témoins agissants de son amour. Dieu ne se retire pas du monde, mais il y agit en nous donnant la capacité de discerner les lieux où l’humanité souffrante est en jeu. C’est ainsi que nous pouvons devenir des disciples-missionnaires du Christ-Ressuscité. Ce n’est pas une chose particulièrement complexe, qui demande une forte capacité ou de grandes connaissances.
Témoins du Ressuscité
Pour devenir témoin de la force agissante du Christ, il suffit simplement d’ouvrir son cœur à l’amour de Dieu. Cela passe par une attention à l’autre, à ce qu’il est, à son désir de vivre debout, ressuscité avec le Ressuscité. La vie peut nous conduire à vivre des ruptures d’alliance avec Dieu, avec nos frères et sœurs en humanité. Notre parcours de vie peut nous blesser, nous faire chuter, nous conduire à ce qui nous apparaît être une impasse. Alors, il nous faut retrouver le chemin de la croix. Il ne s’agit pas d’entrer dans une dimension doloriste, mais de saisir qu’elle est le lieu suprême où se révèle la tendresse de Dieu. La croix est le lieu du choix. Nous pouvons choisir de rester cloués dessus, et de désespérer tel le mauvais larron ou bien de faire confiance au Christ. Si nous désirons devenir davantage les témoins du Christ Ressuscité c’est à l’espérance que nous donne son appel que nous devons nous attacher. C’est un risque, certes, mais il nous entraîne sur des chemins d’audace et de résurrection.
Contempler le Christ
Lorsque nous contemplons le Christ dans l’Évangile, nous comprenons que ce qui l’habite c’est de faire triompher la mission du Père. Il n’est pas venu parmi les hommes pour faire sa volonté mais celle de son Père. Le désir du Christ c’est que le Père soit connu. C’est-à-dire que nous entrions davantage dans le cœur de Dieu. C’est là une puissance de vie, un dynamisme qui se déploie pour se diffuser dans le cœur des hommes et des femmes de ce temps. Rejoindre le Christ comme disciples-missionnaires, c’est oser être témoins d’une fraternité universelle qui nous dépasse. Cette espérance à laquelle nous invite l’Évangile de ce dimanche nous place également devant notre responsabilité de témoins de la foi.
Agir avec vigilance
C’est avec vigilance qu’il nous est demandé d’agir. Nous avons à exercer un véritable discernement, un réel regard critique sur la manière dont nous agissons. Il ne s’agit pas d’entrer dans une méfiance mais dans une légitime prudence. Lorsque nous allons annoncer l’Évangile, prenons le temps de bien comprendre à qui nous nous adressons. Il n’est pas question de mettre la lumière de la Parole de Dieu sous le boisseau, mais d’adapter le message à l’auditoire.
Annoncer le Christ
Soyons certains qu’il y a plusieurs manières d’annoncer le Christ. Preuve en est la diversité du collège des Apôtres. Il n’existe pas de méthode ou un manuel de type : L’Évangélisation facile/pour les nuls. Toutefois, il existe bien quelqu’un pour nous aider dans cette entreprise de témoignage : l’Esprit saint. C’est ce que nous avons d’ailleurs entendu dans le verset qui précède la proclamation de l’Évangile de ce jour : « L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage. » Ainsi, nous avons à compter d’abord sur l’Esprit saint, à le mettre au cœur de toutes nos entreprises, puis à partir à l’action.
Aidés par l’Esprit
Dieu ne fait pas sans nous mais l’Esprit saint fait à partir de nous. Il nous donne le souffle de vie, l’audace apostolique, la dynamique de l’espérance qui nous manquent parfois. N’oublions donc pas cette nécessité de remettre d’abord à Dieu et plus spécialement à l’Esprit ce que nous comptons faire. Certes il n’agira pas à notre place mais nous aidera à devenir davantage des témoins crédibles de son Amour. Dieu qui nous guide à travers nos choix si ces derniers témoignent d’un souci d’édification et de construction des relations humaines. Que cette grâce nous soit donnée