Sommes-nous des familiers de Dieu ? C’est-à-dire des femmes et des hommes qui sont membres de sa famille. C’est la question que nous pose le Christ ce matin dans l’Évangile de ce dimanche. Même si par les sacrements de l’initiation chrétienne, nous sommes devenus participants à sa nature divine, nous avons du mal à vivre de ce don. Notre quotidien nous confronte à nos pauvretés, à nos limites et nous avons souvent envie de dire tels Adam et Eve de la première lecture « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ». Nous rejetons souvent la responsabilité de nos erreurs sur les autres. C’est facile mais cela ne change rien au résultat. Le fait qu’Adam et Eve aient mangé le fruit de l’arbre est certes initié par le discours sibyllin du serpent mais ce sont bien eux qui ont pris l’initiative de le manger. Ils sont certes responsables mais pas coupables, pour reprendre une formule bien connue, pour autant cela ne les dispense pas d’assumer les conséquences de leur acte. Dieu ne cherchait pas à les condamner, il les cherchait tout simplement. Et l’homme prit peur. Il prit peur parce qu’il prit conscience de sa désobéissance et au lieu de l’assumer, il s’en cacha et oublia de se reposer sur le don de Dieu. C’est un enseignement pour nous encore aujourd’hui !
Peur
Lorsque nous nous détournons de Dieu, lorsque notre prière se fait sèche ou lorsque nous agissons de manière injuste ou malhonnête au regard du commandement de l’amour, de quelle(s) manière(s) réagissons-nous ? Nous cachons-nous, tel le bandit qui tâche d’effacer ses traces ou cherchons-nous à aller trouver Dieu et nous précipiter vers son cœur miséricordieux ? Avons-nous aussi conscience que c’est Dieu qui nous cherche ? Il nous cherche pour nous demander de le suivre, jour après jour. Il nous cherche pour nous faire asseoir à sa table et partager le repas des noces ! Dieu cherche à faire alliance avec nous, il cherche à ce que nous soyons unis les uns, aux autres. C’est l’enseignement que nous donne Jésus dans l’Évangile. Il nous fait saisir que la division n’est jamais bonne, elle ne fait que nuire à la communion et surtout ne favorise pas la croissance humaine et spirituelle des uns et des autres.
Division
L’œuvre de la division est menée par l’ennemi de la nature humaine avec ces sempiternelles tentations parmi lesquelles nous trouvons la jalousie. Combien de fois dans nos communautés chrétiennes, dans nos familles, dans nos lieux de vie avons-nous ressenti de la jalousie ? Combien de fois avons-nous essayé de manipuler les uns et les autres pour mieux asseoir notre pouvoir et garder jalousement une position dominante ? Dans ces occasions, souvenons-nous de ce verset de l’Évangile de ce jour : « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir ».
Tenir
Notre vocation de chrétien est justement de tenir la maison de Dieu, de la rendre agréable, aimable et ouverte sur le monde. Si nous agissons comme le monde où nous sommes envoyés quelle est notre crédibilité, quelle est celle de l’Évangile et surtout quel est le signe que nous lui envoyons ? En revanche, si nous demeurons soudés, si nous reconnaissons humblement nos faiblesses, nos fragilités, si nous comptons sur la force de l’Esprit de Dieu pour annoncer au monde la Bonne Nouvelle, nous serons fidèles à notre vocation de baptisés.
Que cette nouvelle semaine qui s’ouvre en nous nous donne de témoigner avec justesse de la miséricorde de Dieu et d’accomplir en fidélité à notre baptême notre devoir d’état, de femmes et d’hommes envoyés dans ce monde pour devenir témoins de la joie de Dieu et devenir davantage ses familiers.