Avec Thomas, découvrir la miséricorde de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, avril 5th, 2024
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Bienheureux Thomas ! En ce deuxième dimanche de Pâques, l’Évangile nous donne de contempler cet apôtre connu du plus grand nombre : Thomas. Il est celui qui a touché les blessures du Christ. Celui qui avait besoin de toucher, de constater corporellement que le Christ est bien ressuscité.

Comme Thomas, nous voulons voir le Ressuscité

Nous pourrions nous scandaliser, une fois de plus : quel toupet, ce Thomas ! C’est un bien drôle d’apôtre, pourrions-nous dire. Mais, nous ne serions ni honnêtes ni crédibles. Nous aussi nous aimerions voir Jésus corporellement, charnellement. Son souvenir, la foi qui nous anime ne nous suffisent pas toujours. Alors, nous aimerions être comme Thomas. Mais, voilà, il faut nous rendre à l’évidence que ce n’est pas possible.

Bienheureux Thomas

Bienheureux est ce Thomas à qui le Seigneur a manifesté sa présence et ses blessures. Toutefois, nous nous réjouissons de ce que le Seigneur vient nous dire par ce disciple. Il nous invite à croire sans voir. C’est à la confiance que Jésus nous invite. Il nous propose vraiment d’entrer dans son alliance, dans son œuvre de résurrection.

Des crucifiés ressuscités

Nous le savons, le Christ a pris sur la croix nos douleurs, nos souffrances, cette humanité fragile pour la transfigurer et la rendre éblouissante au matin de Pâques. Avec lui nous devenons des crucifiés ressuscités. L’un ne va pas sans l’autre. Notre humanité est aussi crucifiée par la haine, les violences, la guerre, etc. La liste est longue, mais le Christ, le soir de Pâques est venu nous apporter la lumière de l’Espérance.

Chercher la Paix

Rien depuis cette nuit-là n’est comparable même si cela semble immuable. Cette Espérance née de la splendeur de la nuit pascale nous conduit à chercher Jésus en plein monde pour vivre de l’Évangile et de sa Paix. Cette Paix notre monde, notre cœur en ont vraiment besoin. Nous pouvons aussi comprendre combien les disciples de Jésus avaient le cœur en quête de paix suite à la mort de leur ami. Ce n’est donc pas anodin si à chacune de ses apparitions le Christ nous invite à la Paix.

Une Paix difficile à accueillir

Difficile de l’accueillir dans notre cœur, dans notre vie toujours en plein bouleversement et agitation. Nous avons du mal à garder notre silence intérieur : notre cerveau est toujours bavard, il ne s’arrête pas. Pourtant, la Paix, que vient nous apporter le Christ, et permettre à Thomas de le reconnaître, consiste à laisser un espace à l’autre dans nos vies. Cette paix est une invitation au silence intérieur afin d’être davantage disponible pour et avec l’autre.

Comme Thomas, apprenons à accueillir le Ressuscité

Contemplons le Christ dans ses apparitions, il vient vraiment rencontrer l’autre. Il se fait proche du prochain pour qu’il devienne témoin de la résurrection. C’est dans cette dynamique que le Christ nous place aux lendemains de Pâques. Il nous invite à nous replonger dans l’eau vivifiante de notre baptême, à tenir la flamme de l’espérance allumée pour partir, en plein monde, vivre de sa vie.

La vrai sens de Pâques

C’est là qu’est vraiment le sens profond de Pâques. Ce n’est pas un événement isolé du calendrier, l’occasion de manger du chocolat et de prolonger un peu le week-end. Même si cela a du bon, Pâques va au-delà de ces doux plaisirs. Il nous engage, nous aussi, à sortir de nos tombeaux, à nous revêtir de notre robe baptismale pour éclairer de la lumière pascale ce monde désuni en proie au déchirement. Notre mission, que nous avons renouvelée le soir de Pâques, nous fait tenir dans l’Amour du Père.

Allez porter la joie au monde

L’Esprit nous soutient dans notre vie pour que nous portions au monde la joie, l’espérance, l’enthousiasme du Christ ressuscité. Voilà la foi qui doit nous habiter et nous entraîner à habiter ce monde avec ce que nous sommes. Regardons le bienheureux Thomas, il n’a pas cherché à dissimuler ses doutes. Il voulait bien croire, mais à une condition. Le Christ s’est saisi de cette opportunité pour nous conduire plus loin. Il vient nous inviter à une foi plus mature, plus adulte qui dépasse les certitudes du sensible.

Le sensible et l’intelligible

Même le sensible doit entrer en dialogue avec l’intelligible, l’un ne doit pas prendre le pas sur l’autre. C’est la réponse de Jésus à Thomas qui importe plus que son tempérament, ou son désir de maîtriser Jésus. Le sens que Jésus nous indique, dans cet Évangile où nous est présenté le désir de Thomas, c’est de chercher Jésus qui se dit dans les crucifiés-ressuscités de ce monde.

Partir à la rencontre de nos frères et sœurs

L’appel que le Christ nous fait en ce temps pascal c’est de partir à la rencontre des femmes et des hommes de ce temps, aux carrefours du monde pour leur transmettre la joie de croire. Notre monde a besoin de témoins qui sachent apporter la saveur de l’Évangile, la proximité de l’amitié de Jésus. Cette mission, nous l’avons reçue lors de notre baptême, mais nous l’oublions parfois.

Évangéliser le monde

Conduire le monde au Christ ce n’est pas chercher à lui enseigner des vérités, mais à lui donner de connaître la Paix qui nous vient de Dieu. C’est dans ce mouvement de témoignage, de rencontre de ces femmes et de ces hommes crucifiés-ressuscités que nous pourrons mieux louer et bénir le Seigneur.

Louange et miséricorde

La louange c’est aussi reconnaître la grandeur de l’amour de Dieu. Il n’est autre que cette miséricorde à laquelle ce second dimanche de Pâques est dédié. Confesser la miséricorde de Dieu, c’est ouvrir son cœur au fol amour de Dieu. C’est le laisser nous conduire vers des havres de paix, des routes sûres et en même temps des horizons que nous n’avons pas encore pensés. Laissons-nous surprendre par la miséricorde de Dieu, mettons tout notre dynamisme, notre passion, notre désir au service du Christ Ressuscité.

Se laisser transformer

Demandons-lui vraiment la grâce de nous laisser transformer par son souffle de vie et d’amour. Lorsque nous nous laissons renouveler par son corps et son sang auxquels nous communions, nous disposons notre vie, notre cœur à une vie nouvelle. Certes, nous n’avons pas accès au corps du Christ comme ce bienheureux Thomas, mais il nous est donné de le rencontrer dans la vie des femmes et des hommes de ce temps où le Christ se révèle. Puisse l’incommensurable miséricorde de Dieu nous donner l’élan suffisant pour partir sur les routes du monde annoncer à nos frères et sœurs les merveilles de Dieu.