Nous voici revenus au temps ordinaire. Ce temps de l’Église nous donne de goûter que Dieu se dit dans notre quotidien. Au cœur de notre temps. Pour nous en convaincre, méditons ce dimanche sur la Trinité. Il y a de vastes traités, de grands auteurs qui se sont penchés sur cette réalité de notre foi. La Trinité est présente dans tous les espaces de notre vie chrétienne, dans toutes les liturgies et les sacrements. Pensons au signe de la croix que nous faisons régulièrement sur nos corps. Lorsque nous nous signons, nous nous rappelons que nous sommes plongés dans l’Amour du Père, du Fils, du Saint-Esprit.
La Trinité : dans le nom du Père, du Fils, de l’Esprit
D’ailleurs, la semaine dernière, lors de la Pentecôte, c’est l’Esprit du Père et du Fils qui nous a été donné pour que nous allions et portions du fruit en abondance. Il rassemble, pour nous, l’Amour qui unit la Trinité, cet élan de dynamisme, d’enthousiasme pour le monde.
La Trinité
un Dieu solidaire et non solitaire
Célébrer la Trinité c’est aussi saisir que Dieu n’est pas solitaire, mais solidaire. Il est un en trois personnes distinctes. C’est rationnellement difficile à saisir, comme l’Amour. Nous le connaissons, le pressentons, l’expérimentons, mais le décrire de manière rationnelle est toujours complexe.
Croire et douter
Dans l’Évangile de ce dimanche de la Sainte Trinité, nous pouvons être surpris par plusieurs choses. D’abord, il y a ce mouvement des disciples qui obéissent à l’invitation de Jésus à se rendre sur la montagne. Malgré cet élan, certains sont saisis de doute. Bienheureux sont-ils de douter ? C’est une consolation pour nous qui doutons comme ceux qui ont vécu charnellement avec Jésus. Ne craignons pas de douter, de nous interroger sur notre foi, sur nos expériences spirituelles.
Le discernement devant la Trinité
Prenons le temps de discerner sur ce qui nous habite pour trouver comment notre foi s’incarne dans notre quotidien. L’Esprit peut nous aider sur ce chemin afin que nous soyons davantage enveloppés de l’Amour de Dieu qui nous donne de croire davantage. C’est un cheminement que nous proposent ces disciples qui doutent. C’est un pèlerinage qui nous amène à découvrir davantage le visage de Dieu qui se fait dialogue avec nous. Nous pouvons y voir comme le reflet de la Trinité qui est en dialogue.
Dialoguons avec Dieu à l’image de la Trinité
Ignace de Loyola nous illustre ce travail de conversation spirituelle dans sa méditation de l’incarnation. Ce dialogue aboutit à l’incarnation du Fils devant la division de l’humanité. Ainsi, le désir de Dieu est que nous soyons unis comme Lui-même est uni dans la diversité de la Trinité. Dieu n’est donc pas solitaire, sur un trône de gloire, décidant selon son bon vouloir. C’est important de comprendre cette caractéristique de Dieu. Cela nous entraîne à une contemplation de son agir, comme un lieu d’échange et de vie. C’est cela qu’il nous faut retenir en ce dimanche de la Trinité : l’absolu et fol amour dialogal de Dieu.
Dieu nous parle comme à un ami
Cela a, d’ailleurs, une incidence dans notre prière. Ignace de Loyola, dans ses Exercices, nous invite à faire des colloques avec Dieu et les trois personnes de la Trinité. Cela nous invite à considérer notre prière comme un dialogue avec la Trinité ou une de ses personnes. Une prière qui est de l’ordre de ce lien, de cette amitié que nous entretenons avec Dieu.
Entrer en dialogue avec Dieu
Nous ne sommes pas devant une idole devant laquelle nous nous soumettrions pour calmer son courroux. Nous sommes devant un ami avec lequel nous conversons pour entrer dans le dynamisme de l’amour qui révolutionne toute chose. Donc, même au milieu du doute, nous pouvons entrer en relation avec Dieu. Souvent, le doute aide à faire naître la foi, fait germer en nous et autour de nous des voies de consolation. Alors, ne doutons pas de nos doutes ! Dieu nous parle à travers eux, comme Il parle aux disciples dans l’Évangile de ce dimanche. Il sait aussi se faire proche de nous pour nous aider à dépasser ces doutes et nous envoyer en mission au nom du Père.
Faire des disciples
Notre mission est de faire des disciples et de les baptiser dans le nom du Père, du Fils, de l’Esprit. Faire des disciples est sans doute la chose la plus difficile. Cela nécessite de prendre le temps de cheminer au cœur du monde, avec les femmes et les hommes de ce temps. Cela ne consiste pas à asséner des vérités définitives qu’il faudrait apprendre par cœur.
Devenir des témoins vivants
Faire des disciples c’est faire grandir la communauté des croyants. Ne cherchons pas à bâtir l’Église au travers de stratégie de marketing ou de communication. Soyons plutôt des témoins vivants de l’Amour de Dieu même si nous doutons. Le Christ cherche des disciples, des femmes et des hommes au cœur battant.
Marcher à la suite du Christ
Devenir disciples c’est marcher à la suite et non calquer, comme le feraient des adeptes aveuglés et endoctrinés. Nous pouvons conduire les autres au Christ grâce à l’Amour qui nous anime dans tout ce que nous faisons ou disons. Il s’agit d’être ces témoins de la miséricorde et de la tendresse de Dieu.
Attirer le monde au Christ
Nous n’attirerons au Christ que si notre manière de vivre et de procéder témoigne d’une vie qui veut se donner aux autres. Voici l’essentiel de notre vie de foi : œuvrer de toutes nos forces, pour qu’aidés de la grâce de l’Esprit, nous cherchions à ressembler davantage à Dieu.
Plongés dans les eaux du baptême
Aussi, nous pouvons faire nôtre cette citation du jésuite Pierre de Clorivière : « Nous ne désirons rien que ce qui peut nous rapprocher davantage de la vie de Jésus-Christ dialoguant avec les hommes ». C’est bien ce à quoi notre baptême nous engage. Nous sommes depuis plongés dans la vie même de Dieu. Ce Dieu trinité : Père, Fils et Saint-Esprit.
En ambassade pour le Christ
Ainsi, nous sommes ses ambassadeurs, ses témoins de son désir de faire de nous des hommes et des femmes au cœur ardent à faire le bien, en son nom. Le baptême nous envoie, il est un appel à sortir au-dehors pour témoigner que Dieu veut faire de nous un peuple de témoins.
Construire le monde en 3B
Son appel nous configure pour œuvrer et construire un monde en 3 B : Beau, Bien, Bon. Cela demande de notre part du courage, de la volonté et de l’humilité. Alors, osons, au nom de la Trinité, aller à la rencontre de nos frères et sœurs en humanité pour parcourir la distance qui nous sépare d’eux.
C’est alors que nous pourrons les inviter à la joie de connaître Dieu et à être baptisés dans son nom, lui qui est Père-Fils-Esprit Saint.
[…] Dans la prière du « Notre Père », nous demandons « donne-nous notre pain de ce jour ». Cette demande résonne particulièrement en ce dimanche du Corps et du Sang du Christ. Nous célébrons la nourriture qui nous donne de continuer la route à la suite du Christ. Ainsi, nous poursuivons cette mission de disciples-missionnaires. […]