Nous voici à 10 jours de Noël. Notre marche nous donne d’apercevoir chaque jour davantage la lueur de l’Étoile . Celle-là même qui nous conduira à contempler Celui qui est la Joie par excellence : Jésus, qui s’est incarné, une fois pour toutes, le soir de Noël. La joie est la dominante de ce 3e dimanche de l’Avent où le rose remplace liturgiquement le violet. La joie est, peut-être, ce qui nous manque le plus avec l’espérance. Noël est devenu un rituel, une date sur le calendrier, signe de fête, d’abondance de cadeaux et de repas familial. Se rassembler autour d’une table, quels que soient sa taille ou ce qui la compose, est ce qui il y a de plus noble. Pour autant, il faut que ce soit dans la vérité et la convivialité désirée et non forcée.
Habiter
Tant de fois nos repas de fête ressemblent à des figures imposées ; l’opposé de la joie de l’Évangile. Ne nous trompons pas, la foi nous invite bien à nous réjouir, à exulter dans le Seigneur. Il s’agit plus d’une force intérieure, d’un élan qui nous dépasse et nous déplace que de simples cris de joie tels les soirs de victoires sportives ou électorales. Le joie à laquelle Dieu nous invite est celle qui l’habite lorsqu’il choisit d’envoyer son Fils en témoignage de son amour. C’est l’élan de l’amour gratuit en vue d’une œuvre plus grande.
Contempler
Continuons de contempler ce choix du Père pour mieux entrer dans la dynamique de Noël que nous fêterons dans quelques jours. Sa décision est une libération, car elle nous élève à la dignité de Fils. Par son incarnation, le Christ vient nous révéler son choix de nous faire devenir ses compagnons dont la vocation est d’aider chaque femme et chaque homme à vivre la sienne. Elle consiste avant toute chose à entendre le Christ nous inviter à nous mettre debout, spirituellement. En nous appuyant sur son amour, nous pouvons avancer malgré fatigues et contradictions.
Avancer
Les chemins escarpés sont franchissables comme nous l’avons entendu dans la première lecture. Pourtant, nos pas sont lourds de cette glaise de la Création. Nous avons du mal à être ces femmes et ces hommes de la promesse, debouts à l’invitation du Christ. Nous avons, peut-être, envie de passer à autre chose et d’abandonner ce chemin de la promesse. Dans ces tristesses, ces désolations spirituelles, contemplons la figure de Jean-Baptiste que nous présente l’Évangile de dimanche. Il est en prison, sa mission semble un échec, pourtant il se nourrit de l’Espérance. Celui qu’il n’a cessé d’annoncer, le Christ, est en avènement. Son ministère est habité de consolation, de compassion et de miséricorde.
Donner
Le Bien est son seul souci, non pour lui-même, mais pour annoncer son Père et notre Père. Là est sans doute un moyen de comprendre la joie promise de ce dimanche. Ne pas être là pour soi-même, mais pour un autre, pour Celui qui ne cesse d’être autre et pourtant si proche. Il s’agit d’accepter de se recevoir de l’Amour du Père pour en témoigner au cours de nos jours. Pas facile, c’est pour cela que nous avons tant besoin de nous convertir, de nous recevoir du Père qui nous offre son Amour et sa grâce. Telle est notre joie, notre pain quotidien, qui vient nous rejoindre dans les déserts de nos vies.
Briller
Les yeux fixés sur l’Étoile qui brillera dans la sainte nuit de Noël, poursuivons notre route vers elle. Cette lumière est notre espérance. Elle est ce qui nous fait tenir bon. Nous savons qu’auprès d’elle notre chemin s’éclaire, que notre vie se réchauffe pour prendre davantage sens. Habités de ces convictions, de ce fol amour de Dieu, allons à la rencontre de nos frères et sœurs en témoignant par nos vies que le Christ est notre Joie et notre Paix.