Ce 7e dimanche de Pâques de l’année C se situe entre l’Ascension et la Pentecôte. Le Seigneur est au Ciel et nous attendons l’Esprit saint. Il viendra nous donner un nouvel élan pour vivre en missionnaires de l’Amour de Dieu. Nous entendons dans l’Évangile de ce dimanche, le Christ prier pour l’union des cœurs. Celle de ses disciples qui ont besoin de son appui, de son soutien devant leur mission de continuer l’œuvre du Christ. Mais aussi l’union de cœurs de ceux qui forment le Peuple de Dieu.
Un besoin d’unité
Tous, nous avons besoin d’être unis par le Christ. Il est Celui qui nous rassemble, Celui qui nous brûle le cœur aux carrefours des Écritures. Son cœur ouvert sur la croix nous offre une voix pour nous unir davantage les uns et les autres. Que nos cœurs soient divisés, que notre vie ait du mal à être unie, provoque comme une rupture dans l’Amour que Dieu vient nous donner.
La prière du Christ pour l’union des cœurs
Dans cette prière sacerdotale, de Jean 17, le Christ prie pour l’union des cœurs. Sans doute parce qu’il a conscience de notre fragilité, de notre difficulté à conduire avec douceur et charité la Barque qu’il a confiée à Pierre. Notre Église (pas celle qui est à Rome), nous, le Peuple de Dieu en marche vers son Seigneur, nous avons besoin de nous savoir confortés, consolidés par la prière du Christ. Elle doit être le pivot de notre vie.
Prions comme le Christ prie
Lorsque le Christ prie le Père, en notre faveur, c’est aussi pour que nous priions les uns pour les autres, les uns avec les autres. Cette union mystique de la prière nous fait tenir davantage debout. Nous savons que nous ne sommes pas seuls à porter le fardeau des jours si nous comptons sur la prière des uns et des autres. Le Père écoute notre prière, mais nous ne savons pas la manière dont elle sera exaucée. En revanche, nous avons l’assurance que cette prière, qu’elle soit de demande ou d’action de grâce, touche son cœur et que sa grâce nous est donnée pour avancer sur notre chemin de vie.
Le courage du pardon
Regardons le courage d’Étienne, dans la première lecture. Alors qu’il va être lapidé, en présence de Celui qui deviendra Paul de Tarse, il prie pour le pardon de ses agresseurs. Quel courage, quelle foi ! C’est un exemple que beaucoup de premiers chrétiens ont eu. Se tenir debout devant l’adversité en sachant que le Seigneur sera à notre côté. Ces femmes et ces hommes des premiers temps de l’Église nous font saisir que nous avons à puiser en Dieu notre force. Notre vie parfois déborde de tant de choses qui nous dépassent, qui nous épuisent.
Prions pour l’union des cœurs
Nous courons toujours plus pour obtenir toujours moins de sérénité et de paix intérieure. Peut-être est-ce parce que nous ne prenons pas le temps de prier pour l’union des cœurs, du nôtre d’abord, mais aussi de ceux et celles qui font notre quotidien. Peut-être pouvons-nous mettre en œuvre cette prière enseignée par la grand-mère du pape François : « Jésus, fais que mon cœur ressemble au tien ». C’est une prière toute simple, que nous pouvons dire à tout moment de la journée. Elle ne demande pas beaucoup de temps, mais elle favorisera, sans nul doute, l’union des cœurs qui est sans cesse à rechercher.
Service ou pouvoir
Nous, humains, nous sommes particulièrement doués pour nous disputer. Le plus souvent, ce sont des questions de territoire. Pas forcément au sens de pays, mais de zone d’action ou d’influence. Nous nous sentons exister par ces responsabilités. Peut-être est-ce parce que nous les exerçons comme un pouvoir et non comme un service que nous rendons à la communauté. C’est valable dans l’Église comme dans le mode associatif ou bien encore le monde du travail.
Prier pour servir
Par cette petite prière transmise par le pape, nous pouvons très bien remettre les choses en perspective. Nous nous efforçons, autant que nous sommes, à servir cette humanité blessée. Puisque chacun d’entre nous tâche de vivre notre mission de manière droite, apprenons à nous en dessaisir. Nous ne sommes pas ce que nous faisons. Mais la façon dont nous œuvrons dit quelque chose de ce que nous sommes.
Suivre le Christ à la suite des disciples
Les disciples n’ont pas suivi le Christ parce qu’il était riche et célèbre. Ils ont tout quitté pour le suivre parce que Ses paroles faisaient sens dans leur cœur. Les disciples n’étaient pas des élites, mais des hommes – et des femmes – au cœur assoiffé de vérité. Celle qui ne blesse pas, celle qui ne détruit pas, mais celle qui fait grandir et indique le chemin pour vivre davantage l’union des cœurs. C’est dans ce compagnonnage quotidien, dans ce vis-à-vis avec le Seigneur, en se laissant entraîner par sa prière et la relation avec son Père, qu’ils se sont laissés séduire.
Devenir ressemblance du Christ
La prière du Christ, que nous offre l’Évangile de ce dimanche, nous entraîne à devenir véritablement à l’image du Christ. Lorsqu’il prie pour l’union des cœurs, il demande à ce que nous soyons à l’image de Dieu, à l’image de l’union du Père et du Fils. Et ce qui fait tenir cette union c’est l’Esprit. Le Christ prie pour cette unité pour que, par notre vie, nous annoncions le fol amour de Dieu pour chacun d’entre nous.
Serviteurs de la mission du Christ
La mission du Christ n’est autre que celle-là, et la nôtre, reçue depuis le jour de notre baptême, est la même. Nous sommes devenus des missionnaires de l’amour de Dieu. Notre vie est donc appelée à devenir davantage ressemblance à celle de Dieu, en Christ. Cette « imitation » à laquelle nous sommes invités ne nous conduit pas à devenir des copies des uns et des autres. Annoncer l’amour dont le Christ nous aime c’est laisser l’Esprit faire jaillir de notre vie, de notre personnalité, même de nos incohérences une « vivante offrande à la louange de sa gloire ».
La force de la prière du Christ
Laissons-nous conduire par cette force qui émane de la prière de Jésus ce dimanche. Elle est le socle de notre vie missionnaire, de notre vocation baptismale. Soyons vraiment vigilants à garder l’unité au cœur de ce monde. Nous savons que nous pouvons compter sur la force du cœur du Christ et de son amour miséricordieux. Ainsi nous pouvons prier à l’aide de ce passage de la Prière eucharistique n°4 pour « que notre vie ne soit plus à nous-mêmes, mais à lui qui est mort et ressuscité pour nous, il a envoyé d’auprès de toi, comme premier don fait aux croyants, l’Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification. »